Comment Leslie a divisé son budget “courses” par cinq

Comment Leslie a divisé son budget “courses” par cinq

Pour elle, il n’y a pas de « petites économies ». Passer quelques minutes avec Leslie, c’est voir, soudain, son budget courses fondre comme neige au soleil. « Cela fait deux ans que j’ai commencé et je ne m’attendais pas à toucher autant de monde »,sourit-elle.

En avril 2019, elle a créé sur Facebook le groupe « J’optimise, économise et gagne des sous ! » A ce jour, il compte déjà presque 100 000 membres.

Congé parental et baisse de revenus

Enfant, Leslie a grandi dans une famille qui ne regardait pas spécialement à la dépense. Au début de son mariage, elle et son conjoint ont longtemps eu des revenus confortables. « Mon histoire est finalement assez banale,résume-telle. Je travaillais dans le médico-social avec des journées bien remplies. Quand j’ai eu mon deuxième enfant, j’ai décidé d’arrêter et de prendre un congé parental. Mais qui dit congé parental dit baisse de revenus de 75 à 80 %… »

Avec le recul, Leslie se dit qu’elle n’a pas eu le choix. « J’ai commencé par revoir tous les postes de dépense de la maison. Je n’avais jamais trop fait attention aux promotions avant. Quand j’ai commencé à me pencher sur la question, j’ai compris que je pouvais vraiment faire de belles affaires ». Elle commence doucement, avec du bon sens : acheter ce dont elle a vraiment besoin, découper des coupons de réduction, guetter les promos. Rapidement, avec un peu d’organisation, de nouvelles économies s’offrent à elle. « J’ai compris que je pouvais arriver, de façon tout à fait légale, à ne quasiment plus payer un paquet de lessive par exemple. A la caisse, cela me rendait folle de voir que les personnes devant et derrière moi payaient plein pot. Alors j’ai décidé de partager mes bons plans ».

Du bon sens et quelques efforts

Sur sa page Facebook, la présentation est claire. « Bonjour ! Moi, c’est Leslie, maman de deux enfants en bas âge. Contrainte de prendre un congé parental, ayant subi une baisse de revenus conséquente, j’ai décidé de trouver quelques astuces pour réduire mon budget courses et gagner des sous légalement ! » Elle anime son groupe avec une promesse : « Aucune arnaque, aucun mauvais plan ! » Son exercice requiert quand même quelques efforts. « C’est un peu une gymnastique mentale, mais je vous guide et je vous aide ! N’hésitez pas ! »

Leslie aime dire qu’elle joue avec les règles du marketing. « Toutes les opérations « premier produit gratuit » sont destinées à vous en faire acheter un autre sauf que, moi, je m’arrête là et je passe à un autre produit par exemple. »

Au final, pour pratiquer l’optimisation version Leslie, les consommateurs ont deux options complémentaires. En cumulant les bons de réduction, les promotions en magasin et l’utilisation d’applications de remboursement sur smartphone, une première réduction de leur budget courses est assurée. Mais ils peuvent aller encore plus loin : gagner de l’argent sur Internet en répondant à des sondages, en s’inscrivant à certains sites ou juste en recevant quelques mails. Pour cette partie plus technique, Leslie anime des rendez-vous en ligne tous les jours, à 16 heures.

La jeune femme voit-elle un côté citoyen dans sa démarche ? Apparemment, nous ne sommes pas les premiers à lui faire la réflexion, qu’elle trouve exagérée. « Quand une mère de famille me dit que, grâce à moi, elle est sortie du rouge ou quand je peux donner des produits que je reçois à des associations, cela m’émeut,concède-t-elle. Toutefois, je ne suis plus la seule et c’est un état d’esprit général qui fait grandir le site. »

Comment Leslie a divisé son budget “courses” par cinq

Des économies réelles et durables

Surtout, elle sait ce qu’elle en a retiré financièrement. « J’ai fait le compte avec mon mari. Avant, nous avions facilement 500 € de courses pour quatre. Aujourd’hui, pour le même contenu, j’arrive parfois à descendre autour de 100 €. » Incroyable mais vrai, tickets de caisse et relevés bancaires à l’appui. Elle a aussi divisé certains postes de dépense, comme les vacances, par deux. Dès le printemps, elle a réservé son prochain voyage en Espagne. « Si vous avez fixé les dates précises de votre départ, il est plus facile de bénéficier de ventes flash. Du coup, j’ai eu mon séjour à moitié prix. »

