Ils ont fait l’épicerie avec 210$ par semaine pendant un mois | TVA Nouvelles

Ils ont fait l’épicerie avec 210$ par semaine pendant un mois | TVA Nouvelles

Peur de manquer de nourriture, produits limités et obsession constante entourant la planification des repas. Des parents aisés confrontés au fait de nourrir leur famille comme s’ils gagnaient 11,25 $ l’heure ont dû changer leur façon de faire l’épicerie.

« J’avais peur de devoir priver les enfants de nourriture. Je me disais que j’allais me priver bien avant eux », se souvient Josée Lalonde, la mère d’Émil, 13 ans, et d’Ulysse, 7 ans.

En plein débat sur le salaire minimum, et durant un mois d’hiver où le prix de certains aliments est très élevé en raison de la rareté, Mme Lalonde et son conjoint Denis Paquin ont accepté de relever le défi à la demande du Journal de Montréal.

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- 2e partie: Le stress a touché la famille durant l'expérience

Un défi permanent

Pendant tout le mois de février, ils ne pouvaient dépenser que 838 $ pour manger, soit le maximum de ce que deux travailleurs au salaire minimum peuvent consacrer à la nourriture.

« Il est possible de s’en tirer, mais il faut tout le temps que tu sois en train de penser à ça, et il ne faut pas qu’il t’arrive un imprévu », résume le père, Denis Paquin.

Sans leur visite à la cuisine collective, les cinq sacs de denrées provenant de la banque alimentaire et les repas du midi fournis à l’école du plus vieux, difficile de dire si les parents seraient arrivés à boucler l’expérience.

Car durant ces 28 jours, le couple a coupé de plus de la moitié le budget qu’il consacre normalement à la nourriture.

Ils ont utilisé le montant en deux versements de 419 $, le 1er et le 14 février, comme s’ils étaient payés toutes les deux semaines.

Première semaine éprouvante

La veille du 1er février, Le Journal s’est rendu chez les Lalonde-Paquin pour faire le tri dans le contenu du garde-manger et du frigo pour qu’il ne contienne que quelques produits de base, comme de la moutarde, du ketchup ou un fond de boîtes de céréales.

De l’argent a aussi été retiré de la « paie » pour compenser les deux douzaines d’œufs, le fromage en tranches ou encore les pastilles de lave-vaisselle.

« On se rendait chaque semaine au bout du budget, sans faire d’excès, dit Denis Paquin. Tous les produits qu’on achetait, c’était des produits de base. De la farine, du riz, un peu de viande et on cuisinait notre pain. C’est un budget difficile. »

Pour le respecter, la famille a dû faire des choix auxquels elle n’avait jamais été confrontée dans les allées d’épicerie. Moitié moins de lait, très peu de bœuf, et au revoir les oranges juteuses et le poisson frais.

Le stress de tout planifier en fonction des circulaires, de faire plusieurs magasins et de tout cuisiner était très lourd.

La nourriture occupait toutes les pensées de la mère, comme elle l’a noté dans son journal de bord dont des extraits sont publiés en page 32.

Les enfants, qui sont gourmands, ont aussi pris conscience de leur chance de vivre dans une famille aisée.

« On a aussi réalisé à quel point l’alimentation prend une place importante dans les rapports sociaux », dit Denis Paquin.​

Avant l’expérience

Revenu familial : 170 000 $

Budget alloué à la nourriture : 450 $ à 500 $ par semaine.

Pendant l’expérience

Revenu familial : 43 875 $

Budget alloué à la nourriture : 210 $ par semaine, pas un sou de plus.

D’où vient le montant de 210 $ par semaine ?

Le montant alloué de 838 $ est basé sur les calculs de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.

C’est ce qui reste dans les poches d’une famille de quatre (2 adultes, 2 enfants) dont les deux parents sont au salaire minimum à temps plein après que toutes les autres factures ont été payées, comme le logement, l’électricité, le transport et autres. Le calcul prend en considération les mesures sociales comme les allocations familiales.

