Petit Bulletin GRENOBLE - Infos Grenoble : Edito - L’océan gronde - article publié par Valentine Autruffe

Petit Bulletin GRENOBLE - Infos Grenoble : Edito - L’océan gronde - article publié par Valentine Autruffe

Valentine Autruffe | Mardi 18janvier 2022

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Documentaires | Un festival de documentaires puissants, encadrés d’un apéro et d’une bonne bouffe : l’association A Bientôt J’espère organise La Grande Tablée du Documentaire, du 2 au 12 février au Midi/Minuit.

Valentine Autruffe | Mercredi 2février 2022

On boit un petit verre, on mate un bon documentaire, et on débriefe (ou pas) autour d’un dîner fait maison : les Banquets du Réel s’installent au Midi/Minuit en février. Au programme, huit soirées de projection de documentaires de haute facture, qui emmèneront les spectateurs d’un village sicilien aux bidonvilles de Caracas, des conflits afghan, syrien et irakien aux fêtes de Tel Aviv, d’un appartement de Belgrade à un service de soins palliatifs en France…Chapeautée par l’association A Bientôt J’espère, qui fête cette année ses dix ans, cette Grande Tablée du Documentaire se veut « une aventure cinématographique et culinaire pour spectateurs mangeurs ». On regarde comme à la maison, mais on partage aussi !Parmi les films programmés, notons l’intense Les Équilibristes de Perrine Michel, qui montre l’intimité de la fin de vie à l’hôpital ; ainsi que le très fort Il n’y aura plus de nuit, d’Éléonore Weber, qui nous emmène dans les conflits armés en Irak, en Syrie et en Afghanistan : celui qui arrive du ciel voit comme en plein jour à l’aide de caméras, tandis qu’au

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Spoliation | C’était une promesse du candidat Éric Piolle en 2020 : « Grenoble restituera aux populations spoliées les œuvres mal acquises pendant la colonisation. […] Macron l’a promis. Ici, on le fait. » Engagement réitéré par le maire il y a quelques semaines lors de ses vœux à la presse. Deux ans après, où ça en est ?

Valentine Autruffe | Mardi 1février 2022

Aucune œuvre n’a quitté Grenoble à ce jour, ni été identifiée comme potentiellement mal acquise. « On fait actuellement un travail d’inventaire et scientifique pour voir d’où viennent les œuvres. Il faut un véhicule juridique, un véhicule culturel et un véhicule scientifique. Il faut regarder l’histoire de chaque œuvre, on avance avec prudence », indique le maire EÉLV de Grenoble, Éric Piolle.Lors de la dernière campagne des municipales, il s’était saisi d’un rapport rédigé en 2018 par deux universitaires, Bénédicte Savoy et Felwine Sarr*, pour inscrire dans son programme la restitution des œuvres de la ville de Grenoble acquises dans le cadre de la colonisation. « Ce rapport a été un accélérateur de ma réflexion et de notre réflexion collective sur le sujet ; c’est bien ça qui a donné l’élan », note Éric Piolle.Ledit rapport avait été commandé par Emmanuel Macron, après qu’il eut engagé la France lors d’un discours prononcé en novembre 2017 à Ouagadougou : « Je veux que d’ici

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Edito | Pour être francs, on n’est pas spécialement fans de l’œuvre. Le dessin de Goin graffé (il y a des mois) sur un (...)

Valentine Autruffe | Lundi 31janvier 2022

Pour être francs, on n’est pas spécialement fans de l’œuvre. Le dessin de Goin graffé (il y a des mois) sur un mur privé de la rue Hébert a fait parler de lui ces jours-ci. Il représente une femme portant un voile à rayures bleues, sur lequel est épinglée l’étoile jaune de David (sauf qu’elle se compose de deux carrés au lieu de deux triangles, on ignore si c’est délibéré), barrée du mot "muslim". La récupération facile du symbole ultrasensible qu’est l’étoile jaune pour dénoncer toutes sortes d’oppressions réelles ou supposées (on l’a même vue dans les manifs antivax… ça ose tout), est un peu trop récurrente, tout comme la polémique assurée qui suit. D’évidence, le sort actuel des musulmans ne peut être comparé ni de près ni de loin à la traque et à l’extermination des juifs dans les années 30 et 40. Maintenant, Goin se saisit de ce symbole non pas pour minimiser la Shoah, mai

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Entretien | D’un fait divers né des réseaux sociaux, Laurent Cantet tire avec Arthur Rambo un conte moral parabolique nous renvoyant à notre propre usage du numérique et des alias en ligne. Rencontre en chair en os à l’occasion du festival de Sarlat.

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

Pourquoi avoir transposé (librement) l’histoire de Mehdi Meklat ?Laurent Cantet : Je connaissais un petit peu le travail de Mehdi parce que j’avais lu dans le Bondy Blog les articles vraiment très intéressants qu’il avait signés sur ce que c’était de vivre en banlieue. Je l’avais vu interviewer des hommes politiques avec un mordant plutôt impressionnant pour ses 17 ans à l’époque. Il faisait aussi une intervention tous les matins dans une émission de radio sur France Inter avec Pascale Clark et il y avait une maturité, une intelligence de ce jeune homme qui m’épataient assez. Et puis un jour, j’ai découvert dans les journaux les tweets qui étaient sortis la veille. La question que lui pose tout de suite sa copine — « comment ça peut cohabiter dans un même cerveau ? »—, c’est celle que moi je me suis posée. À travers le film, je pense que je restitue un certain nombre de questions qui sont les miennes, mais qui n’ont certainement pas de réponse.Unité de temps, d’action et de lieu (virtuel ou presque)… C’est une tragédie classi

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Entretien | Présentée à Cannes, primée à Deauville, en attente pour les Oscar, la comédie dramatique Red Rocket de Sean Baker met en scène l’Amérique profonde dans sa réalité crue et cependant ripolinée. Conversation à l’occasion du passage du cinéaste à Paris.

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

Vous vous intéressez souvent aux laissés pour compte de la société américaine. Est-ce parce qu’on ne les entend pas, parce qu’ils n’ont pas de voix ou bien parce que quelque chose vous fascine dans cette vie invisible ?Sean Baker : En effet, l’industrie cinématographique ne laisse pas beaucoup de place à ces gens, il sont sous-représentés ; j’espérais que d’une manière subtile, douce, ce film pourrait aider à dé-stigmatiser ces gens qui peuvent être pauvres, des usagers de drogues ou accro au sexe. C’est ma manière à moi de leur redonner une certaine place.En quoi peuvent-ils être emblématiques de l’Amérique ?En fait, ce n’est pas tellement un point sur lequel j’insiste. Ce que je montre à chaque fois, c’est une histoire américaine, un personnage, un personnage particulier, surtout dans Red Rocket. Alors il est vrai que les films que je fais sont réalisés dans différents endroits de l’Amérique, sont pour moi des histoires, des portraits du pays où je vis ; j’ai bien conscience que

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Entretien | La disparition prématurée de Sólveig Anspach a mené entre les mains de Carine Tardieu le scénario des Jeunes Amants, que la cinéaste a retravaillé et tourné entre Lyon et Paris avec Melvil Poupaud et Fanny Ardant dans le rôle de Shauna. Rencontre avec une légende.

