« Game of Thrones » : ces références historiques que vous n’avez peut-être pas vues

« Game of Thrones » : ces références historiques que vous n’avez peut-être pas vues

# La peur de la glaciation

Winter is coming

Que dit la série ?

« Winter is coming ». Au nord d’un mur maousse se trouvent des terres givrées parcourues par des zombies bleutés. Toute la série est traversée par la crainte que ce mur ne tombe laissant déferler les morts vivants sur les terres humaines en même temps qu’un grand frisson thermique.

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Que dit l’Histoire ?

« Game of Thrones » : ces références historiques que vous n’avez peut-être pas vues

Bien sûr, « Winter is coming » fait écho à nos propres craintes climatiques, aux théories de l’effondrement, aux grands millénarismes (de l’an mil au bug de l’an 2000), mais la peur de finir en glaçon renvoie à une inquiétude très réelle qui a traversé les hommes au moment du « Petit Âge Glaciaire ». A partir du XIVe, et jusqu’au XIXe, l’Europe traverse un refroidissement général dû, selon les historiens, à un changement de l’activité solaire ainsi qu’à des irruptions volcaniques. Selon Emmanuel Le Roy Ladurie, la température descendit en moyenne de 0,5 à 1 degré, avec une baisse marquée entre 1645 et 1715. Les glaciers sont en crue et, dans la vallée de Chamonix, des hameaux craignent d’être engloutis. Certains hivers, comme celui de 1709, restent dans les mémoires : la lagune gèle à Venise, le vin se solidifie à Versailles, le port de Marseille est pris dans les glaces. On estime à 630 000 le nombre de décès dans le Royaume lié à ce coup de froid.

# Le « grand moineau »

Le grand moineau

Que dit la série ?

A port Réal, un religieux en haillon rassemble une horde de sectateurs zélés et réussit à prendre le pas sur les autorités politiques de la ville.

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Que dit l’Histoire ?

« Game of Thrones » : ces références historiques que vous n’avez peut-être pas vues

Le personnage du Grand Moineau nous emmène vers la Florence de la toute fin du XVe siècle, au temps où y régna un certain Jérôme Savonarole (1452-1498). En 1491, cet austère dominicain, devenu le prieur d’un couvent de la ville, se fait connaître par ses sermons enflammés. Il tient dans son viseur les Médicis au pouvoir, mais aussi le pape de Rome, Alexandre VI, un des fameux Borgia. Un tremblement de terre géopolitique le sert. Les troupes de Charles VIII de France s’abattent en 1494 sur la péninsule : le roi s’est mis en tête de conquérir le royaume de Naples au nom d’un vague et lointain héritage. C’est l’acte 1 de ce que l’on appelle dans les livres d’histoire les « guerres d’Italie ». Alors que Pierre II de Médicis s’aplatit devant les Français puis s’enfuit, Savonarole salue leur roi comme un « envoyé de Dieu », ramasse le pouvoir et fait de l’aimable cité une sinistre et authentique théocratie. Par certains côtés, il ouvre en partie Florence, redevenue république, aux classes populaires. Par d’autres, il l’étouffe. Désormais, les lois y interdisent tout ce qui, de près ou de loin peut ressembler à du plaisir : les jolies toilettes, le jeu, l’ivresse et évidemment, toute la gamme des amusements sexuels. La sodomie, jusque-là (fort rarement) châtiée par une amende, est désormais punie de mort. Le 7 février 1497, jour de mardi gras, les disciples du moine organisent le célèbre « bûcher des vanités » : tout ce qui rappelle de près ou de loin les faiblesses de ce bas monde - les miroirs, les objets de toilette, les bijoux, les parfums mais aussi les livres de Pétrarque ou de Boccace et, dit-on, divers chefs-d’œuvre de la peinture de la renaissance - sont jetés dans les flammes. En mai 1497, des émeutes ébranlent le pouvoir de Savonarole, bientôt excommunié par le pape comme faux prophète et hérétique.

# La marche de la honte

La marche de la honte

Que dit la série ?

Les cheveux coupés, le corps nu, Cersei Lannister doit traverser la foule des gueux qui lui jette de la matière fécale.

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Que dit l’Histoire ?

