Forte amende et 30 mois de prison pour le voleur

Forte amende et 30 mois de prison pour le voleur

Assisté par une interprète, un couple de retraité de nationalité Russe, était venu témoigner devant le tribunal correctionnel de Grasse. En provenance de Londres où ils résident, ils avaient été victimes d’un cambriolage,le 21 juillet dernier, dans leur résidence secondaire, avenue des Chênes, à Antibes, subissant un préjudice important évalué à 62 000e.

Avaientdisparu de l’appartement en rez-de-chaussée qui avait été mis sens dessus dessous : quatre ordinateurs, des vêtements griffés, de la maroquinerie de luxe, des bijoux et des montres de valeur. « Le plus grave c’est surtout les travaux universitaires de mon fils et nos propres recherches contenus sur les disques durs qui ont disparus », avait déploré Irina, dont la valeur intellectuelle lui semblait bien plus importante que celle les biens matériels.

La caméra de vidéosurveillance de l’habitation avait enregistré la scène. On y voyait deux individus fouillant placards et autres tiroirs, l’un d’eux portant un tee-shirt peu discret, rose fuchsia ! Découvrant le mouchard, l’un des deux individus, qui agissaient sans dissimuler leurs visages, finissait par le détruire. Trop tard car l’enregistrement était dans le « cloud » et les enquêteurs sur le coup. Ils identifiaient Kamel Bouizard, un Antibois de 24 ans, défavorablement connu des services de police. Appréhendé le 22 juillet dernier au volant d’une Smart, sans permis de conduire, on avait retrouvé à l’intérieur du véhicule une matraque télescopique, une bombe lacrymogène, une paire de gants et un bonnet péruvien ! Les sacs volés exhibés en photo sur son portable

Le tribunal correctionnel de Grasse présidé par Laurie Duca examinait cette affaire après un premier renvoi demandé par le prévenu pour préparer sa défense. Le magistrat lui montrait les photos extraites de la vidéo et lui demandait : « Vous vous reconnaissez ? »« Il y a une forte ressemblance mais ce n’est pas moi. Ce cambriolage ça ne me parle pas, ça ne me dit rien » soutiendra t-il. « On a retrouvé une dizaine de photos sur votre portable avec des gens qui visiblement exhibaient les sacs volés » poursuivait le président. « Ce sont de jeunes parisiens qui vendent de la maroquinerie de luxe et qui passaient devant le bar du boulevard Wilson ou je buvais un verre. Je les ai juste pris en photo», soutiendra Kamel. On soupçonnera d’ailleurs un de ces individus aujourd’hui en fuite d’être le co-auteur des faits. Sa compagne interrogée l’avait pourtant formellement reconnu, pendant que son frère lui déclarait : « Il se peut bien en effet que se soit mon frère ! »

Forte amende et 30 mois de prison pour le voleur

Avec 10 mentions à son casier judiciaire pour vol aggravé, vol avec violence qui lui avait valu deux en de détention, il vivait chez ses parents et était plongeur dans un restaurant à Juan-les-Pins.

Pour le Procureur de la République Manon Duthoit « ses explications sont rocambolesques. On a retrouvé l’attirail du parfait cambrioleur. » En récidive elle requérait 30 mois de prison avec maintien en détention.

Une part du butinretrouvé en Algérie

A la défense, Me Béatrice Erignoux déclarait que « le véhicule n’est pas à lui mais à sa compagne, on n’a pas vérifié les traces ADN notamment sur le bonnet, on n’a pas retrouvé le tee-shirt rose. Et un iPad volé sera retrouvé en Algérie ! »L’avocate fera remarquer la fragilité des témoignages et demandera la relaxe pour les faits de cambriolage.

Le tribunal reconnaîtra Kamel coupables des faits qui lui sont reprochés et le condamnera à 30 mois de prison avec maintien en détention. Il devra indemniser ses victimes pour 61 581e pour préjudice matériel, 1000e pour préjudice moral et 1500e au titre de l’article 475-1 du code pénal.