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

La co-scénariste Agnès de Sacy avait fait la promesse à Sólveig Anspach qu’une cinéaste réaliserait son projet de film. Pensez-vous qu’un regard féminin est foncièrement différent sur cette histoire ?Fanny Ardant : Je n’ai jamais su ce que c’était qu’un regard féminin. Vous savez, on m’avait demandé ce que ça faisaitd’être dirigée par une femme après avoir fait L’Été prochain de Nadine Trintignant (1985) et j’avais trouvé ça… restrictif. Car avant d’être une femme ou un homme, il y a des êtres humains avec des composantes féminines et masculines — et chez les hommes et chez les femmes. C’est une question énigmatique que vous me posez.Le rôle de Shauna a-t-il été difficile à interpréter ?Non, à partir du moment où j’aimais ce personnage, où j’aimais cette histoire… Je n’ai jamais caché mon âge ; j’ai toujours été comme ça. Et même souvent, j’aimais beaucoup l’idée même de la provocation, de dire « j’aime beaucoup être l’objet du dégoût » — je vais jusque-là ! Sur la pelli

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Le film coup de cœur| Un ancien acteur X retourne dans son Texas natal et navigue entre son ex et une jeune serveuse. Une métaphore douce-amère d’une Amérique vivant dans la dèche, sur sa réputation et l’espoir permanent de se refaire la cerise sur le dos des autres…

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

Sans bagage, les poches vides et la gueule tuméfiée, Mikey Saber débarque du bus au petit matin dans son ancienne ville de Texas City, après avoir connu la gloire à L.A. comme acteur dans le porno. À force de tchatche, il parvient à se faire héberger chez son ex-femme Lexi et ne tarde pas à reprendre ses petites combines pour essayer de rebondir, de préférence grâce aux autres…Imaginez un conte de fées déviant, croisé avec un cartoon de Tex Avery, sur fond de documentaire de Michael Moore sur les petites villes du Texas en pleine campagne présidentielle. Vous aurez une idée, au moins approximative, de ce que recouvre Red Rocket : une peinture littéralement acidulée des États-Unis où chacun rabâche ses exploits passés réels ou fantasmés pour mieux fermer les yeux sur le champ de ruines du présent. À commencer par le protagoniste de l’histoire, Mikey. Beau parleur et beau salaud à la fois, ce personnage est une sorte de transposition (au sein d’un tout autre contexte) de Victor Valance, ce père prodigue incarné par Yves Montand dans Tout feu, tout flamme

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Polémique | Les remous autour de la fresque de Goin n'en finissent pas et aujourd'hui, c'est la Région AURA qui s'en mêle en annonçant suspendre sa subvention au Street Art Fest de Grenoble.

Valentine Autruffe | Vendredi 28janvier 2022

L’œuvre de Goin, visible depuis des mois sur un mur de la rue Hébert, à Grenoble, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Elle représente une femme arborant un voile rayé de bleu, sur lequel est épinglée l’étoile jaune, barrée du mot : "muslim". Critiqué de toute part, notamment par des élus locaux et le Crif, le dessin a été barbouillé de noir jeudi 27 janvier. La référence à la Shoah, assumée par l’artiste dont l’objectif est justement de heurter, a provoqué une levée de bouclier ; et ce vendredi la Région a annoncé, dans un communiqué, suspendre la subvention du Street Art Fest (bien que la fresque n’ait pas été réalisée dans ce cadre). Soit 18.000€ de moins pour l’événement prévu fin mai-début juin.@goinart est passé à Grenoble pour poser son sublime pochoir "Bad Religion ?"..🎨 "Bad Religion?" de @goinart🚩2 rue Hébert, centre - ville, @VilledeGrenoble❗ Fresque réalisée hors le cadre du

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Montagne | Installée à Autrans, dans le Vercors, la Jolie Colo abrite un hôtel d’entreprises atypique, ainsi qu’une salle de création qui accueille des artistes en résidence. Un nouvel exemple de reconversion du bâti en moyenne montagne qui réserve un espace à la culture.

Sandy Plas | Lundi 31janvier 2022

De la route qui mène à Autrans, un petit coup d’œil sur la droite suffit pour apercevoir les façades blanches de la Jolie Colo, installée en bordure de forêt. Certains Grenoblois, habitués des colonies de vacances, connaissent le lieu sous le nom de l’Echarlière. Cette ancienne ferme, reconvertie en centre de vacances dans les années 1950, s’invente aujourd’hui une nouvelle vie. Racheté par six porteurs de projets, tous originaires du Vercors, le lieu accueille depuis 2018 les bureaux et les ateliers de 14 entreprises aux profils très divers.On y croise une entreprise spécialisée dans la fabrication de maquettes pour les musées, une productrice de plantes aromatiques, qui a installé son jardin à deux pas du bâtiment, un facteur de handpan, cet instrument à percussion fabriqué en acier, un photographe professionnel ou encore un ingénieur spécialisé dans les objets connectés. Le lieu abrite également le laboratoire des Pains du Vercors, une boulangerie artisanale et traditionnelle qui cartonne. Et quand vient la pause de midi, tout ce petit monde se retrouve dans les espaces communs, à commenc

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À l'écoute | Premier long format pour Zero Crossing Point alias Victor Morello, sur le label lyonnais Comic Sans Records.

Damien Grimbert | Lundi 31janvier 2022

Si ce sont souvent les styles musicaux des décennies passées qui servent de principales sources d’inspiration aux producteurs de musique électronique grenoblois, tel n’est pas le cas pour le sound designer Victor Morello alias Zero Crossing Point. Avec son premier long format Iteration of the self, sorti le 18 janvier dernier en format K7 et digital sur le label lyonnais Comic Sans Records, il dévoile en effet un univers musical sombre, abstrait et futuriste, où sonorités synthétiques, field recording, rythmiques heurtées et parenthèses plus apaisées viennent s’hybrider sans fin pour donner naissance à une sorte de bande-son hautement cinématique et profondément contemporaine. Regroupant huit morceaux composés entre 2016 et 2020 oscillant entre ambient, noise, musique concrète, club music déstructurée et lointaines influences métal, Iteration of the self évacue toute velléité fonctionnaliste ou nostalgique au profit d’une exploration troublante du temps présent.https://comicsansrecords.bandcamp.com/album/iteration-of-the-self

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Labellisation | Les représentants de l’État, de la Région, du Département, le maire de Grenoble, des personnalités du milieu culturel grenoblois, des gens du quartier, des jeunes amateurs de théâtre… Il y avait du monde jeudi 27 janvier pour féliciter et encourager l’Espace 600, fraîchement labellisé scène conventionnée d’intérêt national "art, enfance, jeunesse".

Valentine Autruffe | Lundi 31janvier 2022

Au micro, les responsables de l’Espace 600 rappellent, expérience à l’appui, à quel point « l’art et la culture sont indispensables au développement de la jeunesse », dixit la présidente Evelyne Paye. « C’est très étonnant de trouver cette salle dans ce lieu, ça met un peu d’émotion », commente le représentant du conseil départemental, Michel Doffagne, pour qui c’était la première fois à l’Espace 600. Pour la Région, Henri Baile salue « un bel exemple de ce que l’Etat et les collectivités territoriales peuvent faire en matière de politique culturelle ». Le maire Eric Piolle fait part de sa « fierté », et soulève les applaudissements de la salle en soulignant que l’Espace 600 a connu, depuis sa naissance en 1997, des directrices uniquement.Le préfet ressemble-t-il à une fée ?Le préfet de l’Isère Laurent Prévost conte une anecdote : « Quand j’ai pris mes fonctions en juin, je suis allé voir le Directeur régional des affaires culturelles à Lyon (Marc Drouet, qui avait fait le déplacement également, ndlr). Il m’a tout de suite parlé de vous. Je ne dis pas ça pour vous flatter, c’est la vérité ! » Sans omet

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GUIDE URBAIN | À ses débuts en janvier 2021, la Centrale jardinerie était un site internet offrant une jolie proposition végétale consultable en un clic. À défaut d’avoir un (...)

Eloïse Bonnan | Lundi 31janvier 2022

À ses débuts en janvier 2021, la Centrale jardinerie était un site internet offrant une jolie proposition végétale consultable en un clic. À défaut d’avoir un lieu physique où accueillir leur clientèle, les deux passionnés à l’initiative du projet ont tout de suite assuré une livraison en vélo dans tout Grenoble. Depuis le 25 novembre dernier, ce petit commerce de plantes, d’outillage et décoration s’est planté au 6, place Docteur Martin. On raconte que Clément, l’un des deux gérants, était vert à la naissance. Probablement parce qu’il chouchoutait ses plantes mieux que n’importe quel ours en peluche. Eloïse, ancienne libraire moins initiée que son comparse, apprend tout en travaillant dans ce nouveau secteur qu’elle affectionne.« Notre projet est de proposer du local autant qu’on le peut. Nous sommes en lien avec des horticultrices et productrices d’aromates en Isère, qui travaillent en biologique », indique Eloïse-t-elle. Exit les engrais chimiques, les graines non reproductibles et les pots made in trop loin… La Centrale tient à s’approvisionner au plus proche de Grenoble, en produits biologiques et écologiques, à présenter des matériaux responsables. Dans

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Mouchoirs | Une visite à la librairie Les Modernes s'impose, dans le cadre du festival Une Belle Saloperie.

