Bodyactivism, carrière de mannequin Ashley Graham se confie à Vogue Paris

Bodyactivism, carrière de mannequin Ashley Graham se confie à Vogue Paris

D’où venez-vous, Ashley Graham ?D’une petite ville pleine de centres commerciaux et de department stores, mais sans véritable accès à la Mode avec un grand M. Ma mère a grandi dans une famille de fermiers qui s’habillaient de manière extrêmement fonctionnelle, pas pour exprimer leur personnalité. Elle a toujours été joliment vêtue, mais ce n’est qu’en commençant ma carrière de mannequin, en allant à New York et Paris, que j’ai compris ce qu’était le style.

Quel souvenir gardez-vous de vos débuts ?Je me souviens surtout de mon premier défilé pour Lane Bryant (une marque américaine de prêt-à-porter grande taille, ndlr), quand j’avais 15 ans. C’était un vrai événement, avec des célébrités et une performance d’Aerosmith. Après le show, nous sommes allés dîner avec le groupe. Je n’avais aucune idée de qui ils étaient. Je me suis assise près du guitariste et, en bonne ado essayant de faire la conversation à un adulte, je lui ai demandé : "Et sinon, vous faites quoi, dans la vie ?"

Quel est le shooting qui a tout changé pour vous ?Celui que j’ai fait pour Sports Illustrated Swim. Quand mon agent m’a dit qu’ils m’avaient choisie, j’ai pleuré, tout bêtement. Demandez à n’importe quel mannequin américain quel est son but dans la vie, il y a de fortes chances qu’elle vous cite Vogue et Sports Illustrated. Je me suis rendue sur le shooting sans savoir que j’étais une option pour la couverture. Me mettre dans le journal pouvait déjà être considéré comme une audace suffisante.

Bodyactivism, carrière de mannequin Ashley Graham se confie à Vogue Paris

Le meilleur moment de votre carrière jusqu’à présent ?Ce qui a suivi : la révélation de ma couverture, en direct à la télé. J’étais tellement excitée que j’ai arraché le micro des mains de Nick Cannon, qui présentait la soirée, et j’ai lâché un truc absurde comme : "Je prends le pouvoir !" C’est à ce moment précis que j’ai réalisé que le futur allait être différent de ce que j’avais imaginé. Ma carrière, bien sûr. Mais peut-être aussi l’industrie de la mode. Avant Sports Illustrated, j’avais du mal à me faire entendre comme "body activist". J’avais pourtant déjà cofondé un collectif de mannequins grande taille, j’allais parler dans des écoles, j’avais fait un TED Talk... Ma volonté de faire évoluer les mentalités n’était pas nouvelle. Cette couverture n’a pas seulement montré que les femmes rondes avaient droit à des couvertures de magazine, mais que les bons mannequins sont plus qu’une jolie frimousse.