Avec son mari, elle a également pris l’habitude d’acheter les cadeaux de Noël des enfants dès octobre. « Il y a souvent des offres « pour un jeu de société acheté, un autre remboursé ». »

Il suffisait d’y penser. Mieux encore : grâce à ses astuces, Leslie a carrément changé de vie. « Déjà, cette activité m’a donné la possibilité de m’occuper de mes enfants. Mais, en plus, elle m’a permis de me reconvertir. » A la fin de son congé parental, Leslie s’est ainsi payé le luxe de changer de voie. « D’une part, je gagne de l’argent comme « community manager », c’est-à-dire en animant mon site et en nouant des partenariats. Mais, surtout, j’ai créé une auto-entreprise dans l’idée de devenir « coach en économies » pour des particuliers. »

Leslie a décidément plus d’un bon plan dans son sac de courses.

Réductions, mode d’emploi

A comme applis : Pour éviter de vous éparpiller, Leslie recommande de commencer par deux ou trois sites ou applications. Ainsi, vous trouverez les offres des distributeurs sur le site anti-crise.fr. Pour les bons de réduction, en plus de ceux proposés sur les produits, vous pouvez consulter les sites mavieencouleurs.fr, labelleadresse.com, fr.igraal.com ou couponnetwork.fr. Sur smartphone, des applications comme Shopmium et Quoty (disponibles gratuitement sur le Play Store et l’App Store) permettent de vous faire rembourser une partie de vos courses. Une fois chez vous, il suffit de scanner le code-barres des articles éligibles aux offres et de photographier le ticket de caisse.

C comme cashback : Le « cashback » signifie «retour d’argent». L’idée est d’adhérer à des sites comme eBuyClub, Igraal ou Poulpeo qui vous remboursent une partie de vos achats. Pour recevoir les sommes en question, Leslie conseille d’utiliser un compte PayPal pour n’avoir à donner qu’une adresse e-mail, plutôt que ses coordonnées bancaires.

C comme cumuler : C’est la grande force de Leslie. En effet, sur un même produit, vous pouvez parfois cumuler une remise immédiate, une offre de remboursement et un bon de réduction papier. Si vous êtes client(e)s Carrefour, pensez aussi à l’application « Mon avis le rend gratuit », qui permet de vous faire offrir quatre articles en échange d’un questionnaire à remplir.

E comme e-mail : Quand courir après les promos devient une activité à part entière, il est vivement recommandé d’ouvrir une adresse e-mail distincte de votre adresse personnelle, pour ne pas tout mélanger. C’est cette adresse que vous donnerez pour recevoir des newsletters, répondre à des sondages ou recevoir des informations sur les bons de réduction. Non seulement vous ne serez pas « polluée » par les offres, mais vous pourrez regrouper toutes vos informations au même endroit.

F comme fruits : Rassurez-vous : pas besoin de ne manger que des produits industriels pour bénéficier de bons plans ! Comme Leslie, téléchargez les applications antigaspi Too Good To Go (toogoodtogo.fr) ou Phenix (wearephenix.com). L’idée : vous réservez à prix cassés des paniers thématiques (fruits, légumes, boulangerie…) contenant des articles proches de la date de péremption.

L comme liste : « Préparez bien votre liste de courses en déterminant en amont les produits qui bénéficient de remises immédiates ou de fidélité, de bons de réduction et autres offres de remboursement. » Il faut donc consommer en s’adaptant aux promos. Mais notre internaute promet que l’on a encore l’embarras du choix. Certes, c’est fastidieux au début.Pour comprendre comment ça marche, notre experte préconise de débuter par une liste d’une quinzaine de produits. La différence sera déjà notable.

S comme surconsommation : Même à prix cassé, évitez la tentation d’acheter un produit dont vous n’avez pas besoin, sinon les économies seront limitées. De même, à moins d’en avoir l’utilité ou de savoir à qui les donner, Leslie refuse beaucoup de produits gratuits. L’idéal, selon elle, est de vous mettre en contact avec une association pour les redistribuer.

Cet article a été publié dans le magazine Nous Deux numéro 3855.