Seul revenu

La famille qui a mené l’expérience était en quelque sorte « privilégiée » parce qu’elle avait deux revenus à temps plein.

Dans la réalité, près de 60 % des travailleurs au salaire minimum travaillent moins de 25 heures par semaine, et non 37,5 heures, comme il a été calculé pour l’expérience menée par la famille.

Environ 64 % de ces travailleurs sont âgés de 20 ans et plus, 47 % sont dans un ménage avec deux revenus ou plus et 17 % sont des familles monoparentales.

352 900 travailleurs sont au salaire minimum au Québec.

Seul l’achat de nourriture et de produits ménagers était pris en compte durant l’expérience. Le montant alloué était fixe. Dans la réalité, bien des familles doivent réduire le budget nourriture lorsqu’un imprévu survient puisqu’elles ne sont souvent pas en mesure de mettre de l’argent de côté.

Le Journal a sollicité près d’une dizaine d’organismes pour trouver une famille qui accepterait de prendre part à l’expérience. Seule la Coalition pour un Québec sans pauvreté nous est revenue avec la famille Lalonde-Paquin, qu’il a fallu convaincre de faire l’expérience un mois entier.

Personne n’est à l’abri de se trouver dans une situation financière précaire, que ce soit en raison d’un divorce, d’une perte d’emploi, d’une dépression, d’une maladie ou autre.

La famille Lalonde-Paquin a d’ailleurs fait part dans des courriels quasi quotidiens au Journal de ses nombreuses inquiétudes concernant sa capacité à passer à travers le mois, surtout durant la première semaine.

L’expérience s’est tenue alors que l’augmentation du salaire minimum à 12 $ de l’heure fait réagir les petites entreprises et encourage les défenseurs du salaire minimum 15 $/h, comme le fera l’Ontario en 2019.

Des choix difficiles à faire à l’épicerie

« On prend du beurre ou du lait ? » a demandé la mère à son fils, qui n’avait jamais été confronté à faire un choix entre deux aliments de base pour arriver à boucler le budget de la semaine.

Les membres de la famille Lalonde-Paquin ont dû se débrouiller avec 419 $ pour deux semaines, pas un sou de plus, comme si les deux parents travaillaient au salaire minimum, pour apaiser leur faim et celle de leurs deux enfants de 7 et 13 ans.

« J’ai budgété chaque aliment et indiqué les plats qu’on pourrait cuisiner en fonction des produits au rabais », raconte la mère, Josée Lalonde, qui ne se posait normalement pas de questions à l’épicerie. Elle achetait selon ses envies et les demandes des enfants.

Le père, Denis Paquin, a commencé à faire son propre pain pour économiser. La consommation de lait des enfants est passée de quatre à deux verres maximum par jour. Et pas question de gaspiller une goutte : si le verre n’est pas vide, il est remis au frigo pour le prochain repas.

Le poulet a été acheté en ayant en tête qu’il servirait à deux repas, les lentilles remplaçaient une partie du bœuf haché dans le pâté chinois afin qu’il reste de la viande pour faire des tacos.

Pas d’oranges ni de poisson

« Denis reluquait des oranges qui semblaient succulentes, mais à 6 $ le sac, cela ne rentrait pas dans le budget », se souvient Josée Lalonde, qui a été choquée de devoir laisser sur les étalages des aliments aussi essentiels.

La livraison de restaurant le vendredi soir, les pains de la boulangerie du coin ou les saucissons de l’épicerie fine ne faisaient bien entendu plus partie de leur vie.

Des sacrifices ont même été faits sur des fruits ou des légumes que la famille appréciait, ou des produits laitiers plus dispendieux, comme le fromage en grains. Ils ont disparu du panier.

