[TEST] New World, une magnifique expérience qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions NOTE FINALE 75 / 100

[TEST] New World, une magnifique expérience qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions NOTE FINALE 75 / 100

La concurrence des MMO est puissante, mais cela n’a pas empêché Amazon Game Studios de s’y attaquer avec New World. Repoussé maintes et maintes fois, le projet est passé par des changements profonds et des bêtas pas toujours simples. Alors, est-ce que ça vaut le coup ? Réponse ci-dessous !

Dès le début, nous faisons naufrage sur l’île d’Aeternum, laquelle semble habitée d’humains maudits/possédés. Au milieu des épaves, notre premier combat nous confronte bientôt à l’Altération, une force magique qui corrompt et détruit tout ce qu’elle touche.

Une fois le prologue accompli, New World nous fait commencer le jeu dans une des trois zones de départ, de manière purement aléatoire. L’idée est intéressante car tous les joueurs ne sont pas rassemblés aux mêmes endroits, et permet une plus grande diversité ; cela étant dit, si vous souhaitez jouer avec vos amis, cela peut être un handicap au début.

Quoiqu’il en soit, le jeu nous guide magnifiquement, depuis notre première plage à la première ville. Contrairement à bon nombre de autres MMO, New World se veut aussi réalise que possible dans ses environnements ; la direction artistique et les graphismes du Lumberyard Engine servent parfaitement les forêts, plages, montagnes et autres plaines qui s’offrent à nous. Les villes sont remplies de PNJ et de bâtiments, ainsi que de joueurs qui courent dans tous les sens. Dès les premières minutes de jeu, il paraît indéniable Amazon Game Studios a réussi à nous plonger dans un nouveau monde aussi vaste que rempli.

Et forcément, il y a de quoi faire. L’artisanat se décline en une quinzaine de métiers accessibles à tous, et chaque ville offrira de nombreuses missions à accomplir, qu’il s’agisse de rassembler des composants, fabriquer du stuff ou aller tuer X ennemis. Toutes ces tâches nous amèneront, petit à petit, à explorer les différentes régions et à en découvrir les secrets.

Il est aussi impossible de ne pas parler de l’aspect sonore de New World. Les sons sont magnifiquement puissants, avec de nombreuses nuances, tandis que les musiques composées par Ramin Djawadi retranscrivent les menaces et l’exotisme d’Aeternum. L’ambiance sonore créée par Amazon Game Studios enveloppe le jeu et le joueur dans un cocon délicieusement confortable, et jouer sans le son dans les oreilles s’apparente à un crime.

New World est clairement construit autour d’une chose : le PvP. Qu’ils soient sauvages ou instanciés, les combats joueurs contre joueurs font partie intégrante de la vie sur Aeternum, et valent le coup. En soi, il est tout à fait possible de jouer sans faire de PvP – le leveling s’en passe très bien, et il est plus amusant de taper sur les autres une fois niveau max.

Mais malgré tout, il convient de reconnaître que Amazon Game Studios a fait un excellent travail sur le PvP, et ses différents aspects. Chaque région du jeu peut être contrôlée par une compagnie (une guilde, en somme), qui déterminera les taxes locales et, par conséquent, l’avancée des infrastructures de la ville. Mais les factions adverses peuvent semer le désordre en mode PvP, jusqu’à ce qu’une compagnie ait la possibilité de déclarer une guerre formelle. Celle-ci est prévue à une date et heure précises, et permet à des membres de deux factions opposées de s’affronter dans une bataille aux proportions épiques, et avec à la clé le contrôle d’une région. Néanmoins, faire parti d’une petite compagnie peut se révéler pénalisant, et n’offrir qu’un accès restreint aux guerres.

Dans le monde ouvert, des quêtes de faction proposent aussi d’aller asticoter les autres joueurs, et rajoutent du piment au fait de se balader dans Aeternum. Les récompenses de stuff sont loin d’être négligeables, et l’expérience ne s’en trouve que magnifiée.

Mais quid du PvE ? Encore une fois, les villes de New World (une par région) nous proposent de nombreuses missions visant à développer les infrastructures locales ; ces petites quêtes offrent en récompense de l’or, de l’expérience et de la réputation. Celle-ci est rattachée à chaque région, et permet de débloquer différents avantages : réduction des différentes taxes, augmentation de la vitesse de récolte, augmentation du gain d’expérience ou de réputation, et bien entendu, possibilité d’acheter une maison !

Ces missions permettent de vraiment faire progresser notre environnement, et débloquent une avancée tant de l’artisanat que du housing. En somme, de quoi laisse notre marque à Aeternum !

Mais le reste des quêtes est plus… confus, dirons-nous. La quête principale s’axe autour du bâton d’Azoth, un outil unique qu’il faudra faire progresser de paliers. L’histoire autour de ce bâton et de la lutte contre l’Altération est plus esquissée que racontée, et les nombreux allers-retours entre les différentes régions pour accomplir les tâches demandées rendront le storytelling parfois compliqué à assimiler. Les événements s’enchaînent trop vite, et de manière pas toujours logique, donnant l’impression que l’histoire n’est qu’une excuse pour le gameplay.

Les autres quêtes du jeu sont assez nuancées. Personnellement, j’ai beaucoup aimé celles du Marais des Trames et de l’Île des Lames, mais globalement, il est compliqué de se sentir attaché à tel ou tel personnage. Encore une fois, on a l’impression que ces ersatz de storylines justifient surtout des moyens de gagner de l’expérience, mais sans réellement apporter quelque chose au lore d’Aeternum ; il faut dire que New World était à la base conçu comme un jeu pleinement axé sur le PvP, et que l’aspect PvE n’a vraiment été introduit qu’il y a quelques mois.