La marche expiatoire est une pratique que l’on retrouve à plusieurs reprises dans l’histoire européenne. Le cas le plus connu est bien sûr celui de l’empereur Henri IV se rendant à Canossa pour supplier le pape de lever son excommunication. L’Histoire a retenu que l’empereur du Saint-Empire attendit trois jours, du 25 au 28 janvier 1077, pieds nus dans la neige, avant d’être reçu par le Souverain Pontife. Mais l’exemple qui fait le plus écho à la série est celui de l’une des maîtresses du roi anglais Edouard IV, Jane Shore. A la mort de son protecteur, en 1483, elle fut forcée par Richard III de déambuler dans Londres, la mine basse et un cierge à la main. Selon le récit de l’écrivain et ministre Thomas More, elle n’arbora qu’une légère rougeur aux joues et se tint digne pendant la punition. La justice médiévale joue volontiers sur l’humiliation et la dégradation de la fama, la réputation si importante dans une société de corps. La mise au pilori consiste à attacher les condamnés à un poteau ou à les immobiliser entre deux planches de bois. Exposés aux moqueries, ils portent parfois un objet qui rappelle leur crime ou leur position dans la société (un voleur de raisins sera coiffé d’une grappe pourrissante). Des ordonnances royales autorisent le jet d’ordures, mais interdisent celui de pierres. La « course des adultères » est aussi une pratique répertoriée, notamment dans le midi : les amants sont obligés de courir nus dans les rues de la ville. A l’époque, c’est d’un exceptionnel progressisme : l’homme, aussi, est puni.

# Le feu grégeois

Le feu grégeois

Que dit la série ?

A plusieurs reprises des batailles navales sont gagnées en mettant le feu à la flotte ennemie : c’est le cas, par exemple, lors de la bataille de la Néra qui oppose Stannis à Joffrey Baratheon.

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Que dit l’Histoire ?

« Game of Thrones » : ces références historiques que vous n’avez peut-être pas vues

Du naphte mêlé à des résines, à du salpêtre, à du soufre ? On n’en sait rien. Le « feu grégeois » reste, à ce jour, un des secrets les mieux gardés de l’histoire mondiale de l’armement. On sait juste qu’il s’agissait d’un liquide hautement inflammable, dont on aspergeait l’adversaire à l’aide de grandes pompes avant d’y mettre le feu, ou qu’on lançait dans ses rangs sous forme de grenades munies de mèches. On sait aussi que le liquide brûlait même sur l’eau, ce qui explique son emploi dans les batailles maritimes. Inventé au milieu du VIIIe siècle de notre ère par un architecte installé à Constantinople, le « feu grégeois », devint pendant deux ou trois siècles, l’arme fatale des Byzantins, qui réussirent à en garder jalousement le monopole (d’où son nom : grégeois signifie, en ancien français grec, le nom que l’on donnait au Moyen Age aux Byzantins). Il leur est très utile en particulier contre les navires arabes, lors des tentatives de conquête de Constantinople de la fin du VIIe et du début du VIIIe siècle. On en retrouve aussi mention bien plus tard, en 941, comme atout majeur utilisé pour repousser l’assaut naval des « rus de Kiev » (du nom de la principauté qui est l’embryon de la future Russie), qui, eux aussi se sont mis en tête de conquérir la fière capitale de l’empire d’Orient. Le « feu grégeois », continue à fasciner lors des croisades, puis son usage se perd. A partir du XIVe siècle, on voit apparaître sur les champs de bataille occidentaux une invention chinoise autrement explosive et efficace : la poudre à canon.

# Le procès par combat

Le procès par combat

Que dit la série ?

Alors que vous venez de le doubler à la machine à café, le fan de « Game of Thrones » s’étrangle de fureur et hurle : « Procès par combat ! ». Il a en tête le duel entre « La Montagne » et le sinueux Oberyn Martell. L’empoignade doit décider du sort de Tyrion Lannister, accusé d’avoir empoisonné le roi.

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Que dit l’Histoire ?

Oui, le duel judiciaire a bien existé. Cette forme d’ordalie – littéralement le « jugement de Dieu » – remonte à l’époque carolingienne et peut-être plus loin encore. Sa logique tient en une phrase : « Puisque les hommes sont incapables de trancher, Dieu reconnaîtra les siens. » C’est lui qui, en effet, accorde la victoire à l’innocent et défait le coupable. Le duel n’est pas pratiqué seulement chez les chevaliers mais jusque dans les campagnes, entre des paysans armés de boucliers et de bâtons. Ainsi, pendant des siècles, le duel judiciaire fut une sorte d’appel pour les désespérés, comme le raconte l’universitaire Eric Jager, dans son livre « Le dernier duel » (Flammarion, 2010). L’Eglise, puis les rois, s’efforcent de le limiter. Philippe IV tente de l’interdire, mais doit le rétablir sous la pression des nobles. Progressivement, ces combats furent remplacés par les duels d’honneur.

