Paris : le magasin Colette ferme dans un mois et sera repris par Saint Laurent

Paris : le magasin Colette ferme dans un mois et sera repris par Saint Laurent

« Vingt ans, c’est un bel âge »Sarah Andelman, fille de Colette, cocréatrice du magasin

Sarah Andelman, fille de Colette, est chargée des achats dans la boutique de la rue Saint-Honoré. Avec sa mère, elles ont formé le duo gagnant, avant de décider de tout arrêter… simplement.

Est-ce qu’un simple message sur Instagram était le meilleur moyen pour annoncer la fin de colette ?

C’était la décision de maman de se dire qu’il faut que cela s’arrête, de tourner la page. On n’a pas trop réfléchi. Si ce n’est qu’il fallait avertir notre équipe en premier. Après, il fallait essayer que l’information passe sans que ce soit un communiqué de presse comme pour un lancement de produit.

Et les réactions sont arrivées par flots ?

Paris : le magasin Colette ferme dans un mois et sera repris par Saint Laurent

Je m’attendais bien à ce que cela ne passe pas complètement inaperçu. Mais on ne s’attendait pas à tant de témoignages de personnes avec qui nous avons travaillé, de clients, et de personnes que l’on ne connaît absolument pas. Cela nous touche énormément.

Au début, pourtant, tout est parti d’une simple rencontre…

C’est vraiment né du lieu lui-même. Nous habitions au-dessus et on passait tous les jours devant cet espace encore vide. Un jour, on l’a visité et on a eu tout de suite l’idée de créer un endroit où l’on peut aussi déjeuner toute la journée. Nous voulions réunir, la galerie, la mode, le design, la musique… Pleins de domaines que l’on aimait. On voulait fonctionner au coup de cœur. Et cela s’est fait petit à petit.

Vous avez l’impression d’avoir créé la boutique idéale ?

On est arrivé à un moment où Paris était dans le creux de la vague. Les grands magasins étaient d’une autre époque par rapport à d’autres villes comme Londres ou New York et Tokyo. On ne pouvait pas trouver ici certains produits alors que Paris est la plus belle ville au monde. Aujourd’hui, tout est plus accessible et tant mieux.

Alors aucun regret ?

C’est une aventure formidable où chaque jour a compté, chaque produit que l’on a fait découvrir a été important. Chaque personne de l’équipe a pu apporter sa touche à notre histoire. Vingt ans, c’est le bel âge. On aurait pu continuer. Mais il aurait fallu tout revoir. Et maman préférait s’arrêter tant que tout allait bien, plutôt que de voir l’histoire se dégrader. Nous sommes surtout rassurés de l’avenir de toute notre équipe (une centaine de personnes) reprise par Yves Saint Laurent. Des gens se demandaient aussi pourquoi nous n’avons pas vendu la marque : on aurait pu partir avec des valises pleines de sous. Mais je pense surtout que, sans nous, cela n’aurait pas été la même chose… A chacun, maintenant, de se construire ses propres souvenirs de colette.