Brigitte Bardot : « Sans les animaux, je me serais suicidée »

Brigitte Bardot : « Sans les animaux, je me serais suicidée »

Brigitte Bardot, 83 ans, publie le 25 janvier « Larmes de combat » (Plon, 264 pages, 16,90 €) un livre « testamentaire » portant ses convictions, ses révoltes et ses espérances pour la défense des animaux. Retirée dans sa maison de Saint-Tropez (Var), mais toujours très active à la tête de sa fondation, qui emploie plus d’une centaine de salariés à Paris et mobilise des milliers de bénévoles, l’actrice la plus mythique du cinéma français s’est confiée au Monde sur ce qui fut le grand combat de sa vie. Une vie singulière qui l’a vue mettre fin, à 38 ans, à une carrière fulgurante au cinéma pour s’engager auprès des animaux. « Pionnière », dit-elle, convaincue qu’on ne comprendra l’ampleur de son travail qu’après sa mort.Brigitte Bardot : « Sans les animaux, je me serais suicidée » Brigitte Bardot : « Sans les animaux, je me serais suicidée »

Je ne serais pas arrivée là si…

… si je n’avais pas pris conscience de la souffrance qu’endurent les animaux sur Terre, et n’avais pas brusquement arrêté le cinéma pour m’occuper d’eux. Fini la futilité et ce monde de faux-semblants qui m’avait rendue si malheureuse pendant toutes ces années. Stop ! Certains ont cru à un caprice, d’autres m’ont prise pour une cinglée. Je m’en foutais. Ma décision était irréversible. A 38 ans, j’ai tout quitté pour les animaux. C’est la plus belle décision de ma vie.

De quand date ce lien si fort avec les animaux ?

Brigitte Bardot : « Sans les animaux, je me serais suicidée »

Depuis toujours, je pense. Je me sens animale. Et je rejette l’espèce humaine. Elle m’a toujours fait peur. C’est une espèce arrogante et sanguinaire qui m’a fait beaucoup de mal. J’étais toute petite lorsque j’ai vu le film Blanche-Neige, les yeux émerveillés, je crois que ce rêve n’a cessé de me porter. Vivre dans une petite maison, au milieu d’une multitude d’animaux… Au fond, c’est un peu ce que je fais aujourd’hui.

Mais vous rappelez-vous d’un moment charnière ? D’un point de bascule dans votre deuxième vie ?

Oui. Le dernier film que j’ai tourné s’appelait L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise. L’action se passait au Moyen Age, il y avait des cavalcades, des duels, des joutes sur la place d’un village. Et parmi les figurants, une vieille dame avec sa chèvre. J’allais les voir dès que j’avais une pause. Mais la dame me dit un jour : « J’espère que le film sera terminé dimanche. C’est la communion de mon petit-fils, on fera un grand méchoui avec la chèvre. » J’ai été horrifiée ! Et j’ai immédiatement acheté la chèvre. Je suis rentrée avec elle dans mon hôtel 4 étoiles, elle a dormi dans ma chambre, et même dans mon lit avec ma petite chienne. Ce fut le déclic. Adieu le cinéma.

Il vous reste 89.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.