L’exemple à utiliser

Le « dernier duel » de France prend place le 29 décembre 1386. Ce sont deux Normands, bardés d’acier et de trouille, qui s’affrontent ce jour-là devant le jeune roi Charles VI. L’épouse de Jean de Carrouges, tombée enceinte en l’absence de son mari, accuse Jacques Le Gris de l’avoir violée. Inquiet du fait que la justice des hommes ne lui donne pas satisfaction, Jean de Carrouges en appelle au « jugement de Dieu ». Pour sa femme, le risque est énorme. Si son mari succombe, elle sera brûlée vive pour avoir prêté un faux serment. Dans le cas contraire, ses accusations seront confirmées. Après un vif combat, Le Gris termine à terre, la glotte perforée. Le couple légitime est sauf. Dieu, en ce temps-là, était très old school.

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# La fin des gladiateurs

La fin des gladiateurs

Que dit la série ?

Grande âme, Daenerys Targaryen libère les captifs de Meereen et interdit les combats de gladiateurs. Mais la reine au regard humide, incapable d’éradiquer des coutumes trop ancrées, finit contre son gré par rouvrir les arènes de gladiateurs.

Que dit l’Histoire ?

A Rome, comme à Meereen, l’arène est le reflet de la société, sa catharsis, son cœur battant. Aux grandes heures du Colisée, les foules s’enthousiasment devant le thrace (la dague et le bouclier carré), le mirmillon (le glaive et le casque grillagé) ou le rétiaire (le filet et le trident). « Il semble que chez nous les enfants s’intéressent aux gladiateurs quand ils sont encore dans le ventre de leur mère. Les jeunes à la maison ne parlent pas d’autre chose, » nous raconte Tacite. Les jeux ont longtemps été un produit de « première nécessité », indispensables au maintien de l’équilibre social de l’Empire. Difficile de cerner ce qui cause précisément la fin de la gladiature. Honorius ferme les arènes en 404 mais on ne sait pas si cet édit a été suivi d’effet avant la prise de Rome par les Goths quelques années plus tard. Les condamnations de l’Eglise ne semblent pas avoir été le facteur déterminant. Ce sont plutôt des changements économiques et sociaux qui ont joué.

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L’exemple à utiliser

La répulsion de Daenerys Targaryen face aux combats d’esclaves peut faire penser à Spartacus, ce gladiateur qui, en 73-71 avant Jésus Christ, lève les esclaves contre leurs maîtres. Problème : l’image de Spartacus a été déformée par les péplums et l’enthousiasme marxiste. « On a voulu en faire un révolté, un révolutionnaire. […] En réalité, il n’a rien contre la gladiature puisqu’il fait combattre des romains comme gladiateurs. Il n’a rien contre l’esclavage, puisqu’il capture des Romains et les réduit à l’esclavage, » précise l’historien Eric Teyssier. Après la révolte, les combats évoluent. Les Romains ne veulent plus contraindre des milliers d’esclaves à s’étriper. Des volontaires font leur apparition dans les arènes. La gladiature devient moins sacrificielle.

# Le viol de la nuit de noces

Le viol de la nuit de noces

Que dit la série ?

Le sieur Ramsay Bolton viole Sansa Stark, une Nordique plutôt sympathique, après leur mariage.

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Que dit l’Histoire ?

Etant donné l’importance des tourtereaux, les accouplements royaux sont bien documentés. Certains se distinguent dans le cocasse ou le tragique. Citons la « débandade » de Philippe Auguste, les ardeurs d’Henri IV, les empêchements de Louis XVI (peut-être dus à un phimosis) ou encore la « glande rouge » de Louis XIII, obligé de coïter avec Anne d’Autriche, sous le regard de deux nourrices, alors qu’il avait à peine 14 ans. Mais le point de vue féminin n’a pas laissé grandes traces… On ne peut donc qu’imaginer l’état d’esprit de jeunes reines, qui, leur époux à peine rencontré, se retrouvent contraintes à une défloration quasi publique. La famille royale, des courtisans, entourent le couple. Les époux – qui ne parlent parfois pas la même langue – doivent vite apprendre à se connaître. L’acte terminé, il faut encore supporter les déclarations publiques. Ainsi, le mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne fit l’objet d’un « communiqué » des bourgeois rennais : « Là lessa la royne son pucellage ».

