LVMH a fait condamner des propriétaires des puces de Saint Ouen pour leurs contrefaçons

LVMH a fait condamner des propriétaires des puces de Saint Ouen pour leurs contrefaçons

La victoire est discrète, mais à marquer d'une pierre blanche pour LVMH. Le 18 novembre dernier, le groupe a fait condamner des propriétaires des puces de Saint-Ouen, rapporte le magazine Challenges.

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Le tribunal a reconnu la responsabilité des propriétaires des murs dans la vente de produits de contrefaçon par leurs locataires dans ce lieu connu pour cette pratique. Résultat : les propriétaires de dix boutiques doivent désormais «faire interdiction à leurs locataires de vendre des produits contrefaits sous peine d'une astreinte de 1000 euros».

Les interpellations et les saisies peinent à étouffer le marché de la contrefaçon à Saint-Ouen. En décembre dernier encore, les forces de l'ordre ont réalisé, chez un marchand, une saisie massive: 2341 produits de contrefaçon ont ainsi été retirés. Évaluation du préjudice: 228.450 euros. Au total, en 2018, la brigade des puces a saisi l'équivalent de 2,6 millions d'euros de vêtements contrefaits. Le préjudice touche, très souvent, les marques de luxe comme LVMH.

La firme n'entendrait pas s'arrêter à cette victoire judiciaire, envisageant même de s'attaquer à Amazon, selon Challenges. Contacté par Le Figaro, LVMH n'a pas confirmé cette information.

LVMH a fait condamner des propriétaires des puces de Saint Ouen pour leurs contrefaçons

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Le 28 janvier, le PDG du groupe de luxe, Bernard Arnault, s'en est pris à la firme d'e-commerce lors de sa présentation de résultats annuels: «Ils utilisent leur base de données pour connecter des clients à des vendeurs et ils prennent une commission au passage. Ce qui les amène, et là nous allons essayer de combattre ça, à vendre des produits contrefaits. Et donc d'une certaine façon à être associés au crime organisé. Parce que ces sites qui vendent des produits contrefaits sont financés par le crime organisé, voire par le terrorisme», a-t-il dénoncé.

LVMH combat la contrefaçon, et s'en donne les moyens: chaque année, le groupe dépense 40 millions d'euros dans cette lutte. Sur Internet, il parvient ainsi à faire supprimer près de 700.000 annonces par an. Le groupe a reçu, en 2019, un prix décerné par le Groupement global Anti-Contrefaçon (GACG) pour l'ensemble des actions menées.

Un combat permanent contre la contrefaçon

Plus globalement, la contrefaçon représenterait entre 5 et 10% du commerce mondial total, rapporte l'Unifab (Union des Fabricants) et pèserait donc entre 600 et 1000 milliards d'euros, selon les organisations internationales.

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Le trafic de contrefaçons est loin de poser un simple problème commercial.Il intéresse de près les autorités. Le Homeland Security, équivalent américain du ministère de l'Intérieur, a remis le 24 janvier dernier un rapport consacré à ce commerce au président Trump. Le texte est alarmiste: ce trafic participerait largement au financement du crime organisé. Il s'agit, après le commerce de stupéfiants, de la deuxième activité criminelle la plus importante pour alimenter le terrorisme.

Le Homeland Security souligne également le rôle des plateformes d'e-commerce dans la circulation de produits de contrefaçon, rejoignant ainsi Bernard Arnault dans son combat.