Dans la garde-robe de Claudia Cardinale

Dans la garde-robe de Claudia Cardinale
Mode
La maison Sotheby’s vend aux enchères 130 modèles de haute couture et de prêt-à-porter portés par l’actrice, de ses tenues de tous les jours à ses robes de cérémonie. Une plongée dans la garde-robe de cette ambassadrice du cinéma Made in Italy, et dans les premières heures de gloire de la mode transalpine.

Par Claire BeghinDans la garde-robe de Claudia Cardinale Dans la garde-robe de Claudia Cardinale

« Quand je suis arrivée en Italie, [la mode] fut ma première rencontre avec mes racines. Je me sentais Italienne. Je me reconnaissais dans sa sobriété et dans son goût. » Au milieu des années 50, Claudia Cardinale s’envole de son Tunisie natal et découvre l’Italie, en plein festival de Venise. D’abord intimidée par cette industrie dont elle sait peu de choses, elle ne fera ses premiers pas dans le cinéma que trois ans plus tard, dans Goha, de Jacques Baratier. À cette époque, la mode Italienne prend du galon. Les aides financières américaines du plan Marshall ont permis au pays de relancer son économie après la guerre et le secteur textile est en plein boom. Avec lui, une nouvelle génération de créateurs voit le jour, qui, portés par un cinéma hollywoodien piqué d’amour pour les paysages italiens, s’émancipent de l’influence mondiale de la couture française et viennent séduire les nouvelles actrices en vue. Claudia Cardinale en fait partie.

130 looks mis en vente chez Sotheby’s

À travers les 130 lots mis en vente jusqu’à demain soir chez Sotheby’s, se dessine l’histoire d’une mode italienne de plus en plus audacieuse, de cette robe bustier évasée en satin écru signée Emilio Schuberth aux créations plus folles des années 70, comme cette longue robe en mousseline plissée Balestra, pourvue d’une longue collerette, dégradée jaune, rose et mauve. C’est aussi l’émancipation de Claudia Cardinale elle-même qui transparaît, avec des choix de plus en plus osés au fil du temps, comme cet ensemble pyjama en shantung de soie signé Irene Galitzine, semblable à celui que l’actrice porte dans La panthère rose de Blake Edwards; cette robe en mousseline et tulle brodé Balestra qu’elle portait à la cérémonie de clôture de la Biennale en 1975; ou cette longue robe fourreau Nina Ricci, entièrement brodée de sequins noirs et gris, avec des fleurs à l’encolure, portée en 1965 pour les 37ème Academy Awards. Claudia Cardinale est longtemps restée fidèle à la marque. « Nina Ricci m’offrait l’élégance et la légèreté. C’est à la fois classique et rafraîchissant. Les volumes ne sont jamais trop lourds. Je trouve aussi la marque très féminine. » Le manteau en soie turquoise bordé de fourrure noire Nina Ricci que la créatrice portait en couverture du magazine italien Noi Donne en décembre 1959 est estimé entre 5000 et 7000 €.

Dans la garde-robe de Claudia Cardinale