Placement : attention aux frais et aux impôts pour les voitures anciennes

Placement : attention aux frais et aux impôts pour les voitures anciennes

Vous aimez les automobiles anciennes ? Pas besoin de rouler sur l'or pour vous en offrir une : de nombreux modèles s'affichent à des prix accessibles. Mais pour vous payer une belle cylindrée ou une sportive de marque renommée dans l'espoir d'en retirer un gain confortable à la revente, vous devrez prévoir un budget plus élevé en veillant à ne pas acheter trop cher.

On épargne pour financer ses rêves, pour ses vieux jours, pour ses enfants, pour faire face aux coups durs de la vie et dans tous les cas pour se constituer des revenus supplémentaires et un patrimoine solide. Après avoir effectué le plein de placements utiles et rentables notamment l'immobilier avec l'acquisition de sa résidence principale, et l'investissement locatif, rien n'empêche d'envisager des prestigieux placements plaisir en collectionnant des biens et objets qui peuvent rapporter comme les voitures de collection anciennes.

Vin, sac à main ou cannabis : ces placements atypiques dont il faut se méfier

Une passion à 4 000 euros par an

Quels que soient les objets de sa passion, le collectionneur raisonnable doit investir uniquement des sommes qui ne risquent pas de lui manquer cruellement si un coup dur survient dans sa vie, entraînant une baisse de ses revenus courants ou une hausse substantielle de ses charges. Selon la dernière enquête de la Fédération Internationale des véhicules anciens, les propriétaires de voitures de collection sont majoritairement des hommes dont l'âge moyen est de 58 ans, exerçant une activité professionnelle comme salariés ou travailleurs indépendants, 45% sont retraités. Ils sont ainsi 400 000 collectionneurs dont plus de la moitié font partie d'un club consacrant à leur passion en moyenne 3 938 euros par an. Le prix moyen d'une voiture ancienne s'élève à 26 340 euros. Citroën et Peugeot sont les marques les plus représentées, soit une voiture sur trois. Viennent ensuite Renault et Volkswagen. Porsche, Mercedes et Triumph représentent 12% du marché.

Si vous disposez d'un budget réellement très modeste, vous dénicherez dès 10 000 euros, parfois un peu moins, une robuste petite 2 CV par exemple. Avec un budget de 15 000 euros, vous repartirez au volant d'une Dauphine ou d'une DS 23 en bon état, ce qui vous permettra d'entrer dans la grande famille des collectionneurs et de participer à des sorties ou des rallyes. Le privilège de conduire une « belle de luxe » ou une berline sportive qui en jette, nécessite d'ouvrir en grand votre portemonnaie, et compter entre 30 000 et 50 000 euros, voire au-delà de 100 000 euros pour le haut du marché. Ces dernières années, le prix des voitures de collection s'est envolée. « L'évolution de l'indice HAGI (Historic Automobile Group International) reflétant l'évolution des prix des voitures de collection, qui a connu une progression de plus de 250% depuis sa création en 2008 », rappelle Le Monde.

Placement : attention aux frais et aux impôts pour les voitures anciennes

Des frais à ne pas négliger

Si vous espérez revendre votre voiture de collection avec un gain confortable, il faut dès l'acquisition appliquer les bons critères de sélection. Les collectionneurs se montrent très exigeants quant à l'authenticité des véhicules, qui doivent si possible avoir conservé leur carrosserie et leur moteur d'origine, et être en bon état. Les traces de corrosion de rouille montrent le mauvais état d'entretien de la voiture de collection : à fuir absolument.

A vérifier également, avant d'acheter le bon fonctionnement des portes et du coffre. Au sein d'une même marque fut-elle mythique, tous les modèles ne se valent pas, la rareté qui confère le caractère unique pousse le prix vers le haut. Les modèles réalisés en très petits séries ou dont ils ne restent que très peu d'exemplaires sur le marché ont résolument la cote.

Au-delà de l'acquisition d'une voiture de collection, des frais sont à prévoir, notamment l'entretien, l'assurance et le garage. Pour circuler sur la voie publique, une automobile doit posséder un certificat d'immatriculation à demander à l' Agence nationale des titres sécurisés. Il vous sera délivré une carte grise « Véhicules de collection » s'il a été :

Découvrez les meilleures cartes bancaires gratuites grâce à notre comparatif

La mention Véhicules de collection sur la carte grise est très importante car elle vous permet de faire réaliser un contrôle technique tous les cinq ans, alors que la périodicité est de deux ans pour les autres véhicules. L'assurance auto est obligatoire pour tous les véhicules à moteur. Roulant peu, en moyenne moins de 1000 kilomètres par an, les voitures de collection se voient proposer des assurances à des tarifs appropriés. S'il s'agit d'une belle auto de valeur, il est judicieux de ne pas vous contenter de choisir une simple « assurance responsabilité civile » mais d'opter pour un contrat d'assurance tous risques. Pour souscrire une assurance auto de collection, il faudra vous adresser à un courtier en assurance spécialisé. Autre nécessité, qui est d'ailleurs une exigence courante de l'assureur : un garage qui ferme à clefs. Une dépense à budgétiser pour payer la location d'un garage sécurisé si vous n'en possédez pas un.

Le fisc veille

Lorsque vous décidez de revendre votre voiture de collection, le fisc a son petit mot à dire et peut vous inviter à passer à la caisse ou pas. La revente d'une voiture de collection à un prix supérieur à 5 000 euros entraîne le paiement de la taxe forfaitaire sur les objets précieux fixée à 6% du prix de cession à laquelle s'ajoute 0,5% au titre de la CRDS. Soit une taxation totale de 6,5% du prix de vente qui tient lieu d'imposition de la plus-value. La taxation ne s'applique pas si la voiture de collection est cédée à un musée ou si le prix de vente est inférieur à 5 000 euros.

Si le paiement de la taxe forfaitaire de 6,5% du prix de cession vous semble désavantageux, vous pouvez opter pour le régime d'imposition de droit commun des plus-values sur biens meubles. Dans ce cas, la plus-value nette réalisée sur la vente de votre voiture de collection est taxée à l'impôt sur le revenu au taux de 19% majoré de 17,2% au titre de la CSG, de la CRDS, et du prélèvement de solidarité, soit une imposition globale de 36,20% du montant net de la plus-value. En pratique, il est rarement intéressant d'opter pour le régime des plus-values. Sauf si vous détenez le véhicule de collection depuis plus de 22 ans puisque dans ce cas la plus-value est exonérée d'impôt sur le revenu par le jeu de l'abattement annuel.

Cette exonération ne vaut que pour l'impôt sur le revenu, les prélèvements sociaux au taux de 17,2% sur la plus-value nette restant après application des abattements. Comme pour les ventes de biens immobiliers qui ne sont pas des résidences principales, la plus-value réalisée sur une voiture de collection ne sera totalement exonérée de tout prélèvement qu'à l'issue d'une période de détention de trente ans révolus.

Plus-value immobilière : comment limiter ses impôts ?