Johnny Coca, nouvel artisan du succès chez Louis Vuitton

Johnny Coca, nouvel artisan du succès chez Louis Vuitton

L’industrie de la mode (comme tant d’autres) a beau subir la crise de plein fouet, elle parie sur la reprise et l’envie des gens de s’offrir du beau et du bien fait. En tant que première marque de luxe du monde, Louis Vuitton se devait de montrer un signe de puissance et de créativité. C’est chose faite, aujourd’hui, avec l’annonce du recrutement de Johnny Coca en tant que directeur des accessoires féminins. Il est rare qu’une maison communique sur d’autres noms que celui de son directeur artistique général. Mais l’Espagnol a déjà acquis une certaine notoriété, en particulier par sa précédente expérience chez le maroquinier britannique Mulberry qu’il révélait quitter en tout début de crise du coronavirus, après cinq ans de bons et loyaux services.

Le 2 juin prochain, il rejoint donc l’écurie de stars du malletier aux côtés du directeur artistique des collections femmes, Nicolas Ghesquière. Et opère ainsi un joli come-back, puisque c’est dans cette maison que le designer a commencé sa carrière. «C’est avec fierté que je rejoins aujourd’hui Nicolas Ghesquière et les équipes de Louis Vuitton pour développer les lignes de sacs femme et la haute maroquinerie, déclare-t-il dans un communiqué. C’est pour moi un véritable retour aux sources, là même où j’ai eu la chance de vivre ma passion pour la première fois et d’apprendre les fondamentaux de mon métier au cœur des ateliers d’Asnières. S’ouvre désormais pour moi une nouvelle étape de mon propre voyage créatif dans ce laboratoire entre héritage et modernité.»

Parer, refendre, piquer le cuir

En 2018, dans les colonnes du Figaro, il rendait déjà hommage aux savoir-faire du malletier où il a tout appris: «Ma meilleure école, ma vraie formation, c’est Louis Vuitton. J’étais encore étudiant à Boulle et j’ai commencé à faire quelques missions, en 1996, un an avant l’arrivée de Marc Jacobs et le lancement du prêt-à-porter. J’avais notamment proposé un concept de vitrines pour lesquelles j’avais miniaturisé tous les sacs du catalogue LV. Comme j’avais pris goût à la maroquinerie, j’ai contacté Yves Carcelle (alors président, NDLR) au culot et il m’a proposé un contrat!(…)Un sac s’apparente à un immeuble ou à une chaise, c’est un objet en trois dimensions. Chez Vuitton, je travaillais à Asnières, où je passais mon temps avec les maroquinières de l’atelier. Raymonde, Marie-Carmen, ces femmes m’ont tout appris: parer, refendre, teinter, piquer le cuir. J’aime profondément sentir la main de l’artisan.»

Polyglotte et francophile, l’Espagnol de 45 ans, diplômé des Beaux-Arts de Paris et de l’école d’arts appliqués Boulle, fourbit ensuite ses armes chez Bally avant de revenir chez LVMH au sein du studio Céline où il travaille dans l’ombre de Phoebe Philo et contribue au succès de ses sacs anti-logos considérés comme des cas d’école du luxe.

Chez Mulberry, de 2015 à 2020, il s’expose à la lumière et diversifie ses talents à travers la création du prêt-à-porter féminin, de lunettes, de bijoux et même d’une ligne masculine. Une expérience qu’il devrait mettre à profit pour imaginer de nouveaux sacs best-sellers chez le malletier devenu une maison de création à 360°. «Johnny viendra enrichir notre force créative et notre capacité d’innovation, ajoute Delphine Arnault, directrice générale ajointe de Louis Vuitton. Il connaît parfaitement l’esprit de la maison et partage notre vision, je suis heureuse qu’il nous rejoigne.»

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