Quand les entreprises textiles se mettent au RSE

Quand les entreprises textiles se mettent au RSE

La pandémie du covid-19 est venue confirmer la nécessité de la contribution des entreprises aux enjeux de développement durable. Aujourd’hui au cœur des stratégies de maintes sociétés, la responsabilité sociétale des Entreprises (RSE) a su trouver sa place au sein de divers secteurs dont celui de l’industrie textile. En effet défendue parplusieurs acteurs du secteur, retour sur une incitative tant louable que stratégique.

En quoi consiste la RSE ?

Comme le précise la commission européenne, la responsabilité sociétale des entreprises ou responsabilité sociale des entreprises, est une démarche volontaire des entreprises visant à intégrer des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités.

Souvent réduite à un objectif environnemental, focalisée sur les impacts écologiques, la RSE s’intéresse pourtant à bien d’autres missions. Des questions relatives aux droits de l’homme jusqu’à celles relatives aux consommateurs, la norme ISO 2600 délimite ainsi le champ du RSE par 7 questions centrales ;

  1. la gouvernance de l’organisation
  2. les droits de l’homme
  3. les relations et conditions de travail
  4. l’environnement
  5. la loyauté des pratiques
  6. les questions relatives aux consommateurs
  7. les communautés et le développement local.

S’inscrivant dans un modèle d’économie verte, cette démarche en quête de solutions aussi durables que soutenables économiquement, peut être intégrée dans toute entreprise, quelle que soit sa taille, son statut ou son secteur d’activité. Son évolution est notamment facilitée depuis la mise en place en 2012 de la « plateforme RSE », formulant des recommandations sur les questions sociales, environnementales et de gouvernance.

Conscient qu’un tel comportement est un facteur clé de la réussite, certains acteurs n’ont pas attendu que la démarche devienne obligatoire. Parmi ses adeptes, l’industrie textile qui emploie plus de 30 millions de personnes à travers le monde se réinvente autour du RSE.

Quand les entreprises textiles se mettent au RSE

L’idée longuement médiatisée d’un secteur polluant et irrespectueux des conditions de travail est ainsi fièrement contrée par certaines entreprises défendant une toute nouvelle approche et pour qui ces initiatives représentent bien plus qu’un coup marketing.

Quelques exemples concrets

Fondée en 2009, la société REIKO s’est, récemment, lancée dans un nouveau programme éco-responsable donnant lieu à une capsule intitulée Rebirth », dont l’ambition écologique est clairement affichée. En effet, il s’agit de favoriser une production locale, essentiellement implanté sur le bassin méditerranéen, entraînant ainsi une réduction drastique des émissions de CO2. Aux termes de ce programme, il est, également, question de favoriser des matières écoresponsables dans la production des dénims, pièces considérées comme étant les plus polluantes. L’ambition affichée par la marque est d’arriver à une collection certifiée à 85% éco responsable.Par ailleurs, afin de favoriser l’économie circulaire et solidaire, il a été mis en place un grand projet de collecte de vêtements dans les boutiques de la marque avec, pour les participants, des remises immédiates sur les nouveaux produits achetés.Outre l’aspect écologique, les fondateurs de REIKO, dont Bryan ASSOULINE, ont vocation à mettre en avant le capital humain de l’entreprise, en replaçant les salariés au cœur de l’organisation technique et humaine de l’entreprise. Les équipes sont, régulièrement, mobilisées pour participer à des nouveaux projets ainsi qu’à des actions sociales.La marque se singularise, également, par la mise en place de plusieurs actions solidaires telles que le versement de bénéfice à des associations comme « Les Restos du Cœur », ou encore, la sensibilisation des équipes et du public au respect de l’environnement par le biais d’un partenariat avec « Projet Rescue Ocean ».

Créée il y a plus de 60 ans, la marque CAREL constitue une référence dans le domaine de la chaussure. Rachetée en 2010, par Mme Frédérique PICARD, la marque n’a cessé de se renouveler en visant, notamment, une clientèle internationale.En effet, en grande partie du chiffre d’affaires de CAREL se fait à l’international et, par le biais d’une politique digitale bien orchestrée. La plus grande force de la société est d’avoir su se réinventer et de reconnecter la marque avec la nouvelle génération. En ce sens, il était logique que la société s’inscrive dans la mouvance actuelle de la RSE et fasse la promotion de certaines valeurs qui lui tiennent à cœur :

La production reste, intégralement, localisée en Europe. CAREL travaille, essentiellement, avec des producteurs italiens, espagnols et français.L’entreprise conserve une dimension humaine et familiale, où la place du salarié à toute son importance. Est, d’ailleurs, favorisé une certaine mixité au sein de l’équipe puisque plusieurs nationalités y sont représentées.Enfin, CAREL s’est, récemment, lancée dans la création d’un modèle de chaussure certifié vegan. Proposer une alternative écologique au cuir faisait partie des souhaits de l’entreprise et, si pour le moment, l’offre en la matière reste limitée, il est prévu, dans les collections à venir, une plus grande place à ce type de modèle.

D’origine péruvienne, Stella PARDO a mis en place une politique de production de vêtements et d’accessoires, visant à favoriser les femmes de son pays. En effet, consciente des difficultés que pouvaient rencontrer certaines femmes seules dans la recherche d’un emploi, la fondatrice de la marque a mis en place le circuit suivant : les femmes seules et isolées se voient acheminées la laine produite localement et elles réalisent différentes pièces. Tous les produits proposés par la marque sont accomplis selon ce circuit, ce qui permet une rémunération et une intégration sociale de femmes en situation de détresse.

Contribution rédigée avec Mme Laurine TEIXEIRA

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