Benjamin Bardinet | Jeudi 27janvier 2022

Depuis quelques années Pierre-Alexis Deschamps invite tout un tas d’artistes de la scène underground internationale (pas mal de Franco-belges, quelques Japonais, mais aussi des Mexicains) à imaginer un dessin qu’il sérigraphie sur des vieux mouchoirs récupérés chez Emmaüs. Les motifs à carreaux et les broderies de mamies viennent ainsi s’entremêler à des dessins qui convoquent autant surréalisme trash et onirisme délirant que féminisme punk… au total 250 réalisations qui envahissent littéralement la librairie Les Modernes… Probablement la meilleure expo du moment !Snifff... c'est beau ! Les plus beaux mouchoirs, comme ils disent à Paris... Jusqu'au 26 février 2022, du mar au jeu de 10h à 13h et de 14h à 19h, ven et sam de 10h à 19h aux Modernes, 6 rue Lakanal à Grenoble

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Hospitalité | Avis à la population ! Le Cairn s’apprête à accueillir la compagnie française Ophélia Théâtre et les Brésiliens du Grupo Pé No Chao, du 13 au 27 mars, pour une (...)

Hugo Verit | Lundi 31janvier 2022

Avis à la population ! Le Cairn s’apprête à accueillir la compagnie française Ophélia Théâtre et les Brésiliens du Grupo Pé No Chao, du 13 au 27 mars, pour une résidence de travail en vue du spectacle Roda Favela. Dans ce cadre, le centre culturel et sportif de Lans-en-Vercors cherche des familles pour héberger 15 artistes (danseurs, comédiens, musiciens) et techniciens. Alors, si vous avez le sens de l’hospitalité, le goût de la rencontre et que vous ne craignez pas de devoir parler anglais (ou même portugais, si jamais), n’hésitez pas à vous manifester. Les humbles hébergeurs seront bien entendu invités à la future représentation de Roda Favela. Et c’est aussi l’occasion de bousculer un peu son quotidien, le temps de deux semaines forcément enrichissantes.Le Cairn 04 76 95 50 05 – contactlecairn@lans-en-vercors.fr

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Erotisme | Quand Anatole Dauman (qui a déjà à son catalogue Resnais, Chris Marker ou Bresson) propose à Nagisa Ōshima de signer un film érotique, le genre s’apprête à (...)

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

Quand Anatole Dauman (qui a déjà à son catalogue Resnais, Chris Marker ou Bresson) propose à Nagisa Ōshima de signer un film érotique, le genre s’apprête à submerger l’industrie cinématographique grâce à la libération des mœurs post-soixante-huitarde. Le réalisateur nippon y voit surtout l’occasion de tourner avec L’Empire des sens (1976) un film poil à gratter à bien des égards puisqu’en montrant tout, il fait fi des hypocrisies sociales autant qu’amoureuses, et suit une histoire au bout de sa spirale sensuelle sans issue. De l’immersif avant l’heure qui fit scandale dès sa présentation à Cannes, et mérite d’être revu à notre pudibonde époque de tartufes choqués par le moindre pet de gazelle.L'Empire des Sens vendredi 11 février à 20h au cinéma Juliet-Berto, Grenoble

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Projections | Alter ego de Claude Sautet (qu’il imitait fort bien dans ses gueulantes), Michel Piccoli fut un caméléon des années 1960 à l’aube des années 2000, sa (...)

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

Alter ego de Claude Sautet (qu’il imitait fort bien dans ses gueulantes), Michel Piccoli fut un caméléon des années 1960 à l’aube des années 2000, sa silhouette se prêtant à la fragilité désarmante, la fantaisie débridée comme la duplicité menaçante — voire méphistophélique. Deux autres visages sont proposées par le ciné-club : celui du doux M. Dame, amoureux transi de Danielle Darrieux pour Les Demoiselles de Rochefort (1967) chez Demy, et puis dans le rôle-titre du rare polar Max et les Ferrailleurs (1971) en flic chapeauté croisant la belle Lily interprétée comme il se doit par Romy Schneider, le tout devant la caméra de l’incontournable Sautet. Faites coup double sans hésiter.Max et les Ferrailleurs mercredi 2 février à 20h au cinéma Juliet-Berto ; 5, 5€/7€/12€Les Demoiselles de Rochefort mercredi 9 février à 20h au cinéma Juliet-Berto ; 5, 5€/7€/12€

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Festival | Six jours pour les sixièmes rencontres cinématographiques de Saint-Égrève, le festival "A vous de voir" ; quarante films (dont un bon quart d’avant-premières) et une foultitude d’animations. Parfait pour commencer les vacances…

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

D’ordinaire, les festivals labellisés "rencontres" proposent au public d’applaudir les films en présence des équipes artistiques ou techniques les ayant fabriqués. Le supplément d’âme d’À vous de voir, c’est d’agrémenter les séances d’animations thématiques ou de levers de rideau assurés par des associations en lien avec les films projetés. C’est ainsi que la comédie The Duke se voit gratifiée d’un atelier de conversation anglaise et d’un tea time écossais ; que les deux drames sociaux portant sur le monde du travail À plein temps (photo) de Éric Gravel habité par Laure Calamy et Un autre monde de Stéphane Brizé sont logiquement suivis par une rencontre avec Les CE Tissent la Toile ; ou encore que Compagnons de François Favrat bénéficiera d’un éclairage apporté par les Compagnons du Devoir — au centre de ce film.À manger et à voirMoins grave sera la "soirée de l’horreur" intégrant Candyman, des courts et (surtout) un entracte pizza party, ou le programme autour de West Side Story précédé d’un leve

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En salle | Tour d'horizon des sorties cinéma des mercredis 2 et 9 février.

Vincent Raymond | Lundi 31janvier 2022

Indispensable★★★★☆ Red Rocket de Sean Baker (É.U, int.-12 ans avec avert., 2h08) avec Simon Rex, Bree Elrod, Suzanna Son… En salle le 2 févrierLire notre critique en cliquant ici ★★★★☆ Petite Solange d'Axelle Ropert (Fr., 1h25) avec Léa Drucker, Philippe Katerine, Jade Springer… En salle le 2 févrierD’une grande maturité pour ses 13 ans, Solange croit en l’harmonie pérenne du cocon familial. Hélas, son grand frère part pour ses études, puis ses parents se déchirent… Et toute son enfance vole en éclats. Mais personne ne s’en soucie car Solange fait bonne figure. Jusqu’à quand ?

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Collecte | Vous connaissez peut-être Grenoblefoodie, ce compte Instagram aux plus de 20 000 abonnés qui met en lumière les bons plans restos de l’agglo à travers de (...)

Hugo Verit | Lundi 31janvier 2022

Vous connaissez peut-être Grenoblefoodie, ce compte Instagram aux plus de 20 000 abonnés qui met en lumière les bons plans restos de l’agglo à travers de jolies publications bien calibrées – en somme, un véritable parangon de l’économie digitale florissante. Ce qui n’empêche pas les trois influenceuses à l’origine du projet de se confronter, de temps en temps (une fois par an), à une plus triste réalité. Après celle de l’année dernière à destination des étudiants, Grenoblefoodie utilise à nouveau sa notoriété pour organiser une collecte alimentaire avec l’association Bien-être pour elles qui aide les femmes dans la précarité. Pâtes, riz, farine, œuf, huile, lait, conserves mais aussi produits d’hygiène de première nécessité sont les bienvenus.Tous pour elles - collecte alimentaire vendredi 11 et samedi 12 février à La Mesa & Materia (2 rue Doudart de Lagrée à Grenoble)

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Rencontre-dédicace | La montagne avec un grand M. Ses règles, sa dureté, sa beauté, son éternité. Après Les Huit Montagnes,Paolo Cognetti raconte dans La Félicité du Loup la vie de (...)

