Le 2e lancement depuis le nouveau cosmodrome russe de Vostochny est un cuisant échec

Le 2e lancement depuis le nouveau cosmodrome russe de Vostochny est un cuisant échec

Décidément, rien ne se déroule comme prévu pour l'industrie spatiale russe. Mardi, l'agence Roskosmos a annoncé avoir perdu le contact avec son satellite météorologique Meteor quelques heures après le décollage de la fusée Soyouz 2.1B depuis le tout nouveau cosmodrome de Vostochny, situé à l'extrémité est du pays. S'il s'agit du premier échec de l'année pour la Russie (pour 17 lancements réussis), cela porte à 16 le nombre de tirs ratés depuis 2010, soit deux par an en moyenne. Un taux d'échec deux fois supérieur à celui enregistré depuis 1957. L'année 2011 plombe cette moyenne puisqu'elle fut particulièrement désastreuse avec quatre échecs (probablement un record pour la Russie).Le 2e lancement depuis le nouveau cosmodrome russe de Vostochny est un cuisant échec Le 2e lancement depuis le nouveau cosmodrome russe de Vostochny est un cuisant échec

Ce nouveau revers est particulièrement humiliant car il s'agit du 2e lancement depuis son cosmodrome flambant neuf de Vostochny, dans le grand est du pays. Ce dernier, destiné à remplacer le cosmodrome de Baïkonour, situé au Kazakhstan, devait marquer le renouveau du secteur spatial russe. Le coût de ce projet titanesque, porté personnellement par Vladimir Poutine, a été évalué entre 4 et 5 milliards d'euros par les médias russes. Démarré en 2012, le chantier a été plusieurs fois retardé. De nombreux soupçons de corruption et de détournements de fonds ont déclenché l'ouverture de dizaines d'enquêtes par la justice russe. Le pas de tir destiné aux fusées Soyouz ne fut achevé que début 2016. Le premier lancement en avril fut décalé d'un jour, en raison d'un câble défectueux, provoquant la fureur du président russe, présent sur place.

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Cette fois-ci, une erreur humaine pourrait être à l'origine de l'échec. L'étage supérieur Fregat, supposé mettre en orbite le satellite russe ainsi que 18 microsatellites d'origines diverses (Canada, États-Unis, Japon, Allemagne, Suède et Norvège) aurait été mal positionné durant la séquence de vol pré-programmée, rapporte l'agence Interfax (relayée par le site RussianSpaceWeb). Il aurait ainsi plongé dans l'océan Atlantique après avoir rallumé ses moteurs. «Toutes les phases initiales du vol de la fusée se sont déroulées selon le plan», a simplement commenté Roskosmos dans un communiqué, assurant qu'elle analysait les causes possibles de la perte du satellite.

Un troisième lancement était prévu à la fin de l'année, le 22 décembre. Il est encore trop tôt pour savoir si la Russie maintiendra ce calendrier. Le pays doit poursuivre son exploitation du cosmodrome de Baïkonour, qu'elle loue 115 millions d'euros par an à son voisin, au moins jusqu'en 2023. Le pas de tir destiné à lancer depuis Vostochny les futures fusées Angara, remplaçantes des Proton vieillissantes, n'est pas encore prêt. Il ne sera pas opérationnel avant 2021 au plus tôt. Le premier vol habité depuis Vostochny n'est quant à lui pas prévu avant 2023. À l'heure actuelle, seules les fusées Soyouz qui s'élancent depuis Baïkonour permettent d'envoyer des astronautes à bord de la Station spatiale internationale.