RGPD, Cnil : le constat de l'échec

RGPD, Cnil : le constat de l'échec

Les données personnelles des Français sont plus pillées que jamais, les acteurs européens de l'adtech sont massacrés, les Gafa sont au fait de leur puissance. La technocratie a tué la tech européenne.

Bon anniversaire ! C'était il y a un peu plus de cinq ans, déjà. Le 24 mai 2016 entrait en vigueur le RGPD, pour une application deux ans plus tard. Les technocrates qui l'ont pondu nous avaient promis mille merveilles. L'Europe allait devenir un "nouveau continent" du respect des données personnelles pour le bien de l'ensemble de ses citoyens, ce qui allait créer un nouveau pan entier de l'économie, permettre le développement de milliers de start-up, tout en (gnark gnark) boutant hors de nos frontières les méchants Gafa. Un rêve de technocrate vendu à ceux qui voulaient bien y croire. Il y a d'ailleurs un village Potemkine où tout semble aller pour le mieux pour les données personnelles : le 3 Place de Fontenoy dans le chic 7e arrondissement de Paris, le siège de la Cnil. Si cet organisme était lucide, il tirerait le bilan de cinq ans d'échecs de régulation des données personnelles et écrirait ceci dans son bilan annuel :

Qu'eut-il fallu faire ? Peut-être la seule chose qui a fonctionné dans l'histoire de l'industrie. Laisser nos entreprises européennes se développer avant de leur imposer des règlements. En faire des mastodontes mondiaux, nous permettant de conquérir au lieu d'être conquis. C'est ce que font les Américains. Et quand leurs entreprises sont très fortes, ils les régulent et les taxent. C'est le cas en ce moment. Les perdants du numérique en Europe (comme monsieur Jourdain ils sont perdants mais ne l'ont pas compris) s'en délectent en pensant "ça y est, les Gafa vont mordre la poussière". Ne saisissant pas que, pour les Américains, réguler une entreprise c'est constater qu'elle a écrasé tous ses concurrents et qu'il n'y a plus rien à gagner. Si les USA régulent votre concurrent américain, c'est que vous êtes mort, même si vous ne le savez pas encore. Pour "réguler" les Gafa en Europe il suffisait de laisser se développer des concurrents européens qui leur auraient piqué leurs parts de marché au lieu de tuer dans l'oeuf ces concurrents avec des règlements kafkaïens.

RGPD, Cnil : le constat de l'échec

Tiers-monde numérique

Le bilan du RGPD est effrayant. Ceux qui en sont responsables devront rendre des comptes. Evidemment nos bons technocrates ont beau jeu de nous dire "tout va bien". Gavées de dettes, de subventions, nos entreprises européennes semblent se porter à merveille, vu depuis le village Potemkine de la Cnil. En réalité leurs parts de marché s'effondrent, leurs taux de marge sont deux voire trois fois inférieurs à leurs homologues américains. Il y a 35 ans, la situation était exactement la même entre les entreprises industrielles américaines et leurs équivalentes soviétiques. D'un côté des marges importantes, des produits performants, une conquête mondiale. De l'autre la bureaucratie qui avait écrasé les marges de manœuvre économiques, une inefficacité patente, aucun leadership technologique. On nous dit que l'Europe aussi a produit des licornes. Certes il y en a quelques unes mais la vérité est que la plupart n'arrivent pas à s'exporter sur d'autres continents. Pourquoi ? Car leur "réussite" vient bien souvent de leur exploitation du millefeuille administratif européen qui, n'existant pas ailleurs, ne peut pas être exploité ailleurs.

Le citoyen, lui, a été dupé car on lui a fait croire que les "méchants" étaient les entreprises avides de données. Et qu'il serait protégé par toutes ces règlementations à condition de céder aux sirènes des technocrates. On a entretenu une paranoïa infondée autour des données personnelles : je me fiche bien qu'Air France sache où je vais partir en vacances. Mais on a soigneusement "oublié" de dire en parallèle que le prix à payer de tous ces règlements serait la mort de notre industrie tech et la porte ouverte à l'industrie tech de pays dans lesquels nos lois n'ont aucune portée et qui vont exploiter nos données personnelles. Sans aucun cadre. Les effondrements ne se constatent pas petit à petit mais subitement, un jour. Ce jour-là nous verrons le résultat d'années et d'années de technocratie et d'URSSisation de la tech européenne. Nous serons alors définitivement relégués en destination de vacances et en fabricants de sacs à main. Le tiers-monde numérique. Nous avons perdu.

RGPD, Cnil : le constat de l'échec

Bon anniversaire ! C'était il y a un peu plus de cinq ans, déjà. Le 24 mai 2016 entrait en vigueur le RGPD, pour une application deux ans plus tard. Les technocrates qui l'ont pondu nous avaient promis mille merveilles. L'Europe allait...

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