Les bijoux de Paris – Les engagements de Maison Goralska

Les bijoux de Paris – Les engagements de Maison Goralska

Goralska est décidément une maison de femmes, c’est-à-dire une maison où l’amour et ses possibilités de rencontres constituent une ressource, un critère et un point de repère autour desquels semble s’articuler chaque décision importante. Sa fondatrice Corinne Even, mathématicienne de formation, est une femme d’affaires avertie, qui dirige un groupe gérant un vaste portefeuille immobilier dans le monde entier (plus de 1 350 000 m2), tout en soutenant de nombreux projets philanthropiques et en pilotant une fondation publique qui met en place une myriade de programmes destinés à renforcer l’éducation à la paix, aux médias, aux arts et aux sciences. Une femme déterminée.Les bijoux de Paris – Les engagements de Maison Goralska Les bijoux de Paris – Les engagements de Maison Goralska

« Je viens d’une famille de diamantaires à Anvers. J’ai travaillé dans l’affaire familiale pendant huit ans. Nous importions des diamants d’Afrique et de Russie, un peu d’Amérique du Sud aussi. Des pierres brutes. Mais on avait aussi des tailleries. On était des clients de De Beers, qui avait alors le monopole. Un milieu très spécial et difficile d’accès. Nous avions regardé à l’époque ce qui se passait dans les maisons de joaillerie pour entamer une intégration verticale, de la mine au produit fini. Et puis mon père est décédé. L’affaire familiale a donc été mise en sommeil. Mais cette idée d’aller vers les bijoux m’a toujours trotté dans la tête. Vingt ans après, je me suis dit : il faut y aller ou pas, mais il faut se décider ! »

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« Donner du sens aux bijoux »

Et nous y sommes. La Maison Goralska se dresse au cœur de la rue de la Paix. La boutique, aux teintes profondes et recherchées, fait la part belle aux matériaux qui évoquent le fer, la terre et le ciel. Une quête tellurique d’harmonie présente dans les créations aux dessins sophistiqués et chargés d’intentions. Nous ne sommes assurément pas dans une maison de diamantaires. « J’ai toujours eu des penchants artistiques. Je peignais, dessinais, et j’ai un peu travaillé dans le cinéma comme réalisatrice. Ce qui m’intéresse, c’est de donner du sens aux bijoux. »

Les bijoux de Paris – Les engagements de Maison Goralska

Évocation du destin, figuration du conflit, les collections, d’une grande diversité de style et de gamme (les alliances spirales en or à 450 euros et les bagues en diamants à 1 700 euros côtoient les créations uniques de haute joaillerie), convoquent tour à tour la connexion entre les êtres, les méandres labyrinthiques de l’âme, ou célèbrent l’aspiration des femmes à être présentes dans l’espace politique. La maison s’engage régulièrement dans des initiatives engagées et responsables.

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Des valeurs de partage et de courage chevillées au corps qui ont incité la fondatrice à mettre en avant et à accueillir dans sa boutique le travail de créatrices partageant cette envie de mettre des passerelles entre la beauté de l’Afrique et la femme citoyenne du monde. C’est notamment le cas d’Anaïs Rheiner, dont les délicates créations inspirées par la nature mettent en lumière des pierres extraites par des femmes. « Je suis partie au Zimbabwe quand j’avais un an et j’y ai vécu les trente années suivantes, détaille la créatrice. Mon père est géologue, son travail consistait à trouver de l’uranium ou de l’antimoine, des minerais utilisés dans l’industrie. Il vit toujours là-bas et c’est lui qui m’a fait connaître les pierres et la façon dont elles sont extraites, souvent à la pioche en grattant le sol. C’est lui aussi qui m’a inspirée pour travailler avec les femmes des mineurs qui participaient elles aussi à l’extraction sans toucher d’argent. Il leur fournissait le matériel, veillait à ce que les sites soient préservés, leur disait où chercher. Je ne travaille qu’avec elles aujourd’hui. Ce sont elles qui ont trouvé ces aigues-marines, ces tourmalines, ces iolites et ces grenats. Il m’a toujours dit "il faut aider". »
Une leçon de gemmologie éthique renforcée par le fait que la créatrice façonne elle-même ses bijoux. « Je fais tout moi-même, à l’exception du sertissage, dans mon atelier situé rue de Fürstenberg, je frappe et je martèle l’or. J’aime qu’il soit accidenté comme la vie », s’exclame-t-elle avec un accent indéfinissable qui raconte une vie de voyages, avant de conclure : « La vie déprimante, ça ne m’intéresse pas. Les pierres doivent servir à donner de bonnes vibrations. »

Goralska, 12, rue de la Paix, Paris (2e), www.goralska.com

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