Le poisson frais était aussi devenu trop cher. Même le poisson congelé ne rentrait pas dans le budget. Le couple a donc laissé tomber l’idée de se faire plaisir un vendredi soir en préparant un fish and chips maison avec de la morue ou de l’aiglefin.

Les produits emballés individuellement, comme les pattes d’ours ou les barres tendres, étaient limités aux lunchs. Plus question pour les enfants d’en prendre comme collation à la maison.

« On a cuisiné pas mal de biscuits, muffins, des croustades pour remplacer les collations habituelles », explique le jeune Émil, qui s’est plus impliqué avec son frère dans la préparation des plats dans la deuxième partie du mois.

La consommation d’alcool a été réduite à une demi-bière le premier vendredi et à une bouteille de vin dans un souper chez des amis, achetée avec l’argent économisé en raison du fait qu’il n’y avait pas de repas à préparer.

Cuisiner, cuisiner, cuisiner

Entre le travail, l’école, les devoirs et les cours des enfants, les week-ends étaient entièrement consacrés à la préparation des repas et des collations pour le reste de la semaine. Moins de temps pour les loisirs, pour voir la famille et les amis, ce que la mère a trouvé très difficile.

Le panier contenait aussi plus de produits de base polyvalents, comme des carottes, des pommes de terre, des oignons, des œufs ou de la farine.

La famille ne pense pas avoir moins bien mangé que d’habitude parce qu’elle a acheté des produits de base et moins de produits transformés ou de plats préparés.

Le couple avait cependant hâte de retrouver une variété dans les aliments qu’il consomme, même s’il a fait preuve d’imagination pour faire des plats différents durant le mois.

« Le poulet et le pâté chinois, je suis écœuré. Le riz au tofu, c’est bon, mais à moment donné, je commençais à être tanné aussi », a confié Denis Paquin à la fin de l’expérience.

Dimanche

Poulet avec frites maison

Lundi

Pâté chinois mi-viande, mi-lentilles (avec les patates qui restent du sac)

Mardi

Hot chicken (avec restants de poulet du dimanche)

Mercredi

Riz au porc et tofu

Jeudi

Pâtes (sauce spaghetti à la viande hachée et légumes congelés)

Vendredi

Tacos (avec la viande hachée non utilisée pour le pâté chinois)

Ils ont fait l’épicerie avec 210$ par semaine pendant un mois | TVA Nouvelles

1. Planification et préparation des repas

« Il faut toujours faire de la gestion des stocks, prévoir ce dont on aura besoin. Il n’y a pas de place à l’erreur dans la décision d’achat ou dans la préparation. Tout est compté. » – Denis Paquin, le père

2. Choix difficiles à l’épicerie

« On n’a pas du tout éprouvé le même plaisir d’aller à l’épicerie que d’habitude. On devait s’en tenir à notre liste basée sur les spéciaux. » – Denis Paquin

3. Stress psychologique

« Je pensais tout le temps, surtout au début, à la planification des repas et à ce que j’allais faire. Les gens [au salaire minimum] doivent être fatigués de tout calculer, ça n’arrête jamais pour eux. » – Josée Lalonde

« On a même eu une discussion autour du fait qu’un ami de nos enfants avait pris trop de beurre, et on craignait qu’il nous en manque. » – Denis Paquin

4. Craintes que les enfants manquent de quelque chose

« On avait peur que le plus jeune, Ulysse, ne s’adapte pas parce qu’il est plus difficile. Finalement, c’est plus nous qui nous sommes adaptés à lui, car il aime plus les plats de base. Et le Kraft Dinner, il en mangerait tous les jours. » – Denis Paquin

5. Peu de temps en famille ou pour les loisirs

« Comme on passait tous nos week-ends à cuisiner, en plus d’une demi-heure par soir, on avait donc moins de temps pour faire des activités, pour sortir, pour avoir du plaisir avec les enfants, ce qui était un peu difficile par moment. Je m’entraîne aussi normalement deux fois par semaine à la piscine, je n’y suis allée qu’une fois. » – Josée Lalonde

Les enfants ont mis la main à la pâte pour les repas et les collations durant le mois au salaire minimum afin d’aider leurs parents à joindre les deux bouts.

