Covid-19: en France, l’épidémie continue sa progression mais à un rythme plus lent

Covid-19: en France, l’épidémie continue sa progression mais à un rythme plus lent

Le variant Omicron a beau faire l’objet de toutes les attentions, c’est pour le moment bien Delta qui poursuit sa course en France. Le taux d’incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants) a dépassé le niveau des pics de la troisième et de la quatrième vague, selon le bulletin épidémiologique publié vendredi par Santé publique France, qui porte sur la semaine du 29 novembre au 5 décembre. En hausse, cet indicateur de la vigueur de l’épidémie culmine à 661 chez les 30-39 ans et approche les 1030 chez les 6-10 ans. «Un élève dans une classe de 25 enfants a environ une chance sur cinq d’être contaminé par le virus sur la journée, soit un risque élevé», souligne le Pr Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille.

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Un peu plus de 45.000 nouveaux cas positifs sont relevés quotidiennement. Les recours aux soins pour suspicion de Covid sont aussi en hausse dans toutes les classes d’âge. Parallèlement, même si c’est avec deux semaines environ de décalage, les hospitalisations et les admissions en réanimation augmentent toujours - sans atteindre les niveaux des précédentes vagues, grâce à la vaccination. Au 9 décembre, plus de 13.000 patients étaient hospitalisés, dont 2461 en soins critiques.

En repli en Europe de l’Est

Covid-19: en France, l’épidémie continue sa progression mais à un rythme plus lent

Si l’épidémie se situe à un niveau très élevé, sa progression se fait à un rythme moins rapide que les jours précédents. «Nous étions à + 60 % de cas en une semaine, ensuite + 40 %, désormais c’est entre + 25 % et + 30 %», a ainsi indiqué Olivier Véran jeudi sur France 2. Par ailleurs, le taux de reproduction effectif du virus, qui traduit le nombre de personnes contaminées en moyenne par une personne infectée, diminue. Cela suggère «un léger ralentissement de la circulation virale», selon Santé publique France. L’équipe d’Antoine Flahault, professeur de santé publique à l’Université de Genève, estime ce taux de reproduction à 1,17. Lorsqu’il sera durablement inférieur à 1, l’épidémie décroîtra. Selon le scientifique, le pic de la courbe des contaminations «pourrait être atteint vers la fin de la semaine prochaine». Mais «on ne sait pas encore s’il s’agira d’un point maximal suivi d’une redescente de la courbe ou du début d’un plateau, associé à un nombre constant mais élevé de nouveaux cas quotidiens».

La cinquième vague est déjà en repli en Europe dans de nombreux pays, notamment à l’Est, région touchée la première. En Allemagne, où le pic a été atteint fin novembre, les contaminations diminuent. «La comparaison est difficile, note toutefois Philippe Amouyel, car les situations sont très différentes. Les Allemands avaient été moins touchés par la première vague et étaient moins vaccinés que les Français. Puis ils ont pris des mesures drastiques.»

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Quelle que soit l’évolution de l’épidémie dans l’Hexagone, la situation va continuer à se dégrader à l’hôpital. «Même si l’épidémie était en régression aujourd’hui, le pic de l’occupation des soins critiques n’arriverait pas avant les environs de la Saint-Sylvestre», insiste ainsi Mircea Sofonea, épidémiologiste à Montpellier. Aux yeux d’Antoine Flahault, l’enjeu des prochaines semaines sera d’endiguer la circulation du virus plus efficacement que l’hiver dernier. Selon lui, «se satisfaire en janvier d’un plateau élevé placerait le pays en situation de très grande vulnérabilité vis-à-vis de la suite incertaine de cette pandémie».