Le passe sanitaire, un casse-tête pour les plus gros centres commerciaux

Le passe sanitaire, un casse-tête pour les plus gros centres commerciaux

Les centres-commerciaux où il faudra montrer patte blanche ne sont plus l'exception. Le gouvernement a étendu mercredi la liste de ceux qui seront soumis au passe sanitaire. Celui-ci sera désormais exigible dans les plus gros d'entre eux - leur surface doit excéder les 20.000 m² - s'ils sont situés dans un département où le taux d'incidence dépasse les 200 cas pour 100.000 habitants. Une centaine de centres commerciaux répartis dans 38 départements, essentiellement situés dans le Sud de la France, sont pour l'instant concernés. Jusqu'à mercredi, seuls les préfets de Loire-Atlantique, des Pyrénées orientales et du Vaucluse avaient imposé cette règle aux centres-commerciaux de plus de 20 000 m² de leur département.

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Sur 840 centres-commerciaux français, 350 sont assez grands pour se voir imposer le passe, en cas de situation sanitaire dégradée. Certains départements, comme Paris, les Hauts-de-Seine, les Yvelines, le Val d'Oise, l'Isère ou l'Ain, ont un taux d'incidence qui frôle les 200 cas pour 100.000 habitants. Les centres commerciaux redoutent de peiner à trouver les agents de sécurité nécessaires pour procéder à ce contrôle. Le Centre national des centres commerciaux estime que le recrutement de 5000 agents est nécessaire pour vérifier le passe dans 350 centres. Compte tenu de l'amplitude des horaires d'ouverture d'un centre-commercial, cela représente un coût supplémentaire de 30.000 euros par mois et par entrée.

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Pour les plus gros d'entre eux, le contrôle générera forcément des files d'attente. Si les flux sont plus faibles en août, ils reprendront fortement en septembre. Certains centres accueillent 15 à 20 millions de visiteurs par an, souligne le centre national des centres commerciaux. Les commerces implantés dans ces centres redoutent que ces contraintes soient dissuasives, et que les clients préfèrent faire leurs courses dans un lieu où le passe sanitaire ne sera pas exigé.

Une dernière difficulté concerne le personnel des commerces implantés dans des centres-commerciaux soumis au passe. Ces salariés devront être vaccinés au 30 août. Les enseignes espèrent ne pas manquer de personnel une fois la vaccination obligatoire, surtout dans les petites boutiques qui n'emploient qu'une ou deux personnes. L'impossibilité, pour l'employeur, de connaître le statut vaccinal de ses salariés ne rendra pas aisé la mise au point du planning du personnel à la rentrée. Fin juillet, les salariés des grandes enseignes de l'habillement étaient vaccinés dans les mêmes proportions que la population française, estime Procos, une fédération de grandes enseignes.

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