Valentine Autruffe | Lundi 31janvier 2022

La montagne avec un grand M. Ses règles, sa dureté, sa beauté, son éternité. Après Les Huit Montagnes,Paolo Cognetti raconte dans La Félicité du Loup la vie de l’altitude, au fil de rencontres amoureuses et amicales. Le protagoniste quitte Milan pour se ressourcer auprès des glaciers du Val d’Aoste, en pleine séparation. Sur les traces des randonnées de son enfance. Description parfaite des relations simples et profondes avec les montagnards, les vrais, et avec le bois, la neige, la glace, le vent. Et surtout la "démontagnée", comme disent les Tarins (mais plutôt à propos des vaches), ce sentiment de triste tournis qui prend le semi-citadin au ventre quand il descend des cimes pour retourner dans la plaine. « Il avait toujours aimé l’absurde proximité qu’il y avait entre les Alpes et sa ville […] En attendant au feu il pensa : bon sang, on s’habitue vraiment à tout. Je pourrais même me réhabituer à ça, une semaine suffirait. »La Félicité du Loup est un livre court découpé en chapitres succincts, les petites intrigues s’enchaînent et les blessures non-dites des uns et des autres demeurent de page en page, devant une nature insensib

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Balade | Pour accompagner en douceur la sortie de l’hiver, le musée Hébert ouvre son jardin en nocturne et nous invite à y déambuler en se laissant guider par une (...)

Benjamin Bardinet | Lundi 31janvier 2022

Pour accompagner en douceur la sortie de l’hiver, le musée Hébert ouvre son jardin en nocturne et nous invite à y déambuler en se laissant guider par une installation lumineuse faite de lampions colorés suspendus dans les arbres ou flottants dans les bassins. Une belle invitation à la rêverie. En plus des visites du jardin pour les noctambules les vendredis 11, 18 et 25 février 2022 à 18h, le musée propose plusieurs moments festifs : crêpes et atelier de confection de lampions pour les enfants à l’occasion de la Chandeleur le 5 février, DJ set par le collectif Les Filles de la Soeur le 10 mars et concert de Slam d’Harriet Orchestra le 13. Le tout accompagné de quelques boissons revigorantes susceptibles de nous aider à affronter la rigueur (relative) des températures.Lumières au jardin au musée Hébert, jusqu’au dimanche 13 mars 2022

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Street art | Intitulée Stencil, une scène engagée, la nouvelle exposition de l’espace Spacejunk réunit des artistes qui ont pour point commun de balancer quelques (...)

Benjamin Bardinet | Lundi 31janvier 2022

Intitulée Stencil, une scène engagée, la nouvelle exposition de l’espace Spacejunk réunit des artistes qui ont pour point commun de balancer quelques messages politiques en réalisant des images au pochoir. Une technique dont la rapidité d’exécution permet d’intervenir subrepticement dans l’espace public et que l’on trouve ici opportunément déclinée sur des toiles destinées à investir les murs des galeries... Quatre grands thèmes sont abordés par les artistes de cette sélection : la violence policière, le désenchantement face aux conservatismes sociétaux, l’inaction face au réchauffement climatique et l’omniprésence mortifère des réseaux sociaux. On verra ainsi, représentés sur ces oeuvres, assis sur les écrits de Malcom X ou de Martin Luther King, un enfant noir prostré au-dessus duquel la phrase introductive du célèbre discours du pasteur est inscrite au passé : « I had a dream » (Brknwrld), un Homme de Vitruve se faire fouiller par des policiers (Monk), ou encore des zombies brandissant des smartphones

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Couleur | Avec Yellow Collection, l’espace Vallès ne nous trompe pas sur la marchandise : l’artiste Roland Orépük y expose une série de tableaux dont la géométrie minimale est intégralement construite à partir d’aplats jaunes.

Benjamin Bardinet | Lundi 31janvier 2022

Le peintre Pierre Bonnard (dont on espère que vous n’avez pas loupé l’expo au musée de Grenoble…) disait « on ne met jamais trop de jaune ». Il semblerait bien que l’artiste Roland Orépük l’ait pris au pied de la lettre puisque non seulement il en met beaucoup (du jaune), mais en plus il ne met que ça – par endroits seulement, restent quelques zones d’une blancheur éclatante. Posé en aplats uniformes, ce jaune joue de toutes les manières possibles avec la toile sur laquelle il est apposé.Par ailleurs, intégrés aux compositions, toutes sortes d’instruments de mesure et de construction (des règles, des équerres, des mètres, des fils à plomb…) viennent interagir avec ce débordement monochromatique et le contraignent de manière parfois assez amusante. En effet, en dépit d’une approche conceptuelle dont la mise en forme minimale peut paraître parfois austère, la pratique d’Orépük est sous-tendue par l’idée que la création est un jeu. Un jeu qui se joue à partir des éléments de vocabulaire propres à la peinture de chevalet : la toile, le châssis, la couleur. A cela, Orépük adjoint donc les différents outils évoqués plus haut, affirmant ainsi à quel point la peintur

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Cirque | On a assisté à la dernière création de Mélissa Von Vépy, "Les Flyings", programmée au TMG - Grand Théâtre de Grenoble : un spectacle de trapèze en rase-motte où les circassiens sont autant virtuoses que désinvoltes...

Benjamin Bardinet | Mercredi 26janvier 2022

Au centre de la scène, un trapèze dont le balancement métronomique s’apparente à celui d’une horloge. De part et d’autre deux plateformes suspendues dans le vide sur lesquels cinq personnages en robe de chambre semblent avoir échoués par hasard. Le tout plongé dans une obscurité à laquelle une ambiance musicale envoûtante donne une inquiétante épaisseur. Le spectacle peut commencer. A l’inverse des trapézistes de cirque traditionnel, la troupe de Mélissa Von Vépy évolue au ras du sol, refuse le démonstratif et surtout ne cesse d’hésiter, de douter et de se chahuter. Oscillant entre des phases d’euphories délirantes, des moments d’inquiétante solitude ou de désœuvrement contemplatif (ce n’est pas tous les jours qu’on voit sur scène fumer des circassiens), les personnages des Flyings font se côtoyer avec élégance le n’importe-quoi et le gracieux. Ils apparaissent ainsi au fil du spectacle comme un concentré d’Humanité. Une Humanité coincée entre son aspiration à l’élévation et la triviale loi de la gravité, une Humanité pleine d’atermoiements, hésitante, en quête de cet instant d’apesanteur illusoire, le fameux « point mort ». Bref, une humanité flottante qui fascine visuellement

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Humour | Un nouveau lieu dans l'agglo pour aller voir des spectacles d'humour !

Petit Bulletin GRENOBLE - Infos Grenoble : Edito - L’océan gronde - article publié par Valentine Autruffe

Hugo Verit | Lundi 31janvier 2022

C’est au cœur de la zone commerciale Cap des H’ à Saint-Égrève que se niche Le Local. Somme toute classique de prime abord, ce vaste restaurant a attiré notre attention, il y a quelques semaines, lorsqu’on a appris que des humoristes d’ampleur nationale viendraient s’y produire : Oldelaf le 4 février et Karim Duval le 12. Des annonces étonnantes pour un lieu méconnu de nos colonnes agenda. Heureusement, tout s’explique : les patrons du Local ont embauché en mai dernier une ancienne programmatrice bénévole de La Basse Cour – café-théâtre d’humour bien identifié à Grenoble – en la personne de Nathalie Da Rocha. « Ils m’ont demandé de réfléchir à ce que je pouvais proposer. Grâce à mon expérience à La Basse Cour, j’ai pu discuter et poser toutes mes questions à des professionnels du spectacle afin de mettre sur pied un vrai projet. » Résultat, Nathalie n’a pas eu de mal à convaincre les producteurs et leurs artistes de venir essuyer les planches de cette scène nouvelle. La première soirée du genre s’est tenue le 21 janvier dernier, avec Philippe Roche au plateau : « On a eu des retours très positifs », se réjouit la programmatrice qui ne cache pas ses ambitions. «

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Humour | Entretien téléphonique de sortie de douche avec Jarry : « Ma première interview tout nu ! » Avec toute sa sincère bienveillance et son autodérision, l’humoriste a finalement enfilé un slip pour nous parler de son nouveau spectacle, qu’il jouera le 12 février au Summum de Grenoble.

