Chez Capgemini, «à peu près tout se vend en ce moment»

Chez Capgemini, «à peu près tout se vend en ce moment»

Le géant informatique Capgemini, qui vient de ré-évaluer à la hausse ses déjà brillantes prévisions pour l'année 2021, a complètement effacé le recul d'activité lié à la crise du Covid-19 porté par l'accélération de la numérisation de l'économie. «À peu près tout se vend en ce moment, la demande est à peu près partout», s'est félicité mercredi le directeur général de Capgemini Aiman Ezzat, en présentant à la presse les résultats semestriels du groupe.

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Capgemini avait encaissé un recul de 3,2% de son chiffre d'affaires (à périmètre et taux de change constants) en 2020. Mais le groupe prévoit désormais une croissance «entre 12 et 13%» à taux de change constants sur 2021. Et la rentabilité n'est pas en reste, avec un relèvement de la prévision de marge opérationnelle à «entre 12,5 et 12,7%», au-dessus des 12,3% enregistrés avant crise en 2019, et un flux de trésorerie disponible désormais anticipé à 1,5 milliard d'euros, contre 1,3 précédemment.

Le groupe, qui a fait 8,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre, a connu une accélération particulièrement forte au deuxième trimestre, avec une croissance organique de 12,9%. Selon Aiman Ezzat, la demande de conseil et de services en informatique et numérisation est générale. Elle est repartie «très fort» par exemple sur les ERP, ces logiciels «colonne vertébrale» des entreprises qui couvrent tous les processus opérationnels (commandes, stocks, paie et comptabilité, ventes), et sur les logiciels spécialisés type Salesforce (gestion commerciale).

Le groupe s'engage dans le cloud

Chez Capgemini, «à peu près tout se vend en ce moment»

Capgemini accompagne aussi le mouvement général vers le «cloud» (informatique dématérialisée), au détriment des infrastructures informatiques dédiées, a-t-il expliqué. Et il bénéficie des besoins sans cesse croissants de l'industrie en logiciels, qu'il s'agisse de préparer des réseaux privés 5G ou de développer «les architectures logicielles des futures gammes de voiture».

Même l'ingénierie, désormais partie intégrante de Capgemini grâce à l'intégration l'an dernier du géant français du secteur Altran, est en passe de surmonter le choc brutal de la crise du Covid-19 et la suspension de bon nombre de projets de recherche et développement dans l'aéronautique et l'automobile, a-t-il indiqué.

«Je pense qu'en France», particulièrement touchée par le choc de 2020, «au troisième trimestre on aura plus que largement récupéré» le niveau d'activité d'avant la crise, a-t-il ajouté. Dans l'aéronautique, le secteur le plus touché par la crise, «on est encore un peu faible, mais cela sera complètement résorbé d'ici la fin de l'année», a-t-il dit.

Signe du dynamisme ambiant, les effectifs de Capgemini ont augmenté de 9,2% sur un an, à 289.500 personnes, en particulier dans les pays dit «offshore» comme l'Inde qui représentent désormais 56% des effectifs totaux du groupe, contre 53% il y a un an. «La pénurie de ressources» en ingénieurs sur certains marchés occidentaux, comme les États-Unis, «pousse vers l'offshore» a indiqué Aiman Ezzat.

Tous les secteurs de l'économie sont consommateurs de conseil et services numériques, selon les chiffres de Capgemini. Le groupe enregistre des progressions «très nettement supérieures à 10%» dans les secteurs des biens de consommation, de l'industrie, des services, du secteur public, suivis par le secteur financier, et celui des télécoms et médias. «Seul le secteur de l'énergie et utilities (grands réseaux d'infrastructures) a une dynamique sensiblement plus faible», a noté Capgemini.

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En fin de matinée mercredi, l'action Capgemini gagnait 3% à 176,25 euros, alors qu'elle était encore à 126,80 euros le 31 décembre 2020, et qu'elle avait connu un plus bas de 66,20 euros en mars 2020.