Le mirage de Bill Viola, le théâtre de Robert Badinter, le romantisme de Lana del Rey Nos 5 incontournables culturels

Le mirage de Bill Viola, le théâtre de Robert Badinter, le romantisme de Lana del Rey Nos 5 incontournables culturels

Lana del Rey, le romantisme assumé

Lana Del Rey est une diva pop, qu’on se le dise ! En guise de promo pour son septième album Chemtrails Over the Country Club, elle n’a accordé qu’une seule interwiew en presse écrite. Le magazine britannique Mojo est l’heureux élu qui lui consacre sa une. La chanteuse, 35 ans, s’y affiche avec sa signature visuelle, lèvres pulpeuses, faux cils et trait d’eye liner. Son dernier opus s’inscrit dans la lignée de Violet Bent Backwards Over the grass (2020) recueil de ses poésies mis en musique. Epuré, dépouillé ce disque de quarante minutes fait la part belle à l’intime, au piano-voix. Une fois de plus, elle revisite le mythe californien, cette fois sous l’angle du quartier Laurel Canyon de Los Angeles où vivait dans les années 1970 Joan Baez et Joni Mitchell. Feutrée ou crépusculaire, sa voix est toujours bouleversante.Le mirage de Bill Viola, le théâtre de Robert Badinter, le romantisme de Lana del Rey Nos 5 incontournables culturels Le mirage de Bill Viola, le théâtre de Robert Badinter, le romantisme de Lana del Rey Nos 5 incontournables culturels

Chemtrails Over the Country Club, Lana del Rey, Polydor/Universal.

Africa 21e siècle, un livre d'images de référence

300 reproductions, 51 artistes, Africa 21e siècle, est un panorama de la photographie contemporaine africaine et des enjeux sociétaux, culturels, politiques et écologiques de tout le continent. Si les clichés ont été pris pour la plupart cette dernières décennie, le livre rend aussi hommage aux anciens, entre autres les grands portraitistes maliens Seydou Keïta ou Malick Sidibé… Articulé en quatre chapitres Villes hybrides (sur la transformation de la métropole africaine), Zones de liberté (sur les questions de guerre et d’identité), Mythe et mémoire (sur le télescopage du réel et de la fiction) Paysages intérieurs (sur les visions de l’africanité) cet ouvrage, dont la direction a été confiée à Ekow Eshum, commissaire d’expositions, journaliste, écrivain, explique ce que cela signifie de vire en Afrique aujourd’hui. Une magnifique somme.

Africa 21 esiècle, d’Ekow Eshun, éditions Textuel, 272 pages, 55 €.

Bill Viola, une vidéo mystique à Saint-Eustache

Le mirage de Bill Viola, le théâtre de Robert Badinter, le romantisme de Lana del Rey Nos 5 incontournables culturels

«Les mirages sont donc à peu près les choses les plus réelles parmi les choses irréelles qui existent. En regardant, en fixant cette femme s’avancer vers nous, s’approcher au plus proche, l’énigme persiste et c’est l’histoire de l’humanité qui marche vers nous.» Ainsi commente Bill Viola, vidéaste et sculpteur de temps, son œuvre Passage into Night (2005), plan fixe de 50 minutes qui met en scène la marche énigmatique d’une silhouette. Il est urgent, en cette semaine pascale, d’aller contempler dans la nef de L’église Saint-Eustache sa vidéo prêtée par la collection Pinault. Traversée du désert ? Passage des ténèbres à la lumière ? Chacun interprétera cette œuvre spirituelle à l’aune d’une autre phrase inspirante, celle d’Ibn Al-Arabi, poète soufi du XIe siècle : «Si tu t’engages dans le voyage, tu arriveras».

Passage into the night, jusqu’au 5 avril, Eglise Saint-Eustache.

Robert Badinter, fou de théâtre

Fêterait-on l’année Badinter en 2021 pour commémorer les 40 ans de l’abolition de la peine de mort en 1981 ? Toujours est-il que l’ancien ministre de la Justice est sous le feu de l’actualité. Pendant que l’avocat Richard Malka et le dessinateur Bernard Fred planchent sur l’adaptation d’Idiss, (roman sur sa grand-mère paru en 2018), Dominique Messika et Maurice Szafran lui consacrent une biographie L’Homme juste aux éditions Taillandier, Robert Badinter, de son côté, fait paraître trois pièces de théâtre Cellule 107, Les briques rouges de Varsovie, C.3.3, avouant sa passion secrète sur la quatrième de couverture « j’ai toujours aimé le théâtre ». Le titre du recueil Théâtre 1 est la preuve qu’on est toujours optimiste à 92 ans !

Théâtre I , de Robert Badinter, éditions Fayard, 306 pages, 23 €.

Amos Gitai, bâtisseur de mémoire

L’assassinat de Yitzhak Rabin le 4 novembre 1995 est un événement historique dont la violence a marqué Amos Gitai, source tragique à laquelle sa création artistique s’abreuve : un premier film en 1996 L’Arène du meurtre suivi en 2O15 d’un deuxième long métrage fruit de recherches documentaires Le dernier jour d’Yithzak Rabin. Le cinéaste ayant donné à la BnF l’ensemble de ses archives papiers et numériques liées à son travail sur l’assassinat du premier ministre israélien, Prix Nobel de la Paix, la bibliothèque lui consacre une exposition, Yitzhak Rabin/ Amos Gitai, composée de 16 panneaux qui dévident, à l’aide de photos de tournage, d’images inédites, de tracts, d’extraits sonores les étapes de ce drame. Invisible pour l’heure, cette exposition est un remarquable travail de mémoire. En attendant la réouverture de la bibliothèque, on peut lire «Chroniques d’un assassinat» Promesse d'Amos Gitai : «Je me suis assis à ma table pour tenter d’écrire sur Yitzhak Rabin…»

Amos Gitai/ Yitzhak Rabin, jusqu’au 7 novembre 2021, BnF-Site François Mitterrand.

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