Affaire Valbuena / Benzema : la sextape dont presque tout le monde voulait tirer profit

Affaire Valbuena / Benzema : la sextape dont presque tout le monde voulait tirer profit

Par François Desserre Publié le78actuVoir mon actu

Profiter de la situation. C’est bien le trait commun qui ressort de cette première journée de procès dans l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, impliquant cinq prévenus, dont Karim Benzema, absent.

Ce mercredi 20 octobre 2021, le tribunal de Versailles a tenté de démêler un véritable sac de nœuds. Il a surtout mis le doigt sur une situation générale : quatre des cinq prévenus auraient voulu profiter de la position inconfortable de Mathieu Valbuena pour faire des affaires. Même si certains s’en défendent.

Le chantage à la vidéo n’aurait donc été qu’un prétexte pour approcher le joueur qui évolué alors en équipe de France. « Le Graal de toute une carrière », a confessé l’intéressé.

Ce matin, celui qui se présente comme l’homme de confiance, le concierge de luxe des joueurs, Axel Angot, a expliqué avoir ressorti cette vidéo de son disque dur pour provoquer chez Valbuena une forme de reconnaissance. Son idée était de lui faire peur avec la publication des images. Puis d’intervenir comme le sauveur. Et enfin d’être gracieusement remercié. Cela lui aurait permis de rembourser une dette de 25 000 euros, une dette à cause de montres de luxe perdues.

Dans la foulée, Youness Houass s’est montré comme un lanceur d’alerte. C’est le premier à avoir contacté Valbuena, en 2015, pour lui parler de cette vidéo. Pour lui, c’est le passionné de foot qui a parlé. Il a soutenu avoir voulu prévenir le joueur.

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L’après-midi a été un véritable festival d’explications alambiquées, faisant grandir cette idée que la vidéo n’était qu’un appât. Un appât destiné à forcer Valbuena à ouvrir son portefeuille.

Mustapha Zouaoui et son fort accent marseillais ont œuvré dans cette voie.

Sans aucune mesure, l’homme soutient que s’il avait voulu faire chanter il l’aurait fait depuis longtemps. « Je suis allé plein de fois chez lui (Mathieu Valbuena : Ndlr). Pendant des soirées, on aurait pu le filmer 20 fois et pour des trucs dix fois pire. »

« C’est fou d’entendre ça »

Une affirmation démentie par Mathieu Valbuena. « C’est quelqu’un que j’ai vu deux ou trois fois dans ma vie. Je savais que c’était un ami d’Axel Angot. Qu’il côtoyait des joueurs de l’OM. C’est fou d’entendre ça…. »

Mustapha Zouaoui révèle un peu plus son idée. Très commerciale en fait. « Je ne voulais pas voler ce pauvre Mathieu Valbuena. Le but, c’était bien de rentrer en contact. Qu’Axel règle son problème. Et automatiquement, Mathieu aurait su qu’on était là. Moi je voulais vendre mes produits customisés. »

Provoquant l’hilarité, à deux doigts de distribuer sa carte de visite, il assure que son activité est bien légale, 100 % validée par un vendeur Vuitton de Marseille. Et donne même les tarifs.

« Benzema a juré sur la tête de sa fille »

Le juge recadre. Et surtout, demande à la victime de parler. Car Mathieu Valbuena n’est pas venu pour rester sur le banc dans ce match judiciaire.

Et on en vient au cœur de l’affaire : l’implication de Karim Benzema. Et les premières confidences.

« Tout ça m’a fait mal »

Mathieu Valbuena en arrive à une conclusion : « Si j’avais su que Karim était dans cette affaire, je ne serai pas allé porter plainte, pour mes intérêts, pour l’équipe de France. À partir de cette histoire, je n’ai pas remis un pied dans l’équipe. Alors que je l’aurais mérité… Regardez où on se retrouve 6 ans après. Tout cela m’a fait mal. Tout simplement. »

Et l’intérêt de Karim Benzema dans cette histoire « Pas l’argent. Il en a. Pas m’aider car cela ne m’a pas aidé. Peut-être pour servir l’intérêt de son ami Zenati, celui qu’il appelle son frère. »

Le tribunal, comme le procureur de la République aimerait en avoir le cœur net. « Mais malheureusement, Monsieur Benzema n’est pas là pour s’expliquer », s’accordent juges et ministère public.

Karim Zenati est entendu à son tour. L’ami d’enfance de Benzema soutient que son intention était louable. « J’en ai parlé à Benzema à l’initiative de Zouaoui. Ça lui rendait service. Nous étions dans un échange commercial, dans une relation de confiance pour des projets liés à ses pièces uniques de maroquinerie. Finalement, ça m’a mis dans une sacrée panade. »

Lui se dit étranger à toute velléité de chantage ou de tentative ou de complicité de tentative.

Une écoute entre Benzema et Zenati

Quelques minutes plus tard, le tribunal diffuse les écoutes entre Zenati et Benzema.On entend les deux hommes rire. Plusieurs fois.Benzema rapporte l'entretien qu'il a eu avec Valbuena en octobre. "Si tu veux que la vidéo soit détruite, tu vas à Lyon, tu parles à mon ami (...) Il était tout blanc. Je lui ai dit : Cissé a eu une galère comme ça."Il m'a répondu : "Mais Cissé a payé".Benzema poursuit : "Et la vidéo est sortie ? Mon rôle s'arrête-là. Mon ami prend la relève."

Rappelé à la barre, Zenati, confirme. « Je voulais juste rendre service. »

L’audience doit se poursuivre demain, jeudi 21 octobre.

Comme le prévoit la loi, les mis en cause demeurent présumés innocents jusqu’à la décision du tribunal.

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