«Sugar daddies» et «sugar babies»: une forme de Prostitution déguisée à haut risque

«Sugar daddies» et «sugar babies»: une forme de Prostitution déguisée à haut risque

Les sugar daddies sont des hommes riches à la recherche de jolies jeunes femmes ayant besoin d’aide matérielle ou financière. Dans ce type de relation, le sexe intergénérationnel alimente un cercle vicieux de contamination.

Ce sont aussi des hommes plus âgés transmettent le Vih/Sida à des femmes plus jeunes qui s’en vont contaminer à leur tour, leur partenaire de vie, et ainsi de suite.

En Afrique comme en Occident, des hommes riches financent le train de vie ou les études de jeunes femmes en échange de leur compagnie. C’est le phénomène des « Sugar daddies » ou papa-gâteau. Au Cameroun, les sites internet mettent en relation des jeunes femmes, appelées sugar babies et des hommes fortunés souvent plus âgés appelés sugar daddies, littéralement, papas gâteaux.

Les sugar daddies seraient des hommes ayant réussi leur vie, mais souffrant de solitude et cherchant de la compagnie féminine plus jeune. Les sugar babies, ‘seraient des filles très jeunes à la recherche des hommes fortunés. Mais de quel genre de rencontre s’agit-il en vérité entre ces « sugar daddy » et ces « sugar baby »?

Célia est en licence III, à l’université de Yaoundé II. Du haut de ses 20 ans, cette étudiante en Science économique et de gestion assume « vendre » son corps pour de l’argent et le matériel. « Les clients cherchent avant tout une compagnie », explique-t-elle. On peut me solliciter pour une sortie au musée, au restaurant ou au cinéma. Un rapport sexuel peut suivre, mais ce n’est pas le seul motif du rendez-vous. Pour elle, ces « prestations » servent avant tout à « payer les factures ».

La mise en relation se fait sur le site et les négociations s’effectuent par messages privés. Après s’être acquitté d’un abonnement mensuel au site, les « daddy » peuvent contacter les personnes dont les profils défilent. Avant de s’accorder sur un rendez-vous avec la personne choisie. En échange de ce « moment », de l’argent bien sûr, dont le montant à l’heure est fixé au préalable. Et des cadeaux « bonus », selon les « faveurs accordées » aux clients.

Célia dit « trier » ses clients sur le volet. « Uniquement des gens aisés. Directeur de sociétés, cadres… Essentiellement des cinquantenaires, souvent mariés », détaille-t-elle. Et la relation est souvent suivie sur le long terme, « pour pouvoir prévoir à l’avance les entrées d’argent ».

«Sugar daddies» et «sugar babies»: une forme de Prostitution déguisée à haut risque

Parfois, tout ne se passe pas comme prévu. « Difficile de savoir vraiment qui se cache derrière un écran avant la rencontre, dit-elle. Ce n’est pas rare de tomber sur des arnaqueurs ou des pervers ». Célia a connu des expériences traumatisantes. J’ai connu quelques moments déroutants.

Certains pensent qu’ils peuvent tout se permettre du moment qu’ils paient. J’ai dû faire face à plusieurs tentatives d’agressions, voire de chantage. On se croit forte, mais on est vulnérable’». Malgré cela, Célia continue de côtoyer des « sugar daddy », en posant des « limites ».

Dégradant et dangereux

En cause, un certain « sentiment de domination », d’après Charline, 22 ans. Etudiante en communication à l’institut Siantou Supérieur, elle finance « ses études et son mode de vie » grâce aux rencontres qu’elle fait sur un site de Sugar Daddy. « Les clients savent que l’on subit notre situation, que l’on est avec eux par nécessité et pas par envie », déclare-t-elle.

Alors parfois certains en profitent pour nous faire des demandes dégradantes qu’ils ne feraient pas dans une autre situation. « Dans un an, elle aura terminé ses études. Un moment qu’elle attend avec impatience. « J’ai choisi cette option pour payer mon appartement, par nécessité. Mais je ne le souhaite à personne », s’exclame-t-elle.

Sentiment de peur

Julie, elle, n’est plus étudiante. A 23 ans, elle a obtenu un BTS commerce international il y a déjà deux ans. Pourtant, elle continue à offrir ses services à des hommes pt des femmes. « Par ces activités, j’ai gagné un certain niveau de vie que je n’avais pas précédemment », raconte-t-elle. Je me faisais parfois plus de 100 000 ou 200 000 Fcfa en un mois. Je m’achetais des sacs, des vêtements de grande marque, je fréquentais de grands restaurants…

Difficile de redescendre quand on a connu tout ça ». Elle même se décrit comme « esclave » de cette situation. Pourtant, ‘elle aimerait « laisser » ce sentiment de « peur avant chaque rendez-vous ». « Mes meilleures amies sont au courant de ma vie de sugar baby, je leur envoie à chaque fois l’adresse et le nom du mec que je vais voir, si jamais il m’arrive quelque chose. J’aimerais lâcher, mais c’est comme si c’était cette vie qui m’avait choisie ».

Le « romantisme » et la « passion » affichés sur le camion publicitaire semblent bien loin. Le danger, c’est que ces jeunes femmes tombent dans un engrenage qui va finir par être quelque chose qu’elles n’ont pas du tout choisi

EchoSanté

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