Valentine Autruffe | Lundi 31janvier 2022

Le titre de votre spectacle, c’est Titre. Vous nous expliquez ? Titre, parce que c’est difficile de définir deux heures de spectacle en quelques mots ! Comme tous les soirs le spectacle change en fonction des spectateurs et de la ville dans laquelle je joue, je l’ai appelé Titre,comme ça les spectateurs peuvent l’appeler comme ils veulent.Je parle de ma famille, de mes enfants, de ma maman, des femmes en général et de la chance que j’ai eue d’avoir tout au long de ma vie des femmes incroyables qui m’ont protégé, qui m’ont inspiré, qui m’ont donné énormément de soutien. Je parle de tous les sujets qui m’agacent, de mon enfance, des choses que je trouve absurdes dans la société... J’essaie de dire aux gens qu’il ne faut pas trop se prendre au sérieux, mettre les choses un peu à distance, parce que sinon on est trop dans l’affect, dans le sentiment. Mais surtout je me moque de moi ! Comme je suis un panier sans fond en termes de bêtise, j’ai plein de choses à dire sur moi.On aime particulièrement votre talent d’improvisateur : verra-t-on encore de l’improvisation dans ce nouveau spectacle ?

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Podcast | Les épisodes du nouveau podcast "Le camp de base" sont en passe d’être diffusés partout, à compter du 7 février. Le Petit Bulletin vous parle de cette production indépendante, imaginée par une passionnée de son et de montagne.

Eloïse Bonnan | Lundi 31janvier 2022

« Ma pratique de la montagne est vraiment multiple : elle est sportive, scientifique et artistique », assure Emilie Wadelle de sa voix chaude et tranquille. Aujourd’hui installée à Grenoble, la trentenaire a grandi en Tarentaise. Son milieu, c’est celui des « ouvriers de la montagne », dit-elle. Son attachement profond au milieu montagnard, la jeune femme a décidé de le transmettre par un médium tout autant passionnant et devenu son cœur de métier : le podcast. Passablement entraînée par ses cours à l’université, ses émissions radio, l’ouverture de son studio de création sonore Skadi & Co, Emilie Wadelle décide de lancer Le camp de base.Indépendante, cette création ne manque pas d’exigences de qualité. « J’ai tout fait du début à la fin, j’ai même fabriqué les musiques originales », confie la productrice. Les épisodes du Camp de base, ce sont des histoires, des voyages, d’authentiques expériences contées par une diversité d’acteurs connaisseuse du milieu montagnard. La saison 1 recueille entre autres les témoignages de Jérémy Prévost et Charlène Plaisance, tous deux freeriders professionnels, Tiphaine Duperier, guide de haute montagne, o

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Soirée à thème | Ce qui saute aux yeux quand on explore un tant soit peu le Booktube et sa pléiade de jeunes vidéastes "littérature", c’est le nombre écrasant de références (...)

Hugo Verit | Lundi 31janvier 2022

Ce qui saute aux yeux quand on explore un tant soit peu le Booktube et sa pléiade de jeunes vidéastes "littérature", c’est le nombre écrasant de références communes entre tous ces lecteurs interchangeables. Et parmi elles, la saga Harry Potter qui aura décidément marqué à vif la chair de plusieurs générations. Alors, nul doute que cette Nuit des livres Harry Potter, organisée à la librairie Momie, rencontrera un franc succès, rameutant son cortège de fans très enthousiastes – voire monomaniaques. Au programme, un tournoi des sorciers avec lot pour l’équipe vainqueur, un quiz, un concours de déguisement « et d’autres surprises »… On en oublierait presque que tout cela a lieu à l’occasion de la réédition du tome 5 « aux couleurs des 4 maisons ».La nuit des livres Harry Potter le 5 février à 18h30 à la librairie Momie ; inscription obligatoire

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Spectacle | À l’image de l’excellent Noire de Tania de Montaigne (dont nous avions longuement parlé dans un Petit Bulletin du mois de janvier), le (...)

Aurélien Martinez | Lundi 31janvier 2022

À l’image de l’excellent Noire de Tania de Montaigne (dont nous avions longuement parlé dans un Petit Bulletin du mois de janvier), le spectacle Black Boy nous transporte dans une époque pas si lointaine qu’on aimerait pourtant être la plus lointaine possible. Basé sur le roman autobiographique de Richard Wright (1908 – 1960), auteur noir petit-fils d’esclaves qui, en 1945, dépeignait ses conditions de vie difficiles dans le Sud ségrégationniste des États-Unis (à l’époque l’un des premiers récits du genre), il suit un jeune héros en quête d'une échappatoire. Ce seront les mots. « Dans cette atmosphère confinée et étouffante du Sud, c’est comme si en écrivant, moi, un nègre, j’avais commis un crime. »Sur le plateau, trois hommes portent ce récit, chacun à sa manière : un comédien et metteur en scène (Jérôme Imard) pour le texte, un dessinateur (Benjamin Flao) pour des images cr

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Danse | Après Möbius, l’ancien codirecteur du CCN2 Rachid Ouramdane propose avec Corps extrêmes un travail de recherche sur l’envol, et plus largement sur le dépassement de soi. Il entoure ses huit acrobates de deux sportifs jusqu’ici étrangers aux plateaux de théâtre, le slackliner Nathan Paulin et la grimpeuse Nina Caprez (elle sera remplacée à Voiron pour cause de grossesse).

Valentine Autruffe | Lundi 31janvier 2022

Sol blanc, mur blanc criblé de prises d’escalade blanches. Dans Corps Extrêmes, Rachid Ouramdane dissèque ces esprits et ces corps d’athlètes poussés dans leurs retranchements. Huit acrobates, une grimpeuse professionnelle et un slackliner de renom questionnent littéralement, à la scène, leur pratique et leur rapport à leur discipline.Hybride, le spectacle comporte des extraits vidéo et audio de ces sportifs de l’extrême dans leurs milieux respectifs : le highliner Nathan Paulin arpente un fil tendu entre deux montagnes, la grimpeuse suisse Nina Caprez escalade une paroi vertigineuse. Leur voix résonne dans la salle, ils racontent leur peur, le dépassement, la concentration, les sensations. Ces passages aux allures de documentaire rompent l’atmosphère de tension qui gagne le spectateur au fil de la chorégraphie, sur la scène. Les artistes évoluent lentement, visages fermés, ultra-concentrés sur la réalisation d’acrobaties incroyables, techniquement parfaites, visuellement ébouriffantes.Lutte contre la gravitéPas d’ostentation dans le décor, la lumière est le plus souvent crue, les tenues sont on ne peut plus simples : legging, short, t

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Covid | Le conseil de défense s’est réuni ce jeudi 20 janvier pour faire le point sur la situation sanitaire et les restrictions en vigueur. Les mesures appliquées dans les salles de concert seront levées en deux temps, a annoncé le Premier ministre Jean Castex.

Valentine Autruffe | Jeudi 20janvier 2022

Les mesures de restriction annoncées le 27 décembre par le Premier ministre dans le cadre de la lutte contre le Covid seront prochainement levées. Particulièrement contraignantes pour les salles de concert, ces dernières devront encore patienter quelques jours : la jauge limitée à 2000 spectateurs en intérieur et 5000 en extérieur reste en vigueur jusqu'au 2 février, tandis qu'il faudra attendre le 16 février pour retourner voir des concerts debout.Le 2 février, sera également levée l'obligation de télétravail et le port du masque en extérieur ne sera plus obligatoire. Le 16 février, les discothèques pourront rouvrir, et la consommation debout dans les bars sera de nouveau autorisée.

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Théâtre | Un homme, de permanence un soir au téléphone de police-secours. Une femme, à l'autre bout du fil, visiblement kidnappée. Le premier fera tout pour sauver la (...)

Aurélien Martinez | Lundi 31janvier 2022

Un homme, de permanence un soir au téléphone de police-secours. Une femme, à l'autre bout du fil, visiblement kidnappée. Le premier fera tout pour sauver la seconde. Adaptation du film danois The Guilty (2018), Coupable est un véritable thriller théâtral. Pendant l’heure trente de représentation, et malgré quelques invraisemblances et digressions dispensables, tout est fait pour maintenir le suspense, pour que le public soit happé par le récit, par l’histoire de cette femme en danger…Au centre d’un imposant décor figurant un commissariat, le comédien Richard Anconina, qu’on est plutôt habitués à voir au cinéma (La Vérité si je mens !, Tchao Pantin, Stars 80…), fait le job. Grâce à lui, cette vertigineuse course contre la montre qu’il interprète avec une bande-son (et, lors de quelques scènes, une comédienne en chair et en os) fonctionne avec fluidité. Pourtant, une fois la représentation terminée, l’ensemble laisse un arrière-goût d’inachevé. Comme si toute l’équipe, et notamment le metteur en scène Jéremie Lippmann, s’était simplement contentée d’adapter sur le plateau ce

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Danse | Dans le détail est un spectacle de danse contemporaine rythmé, nerveux, bondissant. Mais Dans le détail est également un jeu pour le public, qui doit mener (...)