Le monde ouvert regorge néanmoins de dangers intéressants, comme les Failles altérées. Ces événements qui popent aléatoirement sur la carte ne peuvent être résolus que avec le bâton d’Azoth, et de bonnes grosses claques. Des vagues d’ennemis précéderont un boss, lequel garde un portail. Détruire tout cela (en groupe) vous donnera de l’expérience, de l’or et du stuff. Gare à ne pas y aller seul, et avec un niveau trop bas, cela dit !

L’une des réussites majeures de New World est clairement l’artisanat. Celui-ci se décompose en métiers de récolte, de transformation et de fabrication ; toutes ces étapes s’imbriquent les unes avec les autres, dans une harmonie délicate qui est, il faut le dire, réalisée à la perfection. Récolter du minerai ou des peaux pour les transformer en produits finis ouvrira un large éventail d’armes, d’armures, d’amulettes ou encore de sacs à crafter. Les différentes missions urbaines, mentionnées plus haut, encouragent fortement les joueurs à travailler le crafting.

[TEST] New World, une magnifique expérience qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions NOTE FINALE 75 / 100

C’est un excellent moyen de générer de l’expérience et des pièces d’or, en plus de pouvoir personnaliser son stuff avec différents composants. Une fois le niveau maximum atteint, il est même possible de crafter des armes légendaires, et du stuff end game qui n’a pas à rougir de celui looté durant les Expéditions.

Vous avez dit Expéditions ? Ces donjons pour trois joueurs minimums s’intègrent parfaitement dans la quête principale, et proposent des boss aux défis variés ; le premier, l’expédition Amrine, est débloqué dès le niveau 25 et permet d’acquérir du très bon stuff.

L’un des avantages de New World est sa communauté : celle-ci est au coeur de tous les mécanismes, et même de l’économie auto-régulée. Sur le papier, c’est quelque chose de plutôt stylé.

Mais l’être humain étant ce qu’il est, les choses en sont venues, dès les premières semaines, à être largement entachées par des attitudes assez cancérigènes. Le système de ban est, à l’heure actuelle, automatisé : un nombre suffisamment élevé de signalements conduit ainsi à une expulsion de deux ou trois jours, et ce de manière complètement automatisée. On a ainsi vu des bans abusifs de groupes de joueurs, de compagnies ou même de streameurs contre certaines personnes qui leur ont déplu. Reddit et de nombreuses réseaux sociaux abondent de posts en ce sens, et Amazon Game Studios ne semble pas spécialement prendre ce problème au sérieux.

L’autre souci est, de facto, les compagnies en elle-même. Une seule compagnie peut contrôler plus d’une seule région mais, en toute logique, peut difficilement se retrouver à deux endroits en même temps pour les défendre ; au-delà de ce problème assez simple, les guildes montent les rosters qui servent à défendre les territoires… à leur envie. S’il paraît théoriquement logique que les maîtres d’un territoire choisissent comment le défendre, dans la pratique, on se retrouve avec les mêmes membres qui participent à chaque bataille, en laissant les plus petites compagnies sur le carreau.

D’un point de vue de l’expérience utilisateur, on se retrouve ainsi avec deux groupes distincts : ceux qui profitent des fonctionnalités PvP, et ceux qui ne le peuvent pas. Assez moyen pour un jeu aux objectifs de New World…

Nos guides bien utiles :

A bien des égards, New World offre une expérience de MMO grandiose, où il est facile de se perdre pendant des heures dans les nombreuses tâches proposées. Le farming prend une dimension plaisante, et le PvP assure des moments intenses de combats skillés. Les différentes compétences d’armes peuvent être augmentées avec des sorts personnalisés, garantissant que chaque joueur trouvera un style de jeu qui lui plaît.

Mais l’absence de connexion avec Aeternum et ses PNJ peut vite devenir pesante, dans le sens où les enjeux de notre progression se perdent souvent. L’utilisation du phasing aurait été un atout majeur, permettant d’ajouter une dimension plus importante à l’empreinte laissée par les explorateurs sur cette mystérieuse île ; on espère néanmoins que le contenu à venir apportera avec lui des aventures plus profondes, et plus marquantes.

Si votre matériel le permet, New World propose un monde éblouissant de beauté, qu’il s’agisse de la direction artistique ou des graphismes en eux-mêmes. Pourtant, on regrette l’absence de ray tracing, qui aurait magnifié les forêts luxuriantes comme les nuits sombres, et aurait apporté encore plus d’immersion ; même son de cloche pour le DLSS 2.0, qui aurait offert aux joueurs un boost de qualité non-négligeable. Bien entendu, de telles technologies pourront être ajoutées à l’avenir, et on espère que ce sera le cas !

New World souffre également d’un manque de diversité au niveau de son bestiaire. Sangliers, loups, wapitis et dévoyés sont communs – trop communs. Même si le jeu se veut être une itération fantastique de notre monde réel, on se retrouve trop souvent confronté aux mêmes ennemis, en ayant trop rarement ce sentiment appréciable de se retrouver face à un mob dangereusement unique. Et au final, Aeternum ne paraît pas si impressionnante.

Au final, malgré de nombreux efforts, New World souffre d’une ambition qui dépasse ses moyens. Le jeu est extrêmement agréable, mais trop de défauts de conception viennent entacher un projet qui passe de peu à côté de l’excellence.

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