L’exemple à utiliser

Régnant au tournant du XIIe et du XIIIe siècle, Philippe Auguste est connu pour avoir étendu le Royaume de France. Ses amours furent moins conquérantes. Philippe semble ainsi s’être persuadé que la belle Ingeburge de Danemark avait ensorcelé sa virilité en lui « nouant l’aiguillette ». Il tentera à plusieurs reprises de consommer le mariage, sans succès paraît-il. La Danoise sera retenue des années dans le Royaume, brinquebalée de château en couvent.

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La chronique s’apitoie aussi sur Marie de Médicis, qui eut à subir les assauts de son mari vert galant Henri IV, l’homme qui aurait déclaré un jour « jusqu’à 40 ans, j’ai cru que c’était un os ». Un contemporain assure que « quand la reine vit la résolution du roi, elle fut prise d’une telle frayeur qu’elle devint froide comme la glace ». A la ville, le Béarnais a bonne réputation. N’a-t-il pas apaisé les tensions religieuses ? Dans l’intimité, on le connaît surtout pour son amour pour l’ail. Si bien que, « terriblement parfumée par l’odeur de gousset de son époux », la jeune souveraine, selon le gazetier Tallemant des Réaux, manqua de défaillir.

# Le banquet sanguinolent

Le banquet sanguinolent

Que dit la série ?

Robb Stark est massacré lors d’un banquet. Son crime ? Avoir préféré un mariage d’amour (avec l’infirmière Talisa) à un mariage de raison (avec la fille du massacreur).

Que dit l’Histoire ?

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L’auteur de Game of Thrones, George R. R. Martin, s’est inspiré de deux évènements de l’histoire écossaise. Le massacre de Glencoe en 1692 – 38 membres du clan McDonald sont tués par leurs hôtes, d’un clan ennemi – et le « Dîner noir » en 1440 – des invités sont trucidés lors d’un banquet. La présence au menu d’une tête de taureau noir, signe annonciateur de mort, aurait dû les alerter.

L’exemple à utiliser

Au XIe siècle, mécontent de voir son frère, Harold, en faveur auprès du roi, le comte Tostig Godwinson s’en va dans un domaine royal où Harold a fait préparer un banquet, tue ses serviteurs, les dépèce et les tasse dans des vases à bière et à hydromel. Puis il envoie cette note : « Si tu vas dans ton domaine, tu y trouveras une bonne provision de viande salée ».

Autre terrain, même horreur. Vers 740, dans le Moyen Orient contrôlé par les Arabes, une armée se rassemble sous le drapeau noir d’une vieille famille qui se déclare descendante d’Abbas, un oncle de Mahomet. Elle finit, dix ans plus tard, par vaincre le califat Omeyyade de Damas. L’histoire, peut-être guidée par un orientalisme très XVIIIe, veut que les Abbassides aient alors rassemblé quatre-vingt des Omeyyades pour les assommer. Après quoi, ils couvrirent leurs corps de tapis et firent donner un banquet aux officiers de l’armée. « De forte que cette réjouiffance fe paffa au milieu des derniers fanglots de ces miférables qui refpiroient encore », précise un dictionnaire de 1782.

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# Le sacrifice de la fille

Le sacrifice de la fille

Que dit la série ?

Le roi Stannis Baratheon, sur les étranges conseils d’une prêtresse, sacrifie sa fille Shireen avant une bataille.

Que dit l’Histoire ?

Vous avez en tête l’image de Carthaginois brûlant les enfants de familles nobles en les plaçant sur une grande statue d’airain qui les précipite vers le brasier. Dans votre souvenir, l’épisode prend place lors du siège de Carthage par des mercenaires révoltés, en 264-241 av. J.-C. Vous vous rappelez même que les archéologues ont trouvé un grand nombre de tombes d’enfants au tophet (sorte de sanctuaire) de Salammbô. Las, là aussi l’exactitude historique a peut-être cédé à la licence poétique. Ce tableau de Moloch est tiré d’un roman de Flaubert, qui parle plaisamment de « grillade de moutards ». Pour certains historiens, les descriptions de sacrifices d’enfants par Carthage ne seraient que de vilaines calomnies colportées par les Romains et les Grecs, bien décidés à salir la réputation de leurs vieux rivaux.