Aurélien Martinez | Lundi 31janvier 2022

Dans le détail est un spectacle de danse contemporaine rythmé, nerveux, bondissant. Mais Dans le détail est également un jeu pour le public, qui doit mener une enquête. Sept danseuses et danseurs, convoqués à un obscur stage de reconversion, lui sont présentés. Sauf que le directeur dudit stage a disparu. L’un des membres du groupe est forcément lié au drame. S’ensuivent sept reconstitutions de de 7 minutes et 23 secondes pendant lesquelles le coupable refait exactement la même chorégraphie, alors que les six autres changent plus ou moins leurs mouvements. Aux spectateurs d’être de fins observateurs afin de trouver qui a quelque chose à se reprocher…Depuis trente ans, le chorégraphe Denis Plassard propose des créations où l’humour, le décalage et la malice occupent une place centrale. Au sein de cette riche carrière, Dans le détail apparaît comme une sorte de pièce manifeste, voire de pièce bilan. Ici, la précision du travail chorégraphique est autant au service de l’enquête que du spectacle de danse en lui-même, la forme et le fond s’imbriquant parfaitement, ce qui évite le simple exercice de style. Ce Clue

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Danse | Lignes tendues de nappes de guitare en continu, souffle lourd faisant onduler sur scène une cinquantaine de miroirs qui reflètent l'image du public, entrées (...)

Jean-Emmanuel Denave | Lundi 31janvier 2022

Lignes tendues de nappes de guitare en continu, souffle lourd faisant onduler sur scène une cinquantaine de miroirs qui reflètent l'image du public, entrées et sorties incessantes de neuf interprètes venus un bref instant exécuter un geste de la vie quotidienne... Marcher, se vêtir, s'embrasser, fumer une clope, s'engueuler avec sa moitié, manger une pomme, déplacer une plante d'appartement, jeter un détritus...En archéologue des temps présents, la chorégraphe Maguy Marin fouille le sol de nos vies triviales pour en extraire le suc à la fois banal, poignant et répétitif. Elle enveloppe le tout d'une tension d'une intensité folle, dans une mise en scène millimétrée au timing cut époustouflant. « Dans cette pièce, déclarait-elle au moment de la création, il est question tout simplement de savoir comment un corps affecte ou est affecté par d'autres corps. Et de décliner les variations possibles à partir du corps et de ses capacités, communes à tous ».Créée en 2004, Umwelt signifie en allemand "monde environnant" et le titre de la pièce est emprunté aux écrits de l'éthologue Jacob von Uexküll. Ici, il est donc bien question d

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Théâtre | Nouvelle agora et décor à couper le souffle : Emmanuel Meirieu adapte Les Naufragés de Patrick Declerck qui a écouté, soigné, pansé les clochards que la société efface. Spectacle hors normes.

Nadja Pobel | Lundi 31janvier 2022

Depuis vingt ans, à quelques exceptions près, Emmanuel Meirieu donne la parole à des hommes, des témoins directs et sensibles de l'âpreté extrême de l'existence. Mais loin de s'apitoyer, il ouvre au contraire une fenêtre sur une humanité souvent méconnue, limite planquée.Voilà donc qu'il place Patrick Declerck sur un plateau. C'est lui qu'on entendra sur la scène. En racontant son parcours de soignant au sein du Centre d'accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre, Declerck dit les attentions portées là-bas à ceux que la société ne sait même pas nommer (SDF, sans-abri...?), comment on leur rase la tête quand ils arrivent tant ils sont infestés de poux, il décrit leur puanteur sans s'appesantir, sans la nier non plus. Il les fait exister, de façon quasi clinique, sans enjoliver. Il leur donne vie. Et notamment à Raymond, qu'Emmanuel Meirieu a choisi d'extraire du livre.Habitat et humanismeLa création aurait dû avoir lieu dans une station fantôme du métro lyonnais, mais « parler des clochards dans le froid, l'hiver, aurait été indécent », analyse rétrospectivement le metteur en scène qui jubile « car aujourd'

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ACTUS | L’association Retour de Scène a annoncé la programmation de son festival Magic Bus 2022. Après l’hiver et le grand froid, cette 21e édition du festival de musiques actuelles en plein air promet un dégel exaltant ! De retour sur le site de l’Esplanade, la fête aura lieu du 19 au 21 mai et mettra à l’honneur pêle-mêle musiques du monde, pop, soul et rock avec entre autres une Calypso queen âgée de 82 ans.

Eloïse Bonnan | Mardi 18janvier 2022

Pour la soirée d’ouverture jeudi 19 mai, trois formations juteuses issues de la marmite locale sont proposées au public grenoblois. Autrement dit, la soul sauvage d’Al Peal Combo lance les hostilités, suivie par Plus Plus Plus pour une pop indie sombre et poétique avant de conclure généreusement la soirée avec Techno Brass une fanfare brésilienne.Le lendemain, vendredi 20 mai, la soirée résonne comme une ode au reggae après quelques années d’absence au Magic Bus. Les Yvelinois Danakil devraient mettre d’accord tout le monde avec leur énergie et leur engagement intact depuis 20 ans.Pas moins que Ken Boothe, un maestro de la musique jamaïcaine, assis sur plus de 40 ans de carrière. À l’instar de la veille, le public aura peut-être l’occasion de faire des découvertes. On pense notamment à Astroficus, un collectif de neuf musiciens basé à Grenoble et amateur de style afrobeat.Enfin samedi 21 mai, nulle autre q

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Festival | Quatrième édition en vue pour Une Belle Saloperie, ce « festival qui n’en est pas vraiment un » dédié à l’avant-garde graphique et cinématographique. Au programme, une exposition, deux projections et une bonne dose d’irrévérence.

Damien Grimbert | Mardi 18janvier 2022

Pour ceux et celles à qui ce nom intrigant ne dirait rien, une petite présentation d’Une Belle Saloperie n’est sans doute pas inutile. Suite au succès massif rencontré par son Microsaloon, un salon dédié à la microédition organisé chaque année au mois de mai dans les rues du quartier Championnet, l’association RbGp a eu envie de mettre en place un autre événement au mois de janvier, réservé cette fois à un public adulte, curieux et averti. Centré autour du thème de l’érotisme lors de ses deux premières éditions en 2018 et 2019, Une Belle Saloperie a par la suite choisi d’élargir le focus de sa programmation, sans renoncer pour autant à ce qui constitue sans doute sa caractéristique principale : mettre en avant des propositions artistiques à la fois pointues et audacieuses qui tranchent farouchement avec le tout-venant. Loin de la fadeur et du consensualisme ambiant, la manifestation présente ainsi des œuvres qui marquent, interpellent, et se contrefichent bien de faire l’unanimité. Le ton étant donné, ne reste plus désormais qu’à explorer le programme de cette quatrième édition.Sortez les mouchoirsPrésentée du vendredi 21 janvier au samedi 26 février à la

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Théâtre jeune public | Avec Terairofeu, la Belle Meunière sublime la matière et les éléments. A voir dès 6 ans à l'Espace 600.

Nadja Pobel | Lundi 17janvier 2022

En 1999, la plasticienne et scénographe Marguerite Bordat a croisé la route du metteur en scène Pierre Meunier, qui avait créé la compagnie de La Belle Meunière sept ans plus tôt. Ensemble, ils inventent des formes singulières sur les lois de l'apesanteur (Badavlan) ou sur la matière visqueuse qu'est la vase.Cinq laborantins font des recherches sur cette boue, la pensent et l'expérimentent au point que les deux tonnes d'argile et d'eau trimbalées de scène en scène débordent et envahissent l'espace. Voir l'humain tenter de maîtriser les éléments naturels, constater qu'il bute sur cette prétendue toute puissance amuse le duo qui signe avec Terairofeu son troisième spectacle à destination du jeune public (dès 6 ans pour cet opus).Les quatre éléments ne sont que des menaces désormais pour la jeune génération. L'eau, la terre, l'air sont pollués et toxiques, le feu ravage la biodiversité. Deux jeunes, vivant sur une sorte de décharge, vont essayer d'i

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Littérature | Avec Une sortie honorable, Éric Vuillard, prix Goncourt 2017 pour L'Ordre du jour, nous décrit les derniers mois de la guerre d'Indochine et les contorsions françaises pour en sortir sans perdre la face. Un nouveau récit réjouissant qui remet l'Histoire, et les idées, en place.