« On a fait le pain », sourit fièrement Ulysse, 7 ans.

L’implication accrue des enfants dans l’alimentation est l’un des aspects positifs de l’expérience menée par la famille.

« Pour les collations, on a fait des biscuits ou des muffins. J’ai aussi plus aidé à faire le repas que d’habitude », ajoute Émil, 13 ans, qui a aussi fait un pain avec l’un de ses amis pour l’emporter lors d’un souper en famille.

Une visite à la banque alimentaire au début de la troisième semaine de l’expérience a également rassuré les enfants, qui ont trouvé des sacs remplis de nourriture (que Le Journal a compensé en remettant un don en argent à l’organisme) en revenant de l’école, à l’image de ce qu’ils avaient d’habitude.

Le plus jeune s’est même exclamé : « On est riches ! », en voyant tous les dons reçus, lui qui n’avait pas aimé voir le réfrigérateur vide au début de la semaine.

« Les enfants ont pris conscience qu’ils sont très chanceux. Ils sont dans une situation dans la société où ils n’ont pas à se questionner à savoir s’ils vont avoir assez à manger à la fin du mois », se réjouit la mère de la famille, Josée Lalonde.

Plus flexible

Les enfants étaient aussi plus reconnaissants des efforts faits par leurs parents pour arriver à cuisiner de bons plats malgré le manque de moyens.

« Les enfants nous disaient que c’était très bon, qu’ils aimaient la recette, ça me renforçait beaucoup, ça me donnait du feedback positif », souligne Mme Lalonde.

Tout comme leurs parents, les enfants du couple ont été obligés de se conformer à un choix d’aliments plus restreint durant le mois où le budget était limité. Ils ont aussi fait plus attention au gaspillage, en remettant les verres de lait encore rempli au frigo.

« D’habitude, ils s’attendent à trouver exactement ce qu’ils aiment manger, et si on oublie, ils nous le font savoir. Cela les amène à apprécier ce qu’ils ont et à être plus flexibles sur le plan alimentaire, ce qui n’est pas peu dire », ajoute la mère lors d’un échange courriel avec Le Journal à la troisième semaine du défi.

Ça ne passe pas le test

Il a tout de même fallu que les parents jonglent avec le fait que le plus jeune Ulysse, 7 ans, était un peu plus difficile sur le plan alimentaire.

« On a essayé de faire de la tartinade de poulet maison pour les lunchs, alors que d’habitude, on achète celle déjà faite à l’épicerie. Mais Ulysse a refusé de la manger. On a été obligé de racheter celle faite en magasin », rapporte le père, Denis Paquin. Le pâté chinois aux lentilles n’a pas passé le test non plus.

Les enfants avaient bien hâte que l’expérience se termine pour retrouver certaines de leurs habitudes.

« Est-ce qu’on peut dire que le défi est fini dès que la journaliste est partie ? » a demandé Émil, la dernière soirée de l’expérience.

D’ailleurs, ces derniers n’ont pas hésité dès le lendemain à sauter sur le contenu de l’armoire à collation qui leur avait tant manqué.

Au début de la troisième semaine du défi, la nutritionniste et animatrice Geneviève O’Gleman a rencontré la famille Lalonde-Paquin pour lui donner des astuces pour faire de meilleurs choix à l’épicerie avec leur petit budget. À la fin de l’expérience, la nutritionniste Rose Therrien a aussi fait des recommandations à la suite du bilan fait par la famille. Voici quelques-unes de leurs astuces.

