Découvrez la marqueterie de paille lors d'une vente éphémère à Bellême

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Par Rémi DormeauPublié le
Le Perche
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Elles sont toutes originaires de Paris et ont trouvé leur paradis dans le Perche, il y a une vingtaine d’années.Découvrez la marqueterie de paille lors d'une vente éphémère à Bellême Découvrez la marqueterie de paille lors d'une vente éphémère à Bellême

Elles, ce sont « Les accourues », un nom que cette bande de copine a trouvé elles-mêmes. « Pour les gens du Perche, on restera toujours les Parisiennes, les accourues », rigole Mireille Mardero, habitante de Pouvrai (Orne), et qui est l’une des quatre qui est à l’origine du projet.

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Les accourues exposeront lors d’une vente éphémère, à Bellême (Orne), du 1er au 7 novembre. Elles proposeront des univers différents. Leurs réalisations ? Du mobilier design vintage, des sacs de marque et bijoux fantaisie, des objets venus d’ailleurs grâce à leur amie journaliste qui a beaucoup voyagé. Et pour Mireille Mardero, de la marqueterie de paille.

« Un boulot de dingue »

Cette dernière, après avoir été peintre muraliste pendant de longues années, s’est lancée dans la marqueterie de paille depuis 10 ans, après avoir été formée par un ami spécialiste.

La marqueterie de paille, c’est l’art d’ornementer des surfaces (boiseries, mobilier, paravents, boîtes, etc) avec des fétus de paille. « On utilise la paille de seigle pour ses qualités de brillance et de robustesse. La paille est d’abord fendue dans le sens de la longueur puis aplatie », témoigne-t-elle.

Une fois lissée, elle devient souple et peut se travailler « J’achète mes brins de paille de seigle chez un agriculteur spécialisé en Bourgogne, je les travaille et les colle sur des supports en métaux pour en faire des pots, des totems, des tables, ou des tableaux », explique-t-elle à propos de cet art du XVIIe siècle tombé dans l’oubli, puis revenu sur le devant de la scène grâce à l’atelier Lison de Caunes à Paris. « Depuis une dizaine d’années, les grands décorateurs montrent de nouveau un engouement », explique-t-elle.

Découvrez la marqueterie de paille lors d'une vente éphémère à Bellême

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Pour Mireille Mardero comme pour ses amis, il s’agira de la première exposition. L’experte en marqueterie proposera d’ailleurs des créations spécialement réalisées pour cet évènement comme des bracelets, afin de proposer des prix accessibles pour tous les publics.

Car la marqueterie de paille reste un art qui se paie au prix fort et se vend souvent aux décorateurs de grand luxe. « Le matériau est déjà un peu cher, mais c’est surtout le temps de travail qui est énorme. C’est un boulot de dingue », souligne-t-elle.

Grâce à cette expo, elle espère bien sûr « montrer à un maximum de monde ses créations uniques mais aussi pourquoi pas rencontrer des gens, faire des partenariats », conclut-elle.

L'histoire de la marqueterie de paille

La paille, matériau utilisé depuis toujours de l’Amérique latine à la Chine pour de multiples usages, la paille de blé, de seigle ou d’avoine, abondante et peu chère serait apparue en marqueterie en Europe au XVIIe siècle. Mais c’est au XVIIIe que cet art vit son âge d’or en France. Son commerce est florissant, les objets d’un extrême raffinement. Hélas, tout passe, tout lasse, et à la fin du XIXe siècle, la marqueterie de paille est tenue en piètre estime.Trois pionniers de l’art déco la sortiront de l’oubli dans les années 1925-1930 : Paul Poiret, André Groult et Jean-Michel Frank. Les intérieurs de ce dernier coûtent tellement cher qu’il met, paraît-il, « Paris sur la paille ». Si le soleil reste son grand ennemi, le matériau est peu fragile. Comme les outils, son travail en incrustation du motif, et non en superposition, a peu évolué. Les bouquets de fleurs et les scènes animées ont fait place à des décors abstraits, le métal s’est ajouté au bois, la couleur a remplacé la teinte naturelle du matériau. C’est Lison de Caunes, petite-fille du décorateur André Groult, qui a remis au goût du jour cette technique utilisée par son grand-père dans les années 2000.

Pratique :
Exposition du 1er au 7 novembre, de 10 h 30 à 13 h et de 14 h 30 à 19 h. 7 rampe du château à Bellême. Contact : 06.07.66.66.31.

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