Et voici le prêt-à-vivre

Et voici le prêt-à-vivre

Après le prêt-à-porter, puis le prêt-à-manger, voici maintenant le prêt-à-vivre. Son but : offrir aux nouveaux acquéreurs de condos un aménagement clés en main.

Publié le 19 juin 2019
Julie RoyCollaboration spéciale

Ce concept a été imaginé il y a huit ans par Frédric Clairoux, propriétaire de l’entreprise de design intérieur Clairoux. « Lorsque les gens arrivent dans leur nouvelle demeure, la seule chose qu’ils ont à faire, c’est d’apporter leurs vêtements, car tout le reste est fonctionnel et adapté à leur mode de vie. Il ne manque rien, même pas les serviettes ni le tire-bouchon. On pense à tout », explique le designer Frédéric Clairoux.

Pourquoi ?

Né d’une demande de plusieurs clients, le prêt-à-vivre répond à plusieurs tendances actuelles, explique le designer : « Certaines personnes manquent de temps pour magasiner, monter les meubles et tout installer. D’autres mettent leurs priorités ailleurs et préfèrent sortir et se garder plus de temps pour les loisirs. Il y a ceux aussi qui ont du goût, mais qui ont de la difficulté à tout agencer. »

Aménager sa future demeure à distance

Qu’ils soient montréalais, américains ou européens, les clients de Clairoux doivent être à l’aise avec l’idée que quelqu’un choisira tout l’aménagement à leur place. Cela ne veut pas dire pour autant que la future demeure sera totalement dépersonnalisée.

Et voici le prêt-à-vivre

« Nous réalisons de 20 à 25 unités par mois. Même si la base est la même au travers de nos collections, le résultat n’est jamais pareil et la personnalité de chacun ressort toujours », indique Frédric Clairoux.

Le designer exprime toutefois une réserve pour ceux qui n’aiment pas le style contemporain. « Bien que nos collections soient contemporaines et changées tous les six mois pour suivre les tendances, je ne crois pas que quelqu’un qui aime mieux le style chalet de bois rond y trouvera son compte. »

Pour obtenir un résultat personnalisé, Clairoux sonde bien ses clients. L’entreprise envoie dès le départ un formulaire dans lequel les futurs résidants expliquent la fonction de leur condo, leurs habitudes de vie, le nombre de personnes qui y vivront, leurs goûts en matière de décoration, etc. « À partir de ces informations, nous sommes en mesure d’avoir une idée du type de personnalité et nous présentons des propositions », explique Frédric Clairoux.

Règle générale, mettre tout en œuvre nécessite un délai de trois semaines à deux mois. « La norme est plus de trois semaines, car les gens sont pressés. C’est même souvent un argument de vente. Oui, ils vont entrer plus tard dans leur unité, mais ils ne vivront pas le début agaçant d’un début d’aménagement », expose le designer.

Et le prix ?

Le forfait de base d’un condo prêt-à-vivre comprend la sélection, l’assemblage et l’installation du mobilier et de la décoration, de même que la peinture. À cela peuvent s’ajouter plusieurs options comme le trousseau de salle de bains, de cuisine, les électroménagers et même la domotique. Frédric Clairoux estime qu’il faudra débourser en moyenne pour un quatre et demi une somme entre 18 000 $ et 22 000 $. « C’est entre 5 % et 10 % plus cher que si vous aviez acheté tout vous-même, mais vous ne manquez pas de journées de travail pour attendre les livreurs ni pour monter les meubles, ou encore pour peinturer. » Question durabilité, le designer assure que le style et les meubles sont choisis pour durer. « On veut que la couleur des murs soit encore actuelle dans 10 ans et que les meubles soient résistants. »

Ils ont essayé et l’ont adopté

Béatrice et Gérard Ganem, un couple français, ont acheté un pied-à-terre à Montréal pour pouvoir voir davantage leur fille et leurs petits-enfants. À la suite de la suggestion de leur entrepreneur général, ils ont eu recours au prêt-à-vivre. Le couple a tout mis en œuvre par courriel et par téléphone. Après avoir reçu trois propositions, les propriétaires ont fait leur choix.

C’est en juillet 2018, lorsqu’ils ont déposé leurs valises pour la première fois dans leur tout nouveau condo, qu’ils ont découvert le résultat du prêt-à-vivre. « Il ne manquait rien. Nous étions hyper contents. Tout de suite, nous nous sommes sentis chez nous. Cela correspondait tout à fait à ce que l’on voulait », affirme Béatrice Ganem.

Pour l’aménagement de leur condo, ils ont déboursé 22 000 $. Une somme raisonnable, selon Béatrice Ganem. « Nous ne sommes à Montréal que quelques semaines par année. L’aménagement d’une résidence demande du temps et de l’énergie, ce que nous n’avions pas. Aussi, nous ne sommes pas bricoleurs du tout. Je ne sais pas comment nous aurions fait s’il avait fallu tout faire nous-mêmes. »

Béatrice Ganem admet que son conjoint et elle ne sont pas des gens compliqués et que la seule demande particulière qu’ils avaient concernait les lits dans la chambre des invités, exigence qui a été respectée. Elle croit que l’idée du prêt-à-vivre convient aux gens ouverts et qui font confiance aux designers professionnels.