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L’exemple à utiliser

La mythologie est friande d’enfants immolés. Après l’enlèvement d’Hélène par Pâris, le roi grec Agamemnon prend la tête d’une flotte de représailles pour se diriger vers Troie. Mais les bateaux sont retenus par les vents et Agamemnon décide de sacrifier sa propre fille Iphigénie pour calmer Artémis que l’on pense fâchée. Qui lui souffle cette drôle d’idée ? Le devin Calchas. L’histoire, contée par Eschyle, fait tourner de l’œil : « Le père ordonna aux sacrificateurs, après l’invocation, d’étendre la jeune fille sur l’autel, comme une chèvre, enveloppée de ses vêtements et la tête pendante, et de comprimer sa belle bouche, afin d’étouffer ses imprécations funestes contre sa famille ».

L’Ancien Testament rapporte le cas de Jephté, juge d’Israël, qui fait le vœu, s’il l’emporte contre les Ammonites, de sacrifier « quiconque sortira des portes de ma maison ». Pas de bol : à son retour, c’est sa fille qui sortit « au-devant de lui avec des tambourins et des danses ». Après deux mois de sursis, il « accomplit sur elle le vœu qu’il avait fait ».

# Les beaux gosses de la nuit

Les beaux gosses de la nuit

Que dit la série ?

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La Garde de Nuit veille sur le Mur qui, au nord, défend le royaume contre les barbares.

Que dit l’Histoire ?

C’est au moment des croisades qu’on inventa les ordres militaires. Ceux-ci sont composés de vrais moines, c’est-à-dire des gens qui, comme les frères de Game of Thrones, font tous les vœux qu’il faut (pauvreté, chasteté, obéissance) à qui l’on accorde une petite faveur assez rare dans les abbayes : le droit, et même le devoir, de liquider par le fer les infidèles contre qui on guerroie. Vers les XIIe et XIIIe siècles, on retrouve donc ces ordres militaires partout où l’occident chrétien mène une de ces guerres ordonnées par le pape, plus tard appelées croisades. Les plus célèbres se déroulent en Terre sainte. C’est là où ont été fondés les plus connus de ces fraternités guerrières, les Templiers, les Hospitaliers qui, depuis les magnifiques forteresses construites en Palestine, défendent contre les sarrasins les petits royaumes latins.

L’exemple à utiliser

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On vient de le dire, les croisades ne se déroulent pas qu’en Orient. En Europe, il reste également des mécréants qu’il faut combattre. Ainsi, toujours vers les XIIe et XIIIe siècles, le pape a-t-il appelé à aider les petits rois chrétiens du nord de l’Espagne, qui tentent de chasser les Maures de la péninsule. Il a aussi exhorté à se battre au nom du Christ dans les pays baltes, où vivent toujours les derniers peuples européens à adorer les anciens dieux. Là-bas, aussi, on retrouve donc des ordres militaires. Le plus célèbre a été fondé à Jérusalem par des nobles du monde germanique et se nomme l’ordre des chevaliers teutoniques. Il a régné pendant des siècles, depuis ses imposantes forteresses, sur toute la Prusse orientale. Oui, pendant des siècles, des chevaliers en armure, sans femme et sans doute sans eau courante, vécurent dans des forteresses en Prusse. Ça devait être quelque chose, mais on n’a pas le détail.

# L’inceste entre jumeaux

L'inceste entre jumeaux

Que dit la série ?

Jaime et Cersei Lannister sont jumeaux. Le premier devient chevalier, la seconde reine. Ce qui ne les empêche pas d’être dans le secret un couple sexuellement épanoui.

Que dit l’Histoire ?

« Game of Thrones » : ces références historiques que vous n’avez peut-être pas vues

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De l’inceste entre frère et sœur, dans l’Histoire, on en trouve. Mais pas tant. Il y a bien sûr le modèle déposé par l’Egypte antique : chez les pharaons, on épousait volontiers dans la fratrie, parce qu’on pensait que cela éviterait au sang royal de se souiller. Cléopâtre, avant de se spécialiser dans le général romain (Marc Antoine puis Jules César) a épousé non pas un, mais deux de ses frangins.

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Ensuite, il y a la fameuse Lucrèce Borgia (Italie, XVe-XVIe siècle) à qui on prête des relations avec son frère et également son père, mais cela tient sans doute plus du phantasme d’écrivain romantique (Victor Hugo et consort) que de la réalité. Franchement, rien n’arrive au niveau de la scène susmentionnée. Il faut dire aussi – inceste entre jumeaux, suivi d’un viol à côté du cadavre de l’enfant – la barre avait été placée très haut.

« Game of Thrones », huitième et dernière saison diffusée sur OCS à partir du 15 avril.