Avant d’aller à l’épicerie

« On peut faire l’exercice à la maison de comparer les circulaires cette semaine, voir quel marchand offre les produits que j’aime manger à meilleurs prix. Il faut regarder la circulaire qui convient le mieux à nos goûts et on va dans cette épicerie et on essaie d’y faire les meilleurs choix. » – Geneviève O’Gleman, nutritionniste, animatrice et productrice de Cuisine futée, parents pressés

« Penser à faire l’inventaire de ce qu’on a à la maison avant de partir pour l’épicerie permet de ne pas acheter ce dont on n’a pas besoin. » – Rose Therrien, nutritionniste

« On peut essayer d’acheter en vrac le plus possible pour essayer d’économiser sur l’emballage. Les épiceries ethniques peuvent aussi être un bon choix. » – Rose Therrien

À l’épicerie

« Pour faire des économies, il faut être flexible, il ne faut pas avoir des idées trop arrêtées, avoir envie de manger absolument du poulet, du chou-fleur et des pommes. S’ils ne sont pas bon marché, on finit par se couper d’économies. » – Geneviève O’Gleman

« Il faut se donner du temps. Si on est pressé, on n’a pas le temps de faire des comparaisons, dénicher les aubaines. » – Geneviève O’Gleman

« Éviter les formats individuels qui sont plus dispendieux et peu écologiques. Choisir les gros formats de yogourt ou de gruau et de les portionner soi-même. » – Rose Therrien

« Pour mieux comparer les prix entre les produits, il faut regarder le prix au kilogramme dans l’allée des viandes, le prix au 100 g dans les produits d’épicerie et ne pas hésiter à peser les fruits et légumes pour savoir si c’est plus avantageux de le prendre à la livre ou en paquet préemballé. » – Geneviève O’Gleman

« Regardez les produits du haut et du bas des étagères parce que ceux qui sont dans le milieu sont souvent plus chers parce que les compagnies paient pour être bien placées sur les tablettes. » – Rose Therrien, nutritionniste

Si votre enfant ne mange pas beaucoup ou lève le nez sur les nouveaux aliments

« Quand on prend une collation avant le repas, ça comble l’appétit. On devient un peu plus sélectif quand vient le repas, on est plus difficile, on est bien, on n’a pas si faim, donc on peut plus trier les aliments. Ça vaut la peine de ne pas manger une collation une bonne heure ou deux avant le repas. » – Geneviève O’Gleman

« Un enfant a besoin de deux verres de lait par jour, ce n’est pas nécessaire qu’il en boive plus. D’ailleurs, un grand verre de lait ou du jus avant le repas, ça comble l’appétit, il risque donc de moins manger au repas. » – Geneviève O’Gleman

« Pour les légumineuses par exemple, on peut essayer de l’intégrer dans un plat qu’on aime déjà. Dans une sauce à spaghetti ou un pâté chinois, on ajoute des lentilles dans une recette qui est déjà gagnante. Ça vaut aussi la peine de le faire par étape. On ne remplace pas à 100 %, on peut faire un 1/3 légumineuses, 2/3 viande et on assaisonne la légumineuse comme on aurait assaisonné la viande. » – Geneviève O’Gleman

« Un autre truc pour que les enfants soient un peu plus curieux, c’est de faire des jeux actifs avant le repas, d’aller jouer dehors, ça va creuser leur appétit, ils vont être moins difficiles rendus à l’heure du repas. » – Geneviève O’Gleman

Si on est fatigués et qu’on n’a pas envie de cuisiner...

« On peut toujours acheter une pizza congelée, mais on l’accompagne de crudités, d’une soupe ou d’une salade, on peut même ajouter des légumes sur la pizza. » – Rose Therrien, nutritionniste

On mange moins de viande et on a toujours faim...

« On a deux alliés pour soutenir notre appétit : les protéi­nes et les fibres. La viande coûte cher, le tofu, les légumineuses sont bon marché, les aliments faits de grains entiers vont soutenir plus longtemps, on fait plus de millage avec un seul repas. » – Geneviève O’Gleman

Légumes congelés

Le couple a pris des légumes congelés, plus économiques que les frais.