Stéphane Duchêne | Mardi 18janvier 2022

« Une sortie honorable », c'est le vœu pieu appelé par René Mayer, éphémère président du Conseil de la IVe République – le plus beau jeu de chaises musicales politiques de l'histoire des Républiques françaises –, de janvier à juin 1953, lorsque saute au yeux du gouvernement et des députés que la guerre d'Indochine, vouée à garder, quoi qu'il en coûte, l'Indochine dans le giron colonial français, est un gouffre financier – humain aussi, un peu, mais surtout financier – donc pas vraiment quoi qu'il en coûte. Ce qu'il faut à la France, donc, et dont Éric Vuillard nous dessine les contours, c'est « une sortie honorable ». Comprendre : qui ne commanderait pas d'avoir à s'agenouiller, ni même à négocier la moindre queue de cerise avec cette fripouille communiste d'Hô Chi Minh.« Une sortie honorable », c'est précisément ce que n'aura pas la France – pas plus que les États-Unis quand ils auront pris le relais de l'Indo avec leur guerre du Vietnam, qui durera vingt ans de plus et se finira en carapate lors de l'épique chute de Saïgon – sublimement contée par Vuillard dans les dernières pages. Avec ce livre, le prix Goncourt 2017 poursuit s

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ESCAPADES | On vole, confortablement assis, au-dessus des pistes et du télésiège d’Autrans-Méaudre. Coucou aux skieurs en train de remonter, on lâche les mains, Alexis, (...)

Valentine Autruffe | Mardi 18janvier 2022

On vole, confortablement assis, au-dessus des pistes et du télésiège d’Autrans-Méaudre. Coucou aux skieurs en train de remonter, on lâche les mains, Alexis, au départ, ne nous avait pas menti : « C’est relax, ça ne se veut pas une tyrolienne à sensation. » On ressent quand même de légères bouffées d’adrénalinette quand on prend de la vitesse (60km/h au plus fort de la pente) et quand on passe les deux pylônes qui maillent le parcours, chlac chlac sur la corde. La descente de 1, 2 kilomètre dure deux minutes, 120 secondes d’air pur dans les cheveux et de panorama magnifique sur les sommets enneigés du Vercors. Nous, on a pris la version confort, bien installés dans un siège façon parapente (petits joueurs, d’ailleurs on regrette un peu) mais il existe une version sport ; les plus téméraires pourront partir en cochon pendu, bouger à 360 degrés pendant le voyage, faire quelques figures… Si comme nous vous êtes sujet au vertige, pas de souci : ce terrible mal ne se déclare pas si vous n’avez pas les pieds ancrés au sol.L’installation il y a trois ans de la tyrolienne d’Autrans-Méaudre (appelée ici la zipline, ils ont cédé à l’anglicisme) n’avait pas enchanté tous

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Avec vue | Voilà une exposition passionnante pour quiconque s’intéresse un tant soit peu à l’histoire de sa ville et à son urbanisme (tout le monde non ?). Prétextant (...)

Benjamin Bardinet | Mardi 18janvier 2022

Voilà une exposition passionnante pour quiconque s’intéresse un tant soit peu à l’histoire de sa ville et à son urbanisme (tout le monde non ?). Prétextant la réhabilitation de la tour Perret en prévision de son centenaire, ce parcours propose de se pencher sur les particularités de l’évolution de l’urbanisme grenoblois grâce à une série de photographies réalisées en 1925 au sommet de ladite tour. Présentées en grand format dans un dispositif panoramique au centre du parcours, ces photographies dont la précision laisse pantois sont par ailleurs comparées aux points de vue similaires réalisés aujourd’hui. Chaque regard porté dans une direction est l’occasion de développer une thématique propre à l’évolution de l’urbanisme de la cuvette. Vers le nord on nous invite à observer la disparition des pâturages et des cultures sur les coteaux au profit des résidences et des forêts, vers l’ouest c’est l'omniprésence d’immenses bâtiments industriels qui frappe, vers le sud, enfin, c’est l’ambiance quasi-rurale des faubourgs ouvriers de l’Abbaye, tandis qu’au loin on devine des cultures d’envergures (betterave, chanvre, tabac)… Tout ceci nous rappelle finalement qu’à l’époque la ville était

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Fringues | Si la marque Belle de Jupe est née en 2018, elle n’est grenobloise que depuis un an : « De Paris, j’ai décidé de revenir dans ma région (...)

Hugo Verit | Mardi 18janvier 2022

Si la marque Belle de Jupe est née en 2018, elle n’est grenobloise que depuis un an : « De Paris, j’ai décidé de revenir dans ma région d’origine. Et j’ai alors commencé à travailler avec des couturières indépendantes de l’agglomération », raconte la fondatrice Emma Colombet. En effet, Belle de Jupe propose – ça ne vous étonnera pas – des jupes, réalisées en petites séries et ajustables afin de s’adapter au maximum de morphologies possible, le tout dans un processus éthique et éco-responsable mêlant circuit court (d’où les couturières locales) et récup’ : « On essaie d’utiliser les fins de rouleaux ou les stocks dormants des grosses maisons de couture. » C’est-à-dire tous les rouleaux destinés à une collection passée, qui n’ont plus vocation à être employés et "dorment" littéralement dans les entrepôts… « Ce qui fait qu’on a une offre très variée de tissus, de belles matières originales, que l’on transforme en jupes intemporelles. »Initiée très jeune à la couture par sa grand-mère dont c’était le métier, Emma Colombet développe une passion qui ne la quittera plus. Au sein de son école de commerce, elle est costumière dans une association de com

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Théâtre | "Huit heures ne font pas un jour", mais trois heures font une aventure théâtrale réussie. En adaptant un feuilleton télévisé du maître allemand Fassbinder, la metteuse en scène Julie Deliquet livre un spectacle généreux sur le monde ouvrier des années 1970 et la force du collectif. À voir à la MC2.

Aurélien Martinez | Mardi 18janvier 2022

Depuis plusieurs années, au théâtre, la mode est au cinéma. Et notamment à l’adaptation de scénarios. Julie Deliquet fait partie de cette génération de metteuses et metteurs en scène pour qui, sur le plateau, tout peut faire matériau, jusqu’au septième art. Après avoir travaillé sur des textes du répertoire classique (Tchekhov, Brecht, Lagarce…), elle a récemment monté Fanny et Alexandre d'Ingmar Bergman (avec la troupe de la Comédie-Française) et Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin. « Je ne voulais pas rivaliser avec le film que j’adore, je voulais le retraverser par le prisme du théâtre », déclarait-elle au sujet du second. Dans les deux cas, elle apportait un nouveau regard sur les longs-métrages

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Événement | Le coup d’envoi a été donné samedi (au rabais pour cause de Covid), c’est parti pour douze mois émaillés d’événements autour de la distinction accordée à notre ville par Bruxelles : Grenoble Capitale Verte Européenne 2022. Rencontre avec le directeur de l’agence du même nom, le chef d’orchestre de l’agenda chargé de cette année, Guillaume Thieriot.

Valentine Autruffe | Mardi 18janvier 2022

Le principal défi pour l’agence Grenoble Capitale Verte Européenne 2022 (créée par les trois collectivités parties prenantes : ville, métropole et département) est le suivant : comment faire pour que cette année soit plus qu’une opération d’image, une somme de conférences et de discours ? Guillaume Thieriot : C’est l’une des questions que l’on s’est beaucoup posé. L’agence a deux missions : coordonner tous les événements et les défis, et piloter la communication de Grenoble Capitale Verte Européenne 2022. Tout l’enjeu, c’est de ne pas s’adresser aux personnes comme à des consommateurs, mais bien les inciter à être des acteurs de cet événement. C’est certes l’occasion de faire briller le territoire, d’accroître sa visibilité sur ce sujet, mais aussi de faire de cette année un accélérateur des transitions.Dans cette idée d’implication générale, vous avez imaginé une programmation interactive et évolutive… La programmation est particulière parce qu’elle est conçue de manière horizontale. Entreprises, associations, compagnies artistiques… Tout le monde peut participer et organiser un événement Capita

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Synth pop | Ils ont débarqué sur la scène grenobloise il y a quatre ans. Avec un vieil orgue arrangeur kitsch, un nom en hommage à Patrick Dewaere dont ils reprirent Le (...)

