Résurgence du vestiaire bourgeois oblige, les boucles d’oreilles à clip sont à la mode. Un constat a priori oxymorique qui, du fait de certains stigmates collants à la peau de ces accessoires désuets, nous a d’abord laissées sceptiques. À l’heure où les oreilles percées sont aujourd’hui légion, pourquoi ces instruments de torture aux vertus décoratives, emblématiques de la boîte à bijoux un brin poussiéreuse de nos grands-mères adorées, s’imposeraient de nouveau comme le must du bon goût et de l’avant-garde stylistique ? Pour y répondre, il nous faut opérer une brève remontée dans le temps et nous plonger dans une brève sociologie de la boucle d’oreille.
Tour à tour symbole de distinction sociale ou simple ornement esthétique, le fameux bijou s’est toujours porté au détour d’un lobe percé. C’est au XIXe siècle, en plein ère victorienne qu’un tel acte revêt subitement une connotation vulgaire et déplacé : arborer des accessoires élégants ou respecter la bienséance, telle était devenue l’épineuse question. Ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’une habile solution est (enfin) trouvée avec l’apparition du fameux clip qui permettait ainsi à quiconque de porter des boucles sans subir la disgrâce de voir ses oreilles trouées.
C’est alors la mode des "chandeliers"en cristal oversize que l’on porte ostentatoirement lors d’évènements de la bonne société, quitte à manquer de s’atrophier le lobe en raison de leur poids absolument démesuré. Qu’à cela ne tienne, les boucles d’oreille à clips tirent leur épingle du jeu, se déclinant dans des designs emblématiques d’une époque où coupes garçonnes et pampilles diamantées font (très) bon ménage.
C’était sans compter sur la défiance de la beat generation qui, dès les années 70, fait du piercing d’oreille (et entre autres parties du corps) un acte de rébellion et d’expression de soi vindicatif, à la portée culturelle et politique. "Quand j’ai commencé à créer des bijoux au début des années 60, les femmes n’avaient pas les oreilles percées" se souvenait Kenneth Jay Lane, dans les colonnes du New York Times. "Celle qui les avaient étaient considérées comme des hippies. Puis toutes les filles sont devenues des hippies." commente-il. Une révolution des moeurs que l’on pourrait aisément télescoper avec celle que vit la mode dernièrement, entre body acceptance, affirmation streetwear et célébration genderfluid. Pourtout, c’est le clip bourgeois et pudique qui, paradoxalement, repointe sa savante mécanique.
Outre le retour de flamme du style BCBG, le clip doit notamment son revival à l’importance croissante qu’occupent les boucles d’oreilles dans la composition de son look. "Elles restent la chose la plus importante qu’une femme porte." assurait Ward Landrigan, ancien directeur du département joaillerie chez Sotheby’s. "Il fut un temps où sortir sans c’était comme sortir toute nue !". Symptôme de ce phénomène stylistique, la multiplication sur les podiums comme dans les streetstyles de ces galvaudées "statements earrings", ces boucles relevant moins de l’apparat facultatif que d’une pièce maîtresse à part entière.
Or qui dit boucle d’oreille spectaculaire, dit généralement taille XXL et poids difficilement supportable, pouvant déformer sensiblement notre trou d’oreille. C’est ici que le clip intervient, sauvant la mise généralement le temps d’une soirée. D’autres troquent leurs boucles traditionnelles au nom de leur amour pour les bijoux vintage, plus que jamais dans un air du temps qui célèbre l’upcycling et la revalorisation des pièces d’antan. Résultat ? Maisons de luxe et jeunes créateurs dégainent leurs plus beaux clips, muant l'obsolescence d’hier en nouvelle tendance.
Découvrez notre sélection de boucles d’oreille à clip dans le diaporama suivant.
Prix: 265 euros.
Prix: 220 euros.
Prix: 63 euros.
Prix: 39 euros.
Prix: 301 euros.
Prix: 450 euros.
Prix: 350 euros.
Prix: 255 euros.
Prix: 156 euros.
Prix: 118 euros.
Prix: 312 euros.
Prix: 537,50 euros.
Prix: 295 euros.
Prix: 659 euros.
Prix: 405 euros.
Prix: 495 euros.
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