Concombres

Le couple a choisi un concombre des champs plutôt que les libanais.

Patates

Les produits de base ont été favorisés puisqu’ils servaient pour plus qu’un repas.

Sacs de lait

La famille a réduit de moitié sa consommation de lait.

Kraft Dinner

Choisi pour satisfaire les goûts. restreints du plus jeune.

Olives

On a opté pour des olives en conserve, moins chères que les fraîches.

Bagels

Le couple a choisi les bagels de marque maison pour économiser.

Pains pitas

Achetés pour faire des pizzas maison.

Durant le défi, Josée Lalonde, la mère de la famille, a tenu un journal de bord afin de garder des traces du déroulement de l’expérience. Voici quelques extraits qui démontrent les préoccupations de la famille durant le mois.

Dimanche 4 février

« C’est de cette faim que j’aimerais me débarrasser, car comme je pense tout le temps à l’alimentation, on dirait que mon appétit augmente. Pourtant, je sais que le frigo n’est pas vide, mais la peur de ne pas avoir assez d’argent jusqu’à la prochaine paye m’habite. »

Dimanche 11 février

« Tout devient luxe quand on n’a que le minimum pour se nourrir. Dans la réalité, cela doit être très dur. J’imagine très bien l’impact d’une facture élevée d’électricité, par exemple, sur le budget alimentaire : il serait coupé, ce qui n’est pas notre cas. »

Samedi 17 février

« On passe la journée à cuisiner pour cette semaine. Le temps passe vite et on doit choisir entre cuisiner et voir nos proches. On n’a d’autre choix que de réduire nos loisirs, notre vie sociale. C’est ce que je trouve difficile en cette fin de semaine. »

Mardi 20 février

« On n’en pouvait plus : on est allés manger une pizza, Denis et moi. On avait besoin de sortir, de ventiler. On s’est “endettés” de 40 $, mais cela valait la peine. C’est comme un second souffle qui nous permet de passer plus facilement la semaine. »

« Le poisson frais me manque beaucoup. J’ai aussi hâte de recevoir. On a limité beaucoup les invitations, même pour les amis des enfants. Ça va au-delà de la nourriture, ça perturbe aussi la dynamique familiale et sociale. » – Josée Lalonde (mère)

« Ce n’est pas tellement un aliment en particulier qui me manque, mais plus la liberté de dire que si j’ai pas envie de cuisiner je me simplifie la vie avec le resto ou un plat préparé. » – Denis Paquin (père)

« J’ai hâte de retrouver mes collations, comme les pattes d’ours et le fromage. J’en mange beaucoup. » – Émil (13 ans)

« Le veau, j’aime beaucoup ça. » – Ulysse (7 ans)

Plus attentif au budget alloué à l’épicerie

« L’expérience nous a fait prendre conscience du budget qu’on allouait à l’alimentation, ce qu’on ne faisait pas avant. On va être plus attentifs à certains de nos désirs qu’on va pouvoir reporter. L’argent qu’on met en choix alimentaires, je peux choisir de le mettre ailleurs. » – Josée Lalonde

Cuisiner plus

« On s’est rendu compte que l’on pouvait cuisiner davantage. On a aimé cuisiner du pain, c’était plus facile qu’on pensait, on voudrait continuer à en faire. Les petits pots de moutarde à 6 $ vont peut-être prendre le bord et on va peut-être se préparer plus de choses nous-mêmes, maintenant. » – Denis Paquin

Changer sa façon de consommer

« Durant le mois, je me sentais moins consommateur, je prenais le contrôle de nos vies plutôt que d’être influencé par toutes ces marques à l’épicerie. On ne regardait même plus ça, on prenait juste le moins cher. Ça remet en question notre façon de consommer. » – Denis Paquin