Hugo Verit | Mardi 18janvier 2022

Ils ont débarqué sur la scène grenobloise il y a quatre ans. Avec un vieil orgue arrangeur kitsch, un nom en hommage à Patrick Dewaere dont ils reprirent Le Policier – eh oui, Patrick Dewaere a un peu chanté dans sa courte carrière –, de beaux vers crus de Georges Bataille plein les poches, des ritournelles enfantines et des histoires poignantes de jeux télé. Ça s’appelait Poupard et on n’avait jamais vu ça. C’était étrange et déroutant. En 2019, le duo sortait un deuxième album plus accessible, dansant à souhait, fourmillant de tubes tarabiscotés et néanmoins rassurants avec, en guise de conclusion, l’une des plus tendres comptines du monde (Nous avons joué tous les deux). On était toujours un peu déroutés, mais déjà séduits. Derrière les textes gentiment obscènes et l’ironie bienveillante de la partition, sourdait une joie immense et fort communicative.Une joie que l’on retrouve dans Cérémonie Malgache, paru le 10 janvier. Un troisième album très bref (18 minutes) dans lequel Poupard chante comme on ne l’a jamais entendu chanter. Car la grande nouveauté et la grande réussite de cet opus, ce sont les mélodies : travaillées avec beaucoup de

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Atelier | Tam tam tam, tam tam tam ! Les pieds nus claquent sur le sol du studio de danse du Pacifique. Ce mercredi matin, neuf danseurs pro ou semi-pro de (...)

Valentine Autruffe | Mardi 18janvier 2022

Tam tam tam, tam tam tam ! Les pieds nus claquent sur le sol du studio de danse du Pacifique. Ce mercredi matin, neuf danseurs pro ou semi-pro de la région (certains arrivent de Lyon ou de Chambéry) profitent d’un cours de danse de 3 heures dispensé par François Chaignaud. Ce virtuose a ensorcelé, la veille, le public de la Rampe venu assister à Romances Inciertos, un autre Orlando. Il officie le lendemain matin pour la première des Exclusives Masterclasses organisées par le Pacifique, le CCN2 et la MC2, en partenariat avec la Rampe. L’idée est simple : profiter de la venue dans l’agglo d’artistes de renom pour offrir aux danseurs locaux ces ateliers à bas prix, associés à des tarifs réduits pour assister à leurs spectacles.Au Pacifique mercredi, des danseurs visiblement de tous styles et de niveaux variés. L’entrée en matière est timide. « C’est cool, ces workshops, mais c’est toujours un peu intimidant… On a peur de ne pas avoir la bonne valise pédagogique », commente François Chaignaud, qui s’est délesté des fards du spectacle de la veille, mais pas de ses longs ongles de diva. Place à l’échauffement/étirement/assouplissement, qui dure près d’une

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Cinéma | Portrait inattendu et délicat d’une apprentie comédienne sous l’Occupation rempli d’éclats autobiographiques discrets, le premier long métrage de Sandrine Kiberlain est surtout un exceptionnel exercice de réalisation. Rencontre avec une jeune autrice qui va bien.

Vincent Raymond | Mardi 18janvier 2022

Vous avez attendu longtemps avant d’oser écrire et mettre en scène. En cela, votre démarche est parallèle à celle de votre père, David Decca, qui avait attendu à peu près le même âge pour se lancer dans l’écriture dramatique…Sandrine Kiberlain : Ah, vous me cueillez ! Ça prend du temps en fait, d’oser faire un film ; surtout quand on eu comme moi la chance de travailler avec de grands metteurs en scène. Et puis, je suis très heureuse comme actrice — donc ce n’est pas pour combler un manque ou un vide, mais parce que le chemin de l’actrice que je suis depuis… deux ans (rires) a fait que je me suis de plus en plus intéressée à l’ensemble de l’équipe, à comment un film se faisait… Et puis, entrer dans l’univers des autres me passionne ; visiblement, ça a découlé sur l’envie de me raconter moi — surtout d’avoir un thème ou un sujet…Je crois que j’ai toujours rêvé de faire un film ; mais quel film ? Il fallait attendre d’avoir un vrai point de vue, un angle qui fasse la différence et qui soit traité sous un angle singulier. Que ce soit une idée néce

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Théâtre expérimental | Une grande table en guise de feuille blanche géante. Les spectateurs, munis d’un bout de scotch orange avec leur prénom inscrit, sont placés autour. Deux (...)

Aurélien Martinez | Mardi 18janvier 2022

Une grande table en guise de feuille blanche géante. Les spectateurs, munis d’un bout de scotch orange avec leur prénom inscrit, sont placés autour. Deux comédiennes prennent la parole, et brisent d’emblée le quatrième mur en questionnant le public. À votre avis, ça commence quand l’avenir ? Que vous reste-t-il à faire ? Qu’attendez-vous de l’avenir ? Chacun est libre de s’exprimer ou non. Les réponses des uns et des autres sont inscrites sur la table, à la vue de tous. Une cartographie de l’avenir commence à prendre vie, agrémentée de ponts construits par certains intellectuels habilement convoqués par les meneuses de jeu…Présentée comme une « expérience théâtrale » par la salle la Faïencerie qui l’accueille, Cartographies de l'avenir de la compagnie auvergnate Les guêpes rouges-théâtre est une proposition passionnante pour celles et ceux qui acceptent de se prêter au jeu, de s’interroger en public. Entre agora de poche, cercle de philosophie et, parfois, café du commerce (c’est le risque d’une telle aventure), l’avenir s’écrit collectivement le temps d’une soirée. Et pour, après le titre de cet article, faire référ

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Solidarité |

Hugo Verit | Mardi 18janvier 2022

Ce matin-là, dès la première heure, il y avait déjà pas mal d’activité dans les tout nouveaux locaux de Point d’eau, investis par l’association il y a un mois. Cet accueil de jour pour personnes en situation de précarité avait bien besoin de déménager après 28 ans passés dans des lieux trop exigus et peu adaptés à la demande. Car l’asso reçoit environ 150 personnes par matinée, venues boire un café et manger une brioche, discuter, s’informer, déposer des affaires dans la bagagerie, faire une lessive, prendre une douche ou assister à un atelier (couture, cours de français…) « On a eu la chance de pouvoir dessiner les plans des lieux afin de les optimiser par rapport à nos besoins. On a ainsi pu prévoir de vrais espaces de confidentialité pour les entretiens médicaux ou d’accès au droit, ce qu’on n’avait pas avant », souligne Manon Gatto, coordinatrice insertion. L’endroit compte également une cuisine professionnelle où neuf personnes éloignées de l’emploi viendront travailler dès le mois de mars dans le cadre d’un chantier d’insertion. Ils concocteront des plats du jour à base de produits locaux et d’invendus, proposés le midi en click and collect ou livrés à vélo avec S

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Festival Télérama | Pour sa cinquième collaboration avec son cinéaste fétiche Stéphane Brizé (qui réunit ici à nouveau devant sa caméra le couple qu’il formait en 2009 avec Sandrine (...)

Vincent Raymond | Mardi 18janvier 2022

Pour sa cinquième collaboration avec son cinéaste fétiche Stéphane Brizé (qui réunit ici à nouveau devant sa caméra le couple qu’il formait en 2009 avec Sandrine Kiberlain dans Mademoiselle Chambon), Vincent Lindon troque le costume du vigile ou de l’employé d’usine pour celui du cadre — une "montée en gamme" sociale ouvrant à d’autres problématiques, non moins réalistes. Présenté en compétition à Venise, Un autre monde (notez l’ironie triste du titre…) est ici projeté dans le cadre du festival Télérama et assorti d’un échange en direct avec le comédien, selon toute vraisemblance par vidéotransmission compte tenu des circonstances sanitaires. Mais ne nous plaignons pas : les cinémas sont ouverts !Un autre monde mardi 25 janvier à 20h au cinéma Le Club

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