Hermès dope la production de ses carrés de soie | Les Echos

Hermès dope la production de ses carrés de soie | Les Echos

L'usine d'impression des carrés de soie Hermès est située à Pierre-Bénite, au sud de Lyon, à l'emplacement désigné en 1968 par un sourcier, au-dessus de la rivière souterraine la Mouche. Le site qui emploie actuellement 460 personnes va accueillir trois nouveaux bâtiments et deux autres lignes d'impression au cadre plat. Cette technique traditionnelle dite « à la lyonnaise », sans rotatives, est toujours mise en oeuvre par le dernier grand soyeux lyonnais à l'échelle industrielle, qualité luxe.

Les rouleaux de soie écrue de 90 cm de large sont imprimés sur des tables chauffantes de 150 mètres de long, avec une précision au centième de millimètre dans l'application des couleurs (il y en a 75.000 dans le nuancier Hermès). Un dessin compte en moyenne 27 nuances, donc 27 passages de cadres. Ces cadres sont de grands pochoirs de Nylon enduits de vernis, sauf à l'emplacement des motifs pour laisser passer la teinture appliquée à travers la toile poreuse.

Ils défilent sur la soie dans un ordre précis, de la couleur la plus foncée à la plus claire, et des plus petits motifs aux plus grands. Ce seront désormais neuf lignes qui imprimeront les dix nouveaux dessins d'artistes dont s'agrandit la collection tous les six mois, chacun décliné en dix coloris différents.

Hermès dope la production de ses carrés de soie | Les Echos

9 % du chiffre avec la soie

L'usine de Pierre-Bénite, réorganisée autour de patios végétalisés et d'une passerelle aérienne, abritera un nouveau restaurant d'entreprise et verra son espace logistique rénové. L'investissement d'un montant confidentiel générera la création de 120 emplois dans l'ensemble du Holding Textile Hermès , qui en compte 860. Ils sont principalement localisés en Auvergne-Rhône-Alpes à travers neuf entités de tissage, gravure, impression et confection, qui couvrent toute la chaîne de production à l'exception de la culture des bombyx.

La soierie représentait 9 % du chiffre d'affaires d' Hermès en 2018 (d'un total de 6 milliards d'euros). Cette activité très régionale produit les classiques foulards carrés vendus 370 euros, mais aussi les cravates, non pas imprimées mais tissées en fil teinté. La marque à la calèche poursuit avec régularité ses investissements lyonnais. Depuis huit ans, elle a agrandi l'usine de tissage de Bussières dans la Loire, construit l'atelier de gravure de Bourgoin-Jallieu et doublé ses effectifs.

La maroquinerie n'est pas oubliée chez le sellier, qui a inauguré son 17e atelier de cuir à Fitilieu, en Isère. Il accueillera une centaine d'artisans et une école de formation intégrée de 50 places pour alimenter les quatre sites du pôle Dauphiné-Savoie. Par ailleurs, Hermès posera en juin et septembre la première pierre de ses 18e et 19e maroquineries en Gironde et Seine-et-Marne, destinées à employer chacune 250 personnes. En attendant la 20e à l'horizon